Sainte Marie Madeleine.
Marie de Magdala s’attacha avec amour au service de Jésus. Tandis que les Apôtres s’étaient enfuis, elle se trouvait près de la croix du Seigneur avec Marie, Jean et quelques femmes. Jésus voulut récompenser son humble fidélité en se montrant à elle le matin de Pâques et en la chargeant d’annoncer sa résurrection à ses disciples.
“O très douce amie”
(prière attribuée à Charles II d’Anjou):
ô très douce amie intime de Jésus-Christ,
ô apôtre, qui as mérité de voir la première des mortels le Christ ressuscitant,
ô modèle de pénitence,
qui as lavé de larmes abondantes ses pieds et les as essuyés de tes cheveux,
ô très douce Dame, o mon seul espoir,
ô très sainte patronne,
quelles louanges t’offrirai-je ?
Marie Madeleine, après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu’on l’avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci constatèrent et ils crurent qu’il en était comme elle l’avait dit. L’Évangile note aussitôt : Après cela, les disciples rentrèrent chez eux. Puis il ajoute: Mais Marie restait là dehors, à pleurer.
A ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole: Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Elle a donc commencé par chercher, et elle n’a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c’est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s’est produit, c’est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’était pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David dit-il : Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? Aussi l’Eglise dit-elle encore dans le cantique des cantiques : Je suis blessée d’amour. Et plus loin : Mon âme a défailli.
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, et qu’en nommant celui qu’elle cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui.
Jésus lui dit : Marie. Après qu’il l’eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d’une façon particulière. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l’appelle aussitôt Rabboni, c’est-à-dire maître, parce que celui qu’elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher.
Homélie de saint Grégoire le Grand
Ô Marie Madeleine, miroir resplendissant,
dans lequel doivent se reconnaître tous les pécheurs pénitents.
Ô dame gracieuse, pécheresse devenue sainte,
fais-moi entrer dans la contrition de mes péchés,
que par tes saints mérites, j’obtienne rémission.
Tu sais bien la faiblesse de ma fragilité,
tu connais mes iniquités,
mais toi qui es le réconfort des pécheurs, aide-moi.
A toi, je recommande, dame de toute bonté,
Mes désirs, ma volonté.
Fais que, par toi, du paradis je puisse hériter.