Saint Guénolé, moine fondateur de l’abbaye de Landévennec (504)
C’était au temps où les Bretons quittaient leur île, devant les envahisseurs Angles et saxons pour gagner l’Armorique. Guénolé, dernier fils de sainte Alba et de saint Fragan, exilés de Grande-Bretagne, est confié à neuf ans, comme ses frères, au moine Budoc qui tient une école monastique, pour être formé dans l’ermitage de celui-ci, situé sur l’île Lavret dans l’archipel de Bréhat. Sa sainteté, son intelligence et ses miracles sont impressionnants.
A 21 ans, à la suite d’une vision de saint Patrick le priant de fonder un nouveau monastère. Guénolé part avec 11 compagnons et se fixe d’abord sur l’îlot de Tibidi au fond de la rade de Brest à l’embouchure du Faou… mais rien ne pousse. Après trois ans d’effort, les moines s’installent sur la rive opposée de l’Aulne, en un lieu qu’ils appellent Lan Tevennec (Lan veut dire ermitage), Landévennec actuellement (485).
Après sa mort, son culte se répand en Cornouaille bretonne et britannique. Dans l’abbaye de Landévennec, les moines ne manquent pas d’invoquer chaque soir ” leur père saint Guénolé. ” De très nombreuses paroisses de Bretagne sont placées sous son patronage en particulier Batz-sur-Mer.
Un peu d’histoire
En 818 le monastère qui vivait jusqu’alors sous la règle celtique venue d’Irlande, adopte la Règle de St Benoît du Mont-Cassin, au sud de Rome, (v 480- v 547).
C’est un autre saint Benoît, Benoît d’Aniane (au bord de l’Aniane dans l’Hérault en 750-821), au service de Pépin le Bref, devenu moine, qui va faire connaître et instaurer dans toute l’Europe la règle de son prédécesseur. A la suite de beaucoup de désordre au sein des monastères, Louis le Pieux, lui demande de réformer toutes les abbayes de l’Empire. En 817, lors du concile d’Aix-la-Chapelle, une seule règle sera instaurée et mise en place par saint Benoît d’Aniane.
La Règle de saint Benoît du Mont-Cassin faite de 73 courts chapitres, (synthèse de son expérience spirituelle et de la tradition monastique antérieure), jusqu’alors inconnue, devient en 817 le texte de référence pour l’ensemble des monastères d’Occident.
Durant un siècle le monastère connaîtra « un âge d’or » marqué par une intense activité de copie de manuscrits. C’est l’époque carolingienne
Au milieu du 10è siècle, les moines reviennent et rebâtissent le monastère dont subsistent encore les ruines aujourd’hui.
En 913 le monastère est pillé et incendié par les Vikings, les moines, emportant les reliques de St Guénolé, partent se réfugier dans le nord de la France, à Montreuil-sur-Mer.
Du 14è au 16è siècle le monastère subira bien des vicissitudes et sera pillé à plusieurs reprises par les protestants.
Au 17è siècle, Landévennec s’agrège à la Congrégation de St Maur (nouveaux réformateurs de la règle de Saint Benoît, un trop assoupie). Les bâtiments conventuels sont reconstruits et le monastère connaît une brève période de paix.
A la révolution que vous savez, la communauté est dissoute, la bibliothèque dispersée, et le monastère vendu comme bien national.
En 1875 ce qui reste du monastère est à nouveau mis en vente : le comte Louis de Chalus, le nouveau propriétaire, entreprend de sauver ce qui peut l’être encore…
En 1950, sous l’impulsion du P. Abbé Louis-Félix Colliot, Landévennec est racheté par la communauté bénédictine de Kerbénéat, (Congrégation de Subiaco) près de Landerneau. Une nouvelle page s’ouvre alors pour l’Abbaye : c’est la renaissance de Landévennec…
Pensée spirituelle :
Il n’est pas possible d’accomplir aucune œuvre valable,
si l’orgueil, source de tous les vices, règne en maître.
(Honorius de Bobbio. VIIe siècle).
O mes frères bien-aimés,
afin de mériter de posséder là-haut dans le ciel l
a plus paisible tranquillité et la paix la plus tranquille,
ne recherchez pas la paix en ce monde.