Saint Bernardin de Sienne, religieux franciscain :
8 septembre 1380 à Massa Maritima en Toscane – Aquila le 20 mai 1444.
Le principal caractère de la vie de ce grand saint, c’est son amour extraordinaire pour la très sainte Vierge, dont il fut toujours l’enfant chéri. Bernardin Albizesca, de la noble famille des Albizeschi de Sienne est né le jour de la Nativité de Marie le 8 septembre 1380, à Massa Maritima en Toscane, près de Sienne dont son Père était le podestat. Clément VII étant pape, Wenceslas empereur et Charles VI roi de France.
À peine âgé de 6 ans, il devint orphelin mais il trouva dans une de ses tantes une véritable mère, qui le conduisit, par ses leçons et ses exemples, dans le chemin de la vertu. Voyant un jour sa tante refuser de donner à un pauvre, il lui dit : « Pour l’amour de Dieu, donnez à ce pauvre ; autrement je ne prendrai rien aujourd’hui ».
Sa pureté était si grande, que le moindre mot inconvenant l’affligeait profondément : « Silence, disaient les étudiants quand ils le voyaient apparaître au milieu de leurs conversations trop libres, silence, voici Bernardin ! »
Il étudia le Droit, et à dix-sept ans, il entra dans une confrérie de pénitents pour aider les malades près du grand hôpital « Santa Maria della Scala » de Sienne, et soigna pendant quatre ans, avec un dévouement et une douceur rares, toutes les infirmités humaines. Se traitant lui-même avec la dernière dureté, il ne songeait qu’aux besoins des autres ; il parut surtout héroïque dans une peste où il s’imposa mille fatigues et brava mille fois la mort. Il montra un dévouement admirable pendant cette peste qui désola Sienne en 1400, si bien qu’on lui confia la direction de cet établissement.
Naissance d’une vocation
Il garda intacte sa chasteté, malgré les dangers auxquels l’exposait la rare beauté de ses traits et lors d’une grave maladie il quitta tout pour suivre le Christ. Pour s’y acheminer, il loua une petite maison à l’extrémité de la ville ; il vécut là inconnu, menant la vie la plus austère, et priant Dieu continuellement de lui faire connaître le parti qu’il devait prendre.
Ce fut donc d’après l’inspiration divine qu’il choisit l’Ordre de saint François en 1402, où il excella en humilité, en patience et en toutes les vertus religieuses et deviendra l’une des gloires de cet ordre.
Il fit la plus grande partie de son noviciat, près de Sienne, au couvent de Colombaio et fit profession le 8 septembre 1403 et fut ordonné prêtre le 8 septembre 1404.
Le supérieur du couvent le remarqua, et comme il le savait déjà arrivé à un haut degré de connaissance des textes sacrés, il lui imposa le devoir de prêcher. Il obéit humblement malgré sa voix faible et rauque ; il fut guéri miraculeusement de son mal de gorge et sa voix faible et presque éteinte devint inopinément claire et sonore ; Bernardin fut un apôtre aussi brillant par son éloquence que par sa science, et opéra en Italie de merveilleux fruits de salut. Nul ne pouvait résister aux accents de sa parole enflammée.
À partir de 1417, ayant prêché à Milan, sa renommée de prédicateur devint manifeste et on l’appelait de toutes les villes de l’Italie, pour des auditoires de plusieurs milliers de personnes. Il était contraint de prêcher sur les places publiques, car aucune église ne pouvait contenir ces foules.
Il prêchait essentiellement la pénitence, l’invitation à la conversion des mœurs et s’adressait aussi bien au peuple qu’aux responsables des cités, provoquant parfois des réformes des législations locales, notamment en ce qui concerne les pratiques usuraires qui pesaient lourdement sur le pauvre peuple.
Pendant vingt-cinq ans, il parcourut toute l’Italie et répandit la dévotion au saint Nom de Jésus dont il fit peindre partout le monogramme I H S.
Il fut désormais un prédicateur populaire très éloquent et un apôtre dévoré du zèle des âmes. Rarement un saint eut tant de disciples et des disciples si marquants. Il eut, parmi eux, saint Jean de Capistran. Quand saint Bernardin entrait dans une ville, il faisait porter devant lui une bannière sur laquelle était dessiné le monogramme du doux nom de Jésus (IHS, Iesus humani salvator, Jésus sauveur des hommes), entouré de douze rayons solaires et couronné d’une croix. Quand il prêchait, cette bannière était suspendue auprès de la chaire. Parfois, quand il prêchait sur le Nom de Jésus, il portait, en outre, à la main, une tablette sur laquelle était Inscrit le Nom divin en grosses lettres que tous les auditeurs pouvaient voir. Par ses exhortations zélées, il détermina un grand nombre de prêtres à faire peindre le Nom de Jésus à l’intérieur et à l’extérieur des vêtements sacerdotaux, et à distribuer des petites images du nom de Jésus parmi le peuple. C’est sur ces conseils, aussi, qu’on inscrivit le monogramme en grosses lettres sur les murs extérieurs des hôtels de ville de plusieurs villes d’Italie, comme on peut le voir aujourd’hui encore à Sienne.
C’est à Bernardin de Sienne que remonte la dévotion au saint Nom de Jésus ; il ne pouvait prononcer ce Nom sans éprouver des transports extraordinaires. Peu de saints ont tracé un sillon aussi profond dans l’Église et gagné tant d’âmes à Dieu.
La fête de ce fervent apôtre de la dévotion au saint Nom de Jésus fut insérée dans le calendrier romain au XVe siècle. A l’époque de la révision du Bréviaire un siècle plus tard, elle fut tour à tour supprimée puis rétablie. En fait, la renommée de Bernardin est universelle, et dans l’histoire de la réforme catholique qui prépara les voies aux Conciles de Latran et de Trente.
Sa réputation fit que plusieurs villes considérables le demandèrent au Pape en qualité d’Évêque ; mais il refusa constamment cette charge avec une humilité invincible.
Faisant un jour l’éloge de la sainte Vierge, il lui appliqua cette parole de l’Apocalypse : « Un grand signe est apparu au Ciel ». Au même instant, une étoile d’une admirable clarté apparut au-dessus de sa tête.
Une autre fois, parlant en italien, il fut parfaitement compris par des auditeurs grecs qui ne connaissaient que leur langue maternelle. Un jour, un pauvre lépreux lui demanda l’aumône ; Bernardin, qui ne portait jamais d’argent, lui donna ses souliers ; mais à peine le malheureux les eut-il chaussés, qu’il se sentit soulagé et vit disparaître peu à peu toute trace de sa terrible maladie.
Bernardin, allant prêcher, devait traverser une rivière et ne pouvait obtenir le passage de la part d’un batelier cupide auquel il n’avait rien à donner. Confiant en Celui pour qui il travaillait, il étendit son manteau sur les eaux, et, montant sur ce frêle esquif, passa la rivière.
En 1438, Bernardin devint vicaire général de l’Ordre franciscain, et y développa la réforme dont il devint l’ardent promoteur, y gagnant de nombreux couvents et ermitages d’Italie. Il envoya des missionnaires en Orient, dans l’espoir de permettre un rapprochement avec les chrétiens séparés, ce qui devint la visée du Concile de Florence où il eut l’occasion de s’adresser lui-même aux pères Grecs (1439).
Saint Pierre Célestin lui apparut pour l’avertir de sa fin prochaine qui survint la veille de l’Ascension,
en l’an 1444.
Ce qui lui arriva le 20 mai 1444 à Aquila, à soixante-quatre ans, la veille de l’Ascension.
Eugène IV étant pape, Frédéric III empereur et Charles VII roi de France.
Six ans après sa mort le 24 mai 1450, le Pape Nicolas V le mit au nombre des Saints.
La proclamation de Bernardin de Sienne comme docteur pourrait être très proche, puisqu’il ne manque que l’approbation finale du saint Père.
La Basilique Saint-Bernardin-de-Sienne est un édifice religieux de la ville de L’Aquila dans la province des Abruzzes en Italie.
Elle a été érigée, avec le couvent adjacent, entre 1454 et 1472 en l’honneur de saint Bernardin. Les reliques du saint sont conservées dans un mausolée de la basilique.
L’iconographie le représente en franciscain, tenant à la main un soleil avec le monogramme de Jésus.
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Demandons à Dieu, par l’intercession et les mérites de saint Bernardin, de nous donner un grand amour pour le Nom de Jésus et de répandre par là en nous la flamme de Sa divine Charité.
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Au nom de Jésus tous les genoux doivent fléchir.
Nous admirons aujourd’hui le brûlant amour du saint pour le Nom de Jésus. Proposons-nous d’avoir ce nom sur les lèvres et encore plus dans le cœur, car ce saint nom éveille toujours l’amour du Sauveur. Mais ne prononçons jamais le Nom de Jésus avec légèreté et sans respect.
« Le nom de Jésus est la gloire des prédicateurs, parce qu’il fait annoncer et entendre sa parole dans une gloire lumineuse. Comment crois-tu que se soit répandue dans le monde entier une clarté de foi si grande, si rapide et si fervente, sinon parce qu’on a prêché Jésus ? N’est-ce pas par la clarté et la saveur de ce nom que Dieu nous a appelés à son admirable lumière? A ceux qui ont été illuminés et qui voient la lumière dans cette lumière, l’Apôtre peut bien dire: Autrefois, vous n’étiez que ténèbres; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière; vivez comme des fils de la lumière.
Par conséquent, il faut faire connaître ce nom pour qu’il brille, et ne pas le passer sous silence. Cependant, il ne doit pas être proclamé dans la prédication par un cœur impur ou une bouche souillée, mais il doit être conservé puis proclamé par un vase choisi. C’est pourquoi le Seigneur dit au sujet de saint Paul: Cet homme est le vase que j’ai choisi afin qu’il porte mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois, et des fils d’Israël. Le vase que j’ai choisi, dit-il, est celui où se montre un liquide très doux et de grand prix, pour qu’on ait envie de le boire parce qu’il brille et resplendit dans des vases de choix: afin qu’il porte mon nom, dit le Seigneur.
Lorsqu’on allume un feu pour nettoyer les champs, les buissons et les épines, sèches et stériles, se mettent à brûler; lorsque les ténèbres sont chassées par les rayons du soleil levant, les voleurs, les vagabonds nocturnes, les cambrioleurs vont se cacher. C’est ainsi que la prédication de saint Paul, comme un fracas de tonnerre, comme un incendie violent, comme le soleil à son aurore, faisait disparaître l’incroyance, dissipait l’erreur, mettait en lumière la vérité, à la manière dont la cire se liquéfie sous un feu intense.
En effet, il mettait partout le nom de Jésus : dans ses paroles, ses lettres, ses miracles et ses exemples. Il louait le nom de Jésus continuellement, il1e chantait dans son action de grâce.
De plus, l’Apôtre portait ce nom auprès des rois, des nations païennes et des fils d’Israël, comme une lumière dont il illuminait les nations du monde, et partout il s’écriait : La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le embat de la lumière, Conduisons nous honnêtement, comme on fait en plein jour. Il montrait à tous la lampe ardente, posée sur le lampadaire, annonçant en tout lieu Jésus, le crucifié.
Aussi l’Église, épouse du Christ, toujours appuyée sur son témoignage, exulte-t-elle en disant avec le Prophète : Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse et je redirai tes merveilles jusqu’à présent, c’est-à-dire toujours. Le prophète y exhorte aussi en disant : Chantez le Seigneur en bénissant son nom, de jour en jour proclamez son salut, c’est-à-dire Jésus le Sauveur. »
Saint Bemardin de Sienne, sermon sur le Nom glorieux de Jésus Christ