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30 septembre – St Jérôme (vers 340 à Stridon – 420 à Bethléem)- père et docteur de l’Église.

St Jérôme (vers 340 à Stridon – 420 à Bethléem)- père et docteur de l’Église.

Je suis à la fois, disait Jérôme, philosophe, rhéteur, grammairien, dialecticien, expert en hébreu, grec et latin ; il fut aussi un polémiste redoutable, parfois injuste, tel ce jour où il invectiva saint Augustin, son cadet d’à peine cinq ans : Ecoute mon conseil, jeune homme : ne viens pas, dans l’arêne des Ecritures, provoquer un vieillard ! Tu troubles mon silence. Tu fais la roue avec ta science.

Quel caractère ! Pour Jérôme, toute occasion est bonne pour fustiger le clergé, les veuves romaines, le préfet de la ville, et même le futur pape. Bref, tout ce qui est politiquement correct lui est insupportable.

« Hierônumos en grec (celui dont le nom est sacré) ; Hieronymus, en latin, fils d’Eusèbe, je naquis à Stridon [de parents riches et illustres], ville maintenant détruite par les Goths, mais qui se situait alors sur les confins de la Dalmatie et de la Pannonie (Hongrie) », écrit-il, en 392, à la dernière page du De viris illustribus, ajoutant : « Je suis né chrétien, de parents chrétiens. Dès le berceau, je fus nourri du lait catholique. » Il dit encore de lui-même : « Je suis à la fois philosophe, rhéteur, grammairien, dialecticien, expert en hébreu, grec et latin. » 

Enfant unique pendant treize ans, Jérôme fut terriblement gâté par les siens jusqu’à ce que naquissent sa sœur et son frère. Il étudia à Milan, puis à Rome où il suivit les cours du célèbre grammairien Aelius Donatus. Elève doué mais difficile et facétieux, Jérôme respira les parfums de cette ville puissante, maîtresse du monde, alors gouvernée par Julien l’Apostat. Admirateur de Cicéron, il déclamait les grands plaidoyers les exordes sonores qui lui servirent lors d’un stage auprès des tribunaux. Il se lia avec Bonose et Rufin, deux compagnons d’étude. Avec soin et à grands frais, il acquit des livres et, peut-être, goûta-t-il de furtifs amours au milieu des danses des jeunes filles romaines.

Cependant, confia-t-il dans son commentaire d’Ezéchiel (XI 5) « Quand j’étais à Rome, jeune étudiant ès-arts libéraux, j’avais accoutumé, le dimanche, avec d’autres de même âge et de même résolution, de visiter les tombeaux des apôtres et des martyrs. Souvent nous entrions dans ces cryptes creusées dans les profondeurs de la terre où l’on avance entre des morts ensevelis à droite et à gauche le long des parois. Tout est si obscur que la parole du Prophète est presque réalisée : qu’ils descendent vivants dans les enfers ! Ici et là, une clarté venue d’en haut tempère l’horreur des ténèbres : moins une fenêtre qu’un trou foré, croirait-on, par la clarté qui tombe. Puis, pas à pas, on revient, et dans la nuit noire qui vous entoure, le vers de Virgile est obsédant : Tout suscite l’horreur et le silence même. »

Jérôme est un étudiant romain plein d’allant. Il demande le baptême à 19 ans, qu’il reçoit du pape Libère, et son tempérament entier ne conçoit d’autre vie que consacrée à Dieu. Mais où et comment ? A la recherche de sa vocation, il se met à voyager. Un séjour à Trèves l’avait mis en rapport avec les moines ; il en retrouve à Aquilée puis passe tout deux années dans le désert de Chalcis en Syrie où il se livre à des mortifications extrêmement rudes : un petit stage d’érémitisme ascétique et contemplatif, dans la méditation amoureuse des Écritures, est la meilleure formation pour le service du Seigneur. Mais Jérôme a besoin d’action. Il se rend alors à Antioche, fameuse pour son école exégétique. Il y apprend le grec et l’hébreu et y reçoit le sacerdoce. Passant par Constantinople, il découvre l’exégèse d’Origène et se met sous la direction de saint Grégoire de Naziance. Mais toujours indécis sur ce qu’il doit devenir, il retourne à Rome.

Là sa grande culture fait de lui le secrétaire du pape Damase 1er. Il a aussi beaucoup de succès auprès des laïcs : un petit cercle de dames chrétiennes, des admiratrices inconditionnelles dont il est le père spirituel, se rassemble autour de lui. Il fut chargé par le pape de traduire et de commenter la Bible en latin. La traduction de la Bible en latin, plus personne ne comprenant parfaitement le grec et l’hébreu. Travail colossal. Jérôme s’y attellera sans relâche depuis Bethléem. Sa traduction fait toujours loi. Il a la gloire unique d’avoir laissé à l’Eglise cette version célèbre, cette traduction reçut le nom de Vulgate. Il a la gloire unique d’avoir laissé à l’Eglise cette version célèbre. On dit de lui : « Il travaillait vite et bien, il produisait comme il respirait. »

De la Terre sainte, il ne peut s’empêcher d’écrire des lettres virulentes à l’aristocratie romaine. Quelques grandes matrones de l’Aventin le suivent en Palestine. C’est lui qui fait ajouter la doxologie « Gloria Patri…» à la fin de la récitation de chaque psaume.

A la mort de saint Damase, il doit quitter Rome où son bouillant caractère lui a valu beaucoup d’ennemis. Ses ‘dames’ le suivent jusqu’à Bethléem où il fonde pour elles un petit monastère. Il a trouvé le lieu de sa vocation où il passa les trente-cinq dernières années de sa vie., sans négliger de se brouiller avec de nombreuses personnalités et de s’immiscer dans toutes les querelles de l’époque. Il passe, dans l’histoire, pour l’un des plus mauvais caractères de la communion des saints. Mais son affectivité exacerbée le rend très proche de nous. On le plaint d’avoir été irascible et vindicatif. On l’admire pour son amour du Christ et de la Parole de Dieu.

Il mourut le 30 septembre 420 à Bethléem et son corps repose maintenant à Sainte Marie Majeure où se trouvent les reliques de la Crèche.

Son grand savoir, ses commentaires sur la Sainte Ecriture et la vigueur avec laquelle il a combattu toutes les hérésies de son temps lui ont valu le titre de docteur de l’Église.

C’est le Patron des exégètes et des traducteurs.

Iconographie

Souvent représenté en ermite, rédigeant la traduction de la Bible, parfois coiffé d’un chapeau de cardinal, dignité à laquelle il ne fut jamais élevé. Il est parfois accompagné d’un lion, le saint lui ayant retiré une épine de la patte. Parfois avec un livre à la main.

Éphéméride du 30 septembre :

En 1454, Gutenberg (1395-1468), imprime à Mayence, dans le Saint Empire romain germanique, son premier livre : la Bible en deux volumes. L’Ancien Testament occupe le premier volume et une partie du second, qui contient aussi l’ensemble du Nouveau Testament. Criblé de dettes, s’il l’imprime en premier, c’est parce qu’il pense que c’est le seul livre qui se vendra. Elle est le premier grand livre imprimé en caractères mobiles dans le monde occidental. Elle reproduit le texte de la Vulgate traduite par saint Jérôme. Imprimée à cent quatre-vingts exemplaires, en partie sur parchemin et sur du papier italien, elle fut vendue par souscription, surtout aux monastères. Il en reste aujourd’hui quarante-huit exemplaires. En France, la Bibliothèque nationale de France en possède trois exemplaires. 

***

Seigneur, préservez ma bouche des paroles vaines et des conversations mondaines.

*****

« Les Apôtres et les Docteurs sont appelés sel, dit saint Jérôme en expliquant l’Évangile, parce que leur doctrine est le condiment de tout le genre humain. “Que si le sel perd sa vertu, avec quoi le salera-t-on ? ” Si le Docteur s’égare, par quel autre Docteur sera-t-il redressé ? “Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes”.

« La comparaison est tirée de l’agriculture. En effet, si le sel est nécessaire pour assaisonner les aliments et empêcher les viandes de se corrompre, il n’a point d’autre utilité. Du moins, nous lisons dans les écrits qu’il y eut des villes où la vengeance des vainqueurs fit répandre du sel, afin qu’il ne sortît plus du sol aucune végétation.

« “Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur un chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.” C’est la hardiesse de la prédication que Jésus enseigne : Il veut que Ses Apôtres, au lieu de se cacher par crainte, et de ressembler à une lampe sous un boisseau, se produisent avec entière liberté et prêchent sur les toits ce qu’ils ont ouï dans le secret » .

Priez-vous ?

Vous parlez au Seigneur.

Lisez-vous l’Ecriture sainte ?

C’est Lui qui vous parle.

Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ.

On ne naît pas chrétien. On le devient.

Ce qui a de la valeur, c’est d’être chrétien et non de le paraître.

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  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

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