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17 juillet, les seize bienheureuses carmélites de Compiègne, 17 juillet 1794, vierges et Martyres.

les seize bienheureuses carmélites de Compiègne, 17 juillet 1794, vierges et Martyres.  

Bse Euphrasie de l’Immaculée Conception [Marie-Claude Cyprienne Brard de Bourth, 1737 – 1794],

Bse Julie-Louise de Jésus [Rose Chrétien de Neuville d’Evreux, 1743 – 1794],

2 des 16 bienheureuses carmélites de Compiègne de notre diocèse d’Evreux.

 

 

Pour fêter dignement l’Etre Suprême (8 juin 1794), Robespierre fait enlever la guillotine de la place de la Révolution pour la faire dresser où s’élevait naguère la Bastille, mais, sous la chaleur torride de cette fin de printemps, l’air ensanglanté suffoque tant les riverains qu’ils obtiennent son déplacement : le 14 juin 1794, la sinistre machine est installée la place du Trône renversé. Là, dans les quarante-trois derniers jours de la Terreur, on exécutera mille trois cent six personnes de toutes conditions dont la chapelle du couvent de Picpus, près des fosses où leurs dépouilles furent jetées, garde les noms inscrits sous la vénérable statue de Notre­ Dame de la Paix qui avait jadis converti Ange de Joyeuse et guéri Louis XIV.

 

 

A la fin du XVlle siècle en 1641, les Carmélites avaient acheté un terrain à Compiègne et construit un couvent sous le vocable de l’Annonciation, où, dans un songe, l’une des leurs, sœur Élisabeth-Baptiste, les avait vues dans la béatitude éternelle, drapées de leur manteau blanc, tenant à la main la palme du martyre.  

 

Le Carmel de Compiègne est issu des monastères d’Amiens et de Paris, eux-mêmes fondés par les carmélites espagnoles, filles de sainte Thérèse d’Avila, arrivées à Paris en 1604.

Ce carmel composé de 6 Carmélites d’Amiens et 2 de Paris et officiellement inauguré en 1648. La famille royale entretient des liens d’amitié avec le Carmel. Ce Carmel est fréquenté par la reine Marie Leczinska, elle y fait de nombreuses visites seule ou avec ses filles. C’est ainsi que sa dernière fille, Madame Louise de France, entrera au Carmel. Lorsqu’elle obtint la permission de Louis XV son père, d’entrer au Carmel, elle voulait entrer dans cette maison ; mais le roi s’y opposa. Elle choisit alors un monastère plus rapproché de Versailles, celui de Saint-Denis dont elle deviendra la prieure; mais elle resta dévouée à celui de Compiègne, et lui pro­cura des sujets. C’est ainsi qu’elle y envoya Madeleine Lidoine et lui paya sa dot [ainsi que Rose Chrétien d’Evreux]. Madame Louise mourra en 1787, elle avait pris le nom de Sœur Thérèse de Saint Augustin et sera déclarée vénérable en 1873. En reconnaissance Madeleine Lidoine voulut prendre le nom de religion de sa bienfaitrice : Sœur Thérèse de Saint-Augustin.

En 1789 elle se trouvait donc à la tête de la communauté de Com­piègne qui comptait seize religieuses de chœur.

 

 

La communauté va progressivement  être prise dans la tourmente révolutionnaire.

D’abord le 13 Février 1790 les vœux solennels sont interdits ainsi la novice Sœur Constance ne pourra jamais les prononcer alors qu’elle est entrée au carmel contre l’avis de ses parents. Cette loi les délia de leurs vœux et les autorisa leur sécularisation, les dix-huit carmélites (quinze professes et trois sœurs converses) choisirent la fidélité, restèrent dans leur couvent et, surveillées par deux officiers municipaux, procédèrent à la réélection de leur prieure, madame Lidoine.

Le 4 Août 1790 c’est l’inventaire des biens de la communauté des carmélites de Compiègne.

Le 5 Août on interroge chacune des sœurs pour s’assurer qu’elles sont bien libres d’être religieuses « une épouse bien née reste avec son époux » répond Sr Saint François Xavier. Toutes manifestent leur volonté de rester dans leur couvent.

Le 14 Octobre 1790 la Convention décide d’accorder une pension aux prêtres, religieux et religieuses qui n’ont plus aucun moyen de subsistance ayant été spoliés de tous leurs biens. Ceux qui reçoivent cette pension doivent prononcer le serment « Liberté-égalité » à partir du 14 Août 1790. Le clergé et les carmélites de Compiègne prêtent ce serment à l’Hôtel de Ville le 19 septembre 1790.

Le 11 Janvier 1791 réélection de Mère Lidoine sous la présidence d’officier municipaux.

Le 10 Mars 1791 condamnation par Rome de la constitution civile du clergé.

Le 6 Avril 1792 suppression des congrégations enseignantes et du port de l’habit religieux. Mais les carmélites conservent leur habit n’ayant pas les moyens d’en acheter d’autres.

Le  17 Août 1792 paraît le décret fermant tous les monastères féminins.

Le 12 Septembre 1792 saisie du mobilier du monastère et le 14 Septembre 1792 les carmélites quittent leur monastère et s’établissent en 4 petites communautés puis 3 qui se retrouveront pour la messe quotidienne à St Antoine et continueront la vie carmélitaine en 3 communautés. Ceci est exceptionnelle et montre la vitalité et la sainteté de la communauté et le sens religieux de la prieure. En effet la plupart des communautés se dispersent et n’essaient pas de maintenir la vie commune. C’est ce qui sera en fait reproché aux carmélites et provoquera leur emprisonnement. Cela leur sera reprocher explicitement lors du jugement. Il est évident que des allées et venues entre les 3 logements et la vie commune de plusieurs femmes dans chacun d’eux ne pouvaient passé inaperçu dans une petite ville comme Compiègne. Dans chacun de leur logement les carmélites essaient de continuer à suivre la règle. Elles se rassemblent dans l’église Saint Antoine pendant deux mois autour de leur aumônier jusqu’à ce qu’il parte en exil le 30 Novembre 1792 pour la messe et pour l’office chaque jour.

Elles vont vivre comme cela dans une grande précarité jusqu’à la fermeture de l’église le 25 Novembre 1793.

C’est au début de ce mode de vie qu’à l’instigation de Mère Lidoine elles vont prononcer leur acte d’offrande en Septembre ou en Octobre 1792. à partir de ce jour elles vont le dire chaque jour.

Mère Lidoine dit à ses sœurs «  qu’un jour ayant fait sa méditation (sur les maux qui secouaient l’Eglise) il lui était venu à la pensée de faire un acte de consécration par lequel la communauté s’offrirait en holocauste pour apaise la colère de Dieu et que cette divine paix fut rendue à l’Eglise et à l’Etat » Les sœurs promettent alors de s’unir librement à cet acte. Les deux religieuses les plus âgées vivent un combat à l’annonce de cet acte puis se rallient. Devant la crèche de Noël 1792 ou 1793 mère Lidoine compose un poème où elle offre sa vie et qui reflète bien son état d’esprit. Elle s’offre en sacrifice sanglant tout en demandant à la Vierge Marie d’épargner sa communauté. Elle reste très juste dans sa démarche.

Mère Lidoine prépare maintenant maternellement ses filles à l’acceptation du sacrifice sanglant. Elle va même leur faire porter un bonnet qui laisse la nuque dégagée afin que le bourreau n’ait pas à les toucher pour les préparer à la guillotine. Elles portent maintenant un habit civil mais n’ont pas de rechange.

Le 21 Juin il y a une perquisition du comité de surveillance de Compiègne qui a reçu une dénonciation comme quoi les carmélites vivent bien toujours en communauté. Lors des perquisitions on s’aperçoit que les carmélites ont essayé de continuer leur vie religieuse malgré l’interdiction et que leur sympathie monarchiste est évidente bien qu’elle soit parfois confondue avec leur culte au Sacré Cœur et à l’Enfant Jésus (voir Ste Thérèse de l’Enfant Jésus ou l’Enfant Jésus de Prague dont les carmélites avait une statuette du même genre).

Le 23 Juin 1794 elles sont arrêtées et conduites dans l’ancien couvent de la Visitation transformé en prison. Dans la pièce voisine il y a une communauté de bénédictines anglaises de Cambrai emprisonnées là depuis Octobre 1793 toujours en habit religieux.

 

 

Le 25 Juin le dossier des carmélites est transmis à Paris au comité de sûreté général qui donne alors l’ordre le 12 Juillet de les traduire devant le tribunal révolutionnaire de Paris.

Ainsi contrairement aux autres prisonniers exécutés par fournée de 45 à 50 place de la Nation depuis le 12 Juin ; elles ne font pas partie de ces prisonniers accusés en bloc de comploter dans les prisons où ils étaient depuis de longs mois sous des motifs divers et exécutés en fait pour faire de la place à ceux qui étaient arrêtés sur ordre de Robespierre qui sentant son pouvoir fragilisé faisait arrêter tous les opposants potentiels ou simplement suspectés.

Le 12 Juillet les Carmélites sont expédiées en charrettes à Paris. Ce jour là elles faisaient la lessive de leurs habits civils, ayant revêtu de nouveau leur habit religieux. C’est dans leur habit religieux qu’elles partent donc à Paris. Les bénédictines auront alors à revêtir les habits civils des carmélites quand elles les auront fait sécher. Elles le feront le 16 Juillet en la fête de Notre Dame du mont Carmel !

Sur tout le parcours, ces saintes femmes furent lâchement abreuvées d’in­sultes et de brutalités provoquées par leurs conducteurs. En arrivant à la Conciergerie, l’une d’elles sœur Charlotte de la Résurrection, âgée de soixante-dix-sept ans, et infirme, ne pouvant descendre de la charrette, fut jetée sur le sol. On dut la relever ; elle remercia : « Je vous remercie de ne m’avoir pas tuée, car j’aurais manqué au bonheur du martyre que j’attends. » Elle exprime sa reconnaissance à son bourreau le remerciant de ne l’avoir tuée ce qui l’aurait privée de la gloire du martyre qu’elle veut partager avec ses sœurs.

 

Elle a donc bien évolué depuis la proposition d’offrande de Mère Lidoine. Un grand chemin spirituel a été parcouru. Toutes les sœurs sont à l’unisson de leur prieure. Les sœurs ne se font pas d’illusion sur leur sort. Elles sont prêtes à offrir leur vie.

L’acte d’accusation de Fouquet-Tinville (qui portait sur lui une médaille de la Vierge) est rédigé le jour de la fête de Notre Dame du Mont Carmel que les sœurs célèbrent en chantant  « la Marseillaise » composée par sœur Julie !

Mais tout en continuant de s’offrir Mère Lidoine cherche à épargner ses sœurs.

Durant le procès, le 17 Juillet au matin elle essaie de sauver les unes et les autres en particulier les tourières.

« Si donc il vous faut une victime, la voici : c’est moi seule que vous devez frapper. Mes sœurs sont innocentes. Elles n’ont rien fait ni pu faire que par mes ordres. »

Et à propos des tourières  « leur condition de femmes gagées les obligeait à faire ce qui leur était commandé » mais les dites tourières à plusieurs reprises ont manifesté leur désir de ne pas quitter les sœurs qui ne les payaient certainement plus depuis longtemps !

Le cousin de Sœur Euphrasie, Mulot de la Ménardière  a été arrêté avec elles et est jugé avec elle. Il est accusé d’avoir correspondu avec les sœurs et d’être un prêtre réfractaire alors que sa femme est en prison à Chantilly.

Il sera exécuté avec les sœurs !

A l’annonce du verdict Thérèse Soiron perd connaissance. La tourière est confuse  de cette faiblesse.

Madame Pelras demande au juge ce qu’il entend par son accusation de fanatisme. Celui-ci répond qu’il s’agit de leur attachement à la religion ce qui prouve que les carmélites sont bien condamné par haine de la foi et qu’elles sont bien martyres comme le dit immédiatement Mme Pelras à ses sœurs.

Les carmélites vont donc mourir en étant convaincues qu’elles meurent martyres.

Mère Lidoine achète alors du chocolat pour soutenir ses sœurs. Elles n’ont rien mangé de la journée et il est déjà 17h.

Entre la Conciergerie les sœurs dans les charrettes auraient chanté vêpres, complies, l’office des morts, le Misere et le Save Regina. Elles auraient chanté tout le trajet qui durait presque 2 heures.

 

Il y a ce jour là 40 condamnés. La foule habituellement vociférante (payée pour cela) reste silencieuse, impressionnée par les sœurs en habit psalmodiant. Elles ne portent en fait certainement que la robe, le manteau de chœur (les témoins parlent de 16 femmes vêtues de blanc) et le petit bonnet afin d’être prête à être guillotinée.

Une femme s’exclame : « Les bonnes âmes ! Qu’on regarde si elles n’ont pas l’air d’anges ! Oh ! Par ma foi, si ces femmes-là ne vont pas tout droit en Paradis, il est bon de croire que c’est qu’il n’y en a pas !

Madame Brard donne son bréviaire à une spectatrice, Thérèse Binard émue par la piété des sœurs.

 

Arrivée à l’échafaud Mère Lidoine entonne le Te Deum.

Comme Madame Elisabeth de France, sœur du roi. Mère Lidoine va exhorter ses compagnes et obtient de mourir la dernière. Elle va célébrer avec ses sœurs le rituel habituel de la préparation à la mort au Carmel. Elles chantent le Veni Creator et renouvellent leurs vœux. Mais pour sœur Constance qui n’a pas eu le droit, en raison des événements, de faire profession c’est sa profession religieuse, elle n’était que novice. Elle meurt la première en demandant à la prieure la permission de mourir puis elle entonne le psaume Laudate Dominum omnes gentes. Les sœurs vont mourir en chantant ce psaume 116, psaume chanté lors des fondations des carmels, depuis que le chantait Thérèse d’Avila, avec la symbolique de fonder au Ciel une nouvelle communauté.

L’une d’elle s’écrie : « Mon Dieu, trop heureuse, si ce léger sacrifice peut apaiser votre colère, et diminuer le nombre des victimes ! »

 

Les sœurs meurent bien en offrant leur vie afin que la Terreur cesse. Elle cessera 10 jours plus tard avec la chute de Robespierre et son exécution.

 

Sœur Piedcourt quant à elle regardant les bourreaux :

Les pauvres malheureux ! Il faut les plaindre, car ils sont aveuglés et ne savent pas ce qu’ils font. Pourrions nous leur en vouloir, eux qui nous ouvrent les portes du Ciel ?

Face à eux elle dit d’une voix claire :

Mes amis je vous pardonne ! Je vous pardonne de tout le cœur dont je désire que Dieu me pardonne. »

 

Les chants des religieuses gravissant l’échafaud ont fortement impressionné la foule qui assistait à cette exécution Avant de monter à l’échafaud les sœurs embrasse une petite statuette d’argile présentée par Mère Lidoine. Sœur Pelras aide les sœurs à monter. Mère Lidoine mourra la dernière au moment de monter à l’échafaud elle donne la statuette d’argile à une femme pieuse qui dans l’assistance s’est approchée.

 

 

 

Mère Thérèse de Saint Augustin (Madeleine Claudine Lidoine, 1752, Paris, St Sulpice, 41 ans) prieure

Sœur de Jésus crucifié (Marie-Anne Piedcourt, 1715, Paris, 79 ans)

Sœur Charlotte de la Résurrection (Anne Marie Madeleine Françoise Thouret, 1715, Mouy dans l’Oise, 79 ans)

Sœur Euphrasie de l’immaculée conception (Marie Claude Cyprienne Brard 12 mai 1736 à Bourth, diocèse d’Evreux, 57 ans)

Sœur Julie-Louise de Jésus (Rose Chrétien de Neuville, 30 décembre 1741 à Evreux, 53 ans)

Sœur Thérèse du Cœur de Marie (Marie-Antoinette Hanisset, 1742, de Reims ,52 ans)

Sœur sainte Marthe (Marie Dufour, 1741, Bannes dans la Sarthe, 51 ans) converse

Sœur Catherine (Marie-Anne Soiron, 1742, Compiègne, 52 ans) tourière

Sœur Thérèse (Thérèse Soiron, 1748, Compiègne, 43 ans) tourière

Sœur Marie du Saint Esprit (Angélique Roussel, 1742, Fresne-Mazancourt dans la Somme, 52 ans) converse

Sœur Thérèse de Saint Ignace (Marie Gabrielle Trézel, 1743, de Compiègne,  51 ans)

Mère Henriette de Jésus (Marie Françoise Gabrielle de Croissy, 1745, Paris, St. Roch, 49 ans)

ancienne prieure, maîtresse des novices

Sœur Saint Louis (Marie-Anne Brideau, 1751, de Belfort, 41 ans) sous prieure

Sœur Marie Henriette de la Providence (Anne Pelras, 1760 Cajarc dans le Lot, 34 ans)

Sœur Saint François Xavier (Juliette Vérolot, 1764, Lignières dans l’Aube, 30 ans) converse

Sœur Constance de Jésus (Marie-Geneviève Meunier, 1765, de St. Denis , 28 ans) (novice)

 

 

Epilogue

 

Après avoir fait le “vœu de martyre”, en faisant offrande de leur vie pour obtenir la fin des massacres et la paix pour l’Eglise et l’Etat, elles furent jugées sous l’accusation de « machiner contre la République » dans leur carmel. Elles sont guillotinées le 29 messidor an II (17 juillet 1794) sur la place du Trône-Renversé (l’ancienne place du Trône dénommée ainsi depuis 1792 – actuellement place de la Nation).

Leurs corps, après être dévêtus, et leurs têtes sont jetés de nuit dans la fosse commune n° 2 de l’actuel cimetière de Picpus (toujours visible), une des deux fosses communes, près de la place de la nation avec 3000 autres suppliciés par Guillotine, pour la période de juin et juillet 1792 uniquement !

 

 

En 1896 s’ouvre le procès de béatification, qui aboutit le 27 mai 1906 avec le pape saint Pie X, alors qu’à nouveau les biens de l’Église sont saisis par l’État, et les congrégations religieuses expulsées de France.

 

 

 Leur histoire a paru suffisamment riche de sens à des artistes de ce siècle pour qu’ils y trouvent la matière de plusieurs œuvres qui ont toutes été des événements marquants de la vie culturelle jusqu’à ces dernières années.

La nouvelle de Gertrud von le Fort, intitulée La dernière à l’échafaud, donne à Georges Bernanos le désir de voir réaliser un film dont il écrit le scénario. Il meurt en 1948 avant d’en voir la réalisation. A vrai dire, la vérité historique, n’a pas été le souci majeur de Gertrud von le Fort, et encore moins des auteurs qui se recommandèrent de sa nouvelle, puisque le personnage central de leurs œuvres, Blanche de la Force, est inventé de toutes pièces.

Le Dialogue des Carmélites de Bernanos, porté à l’écran en 1960 par le R. P. Bruckberger et Philippe Agostini, est cependant une œuvre admirable, comme une sorte de testament spirituel de l’auteur, où il a entrelacé, autour de sainte Agonie, de la grâce et du salut, bien des thèmes qui lui furent chers : l’enfance, l’humilité, la peur, l’honneur et la France. Deux comédiennes célèbres interprétaient les rôles principaux : Jeanne Moreau et Madeleine Renaud.

 

Une version pour la scène est dirigée en 1961 par Marcelle Tassencourt.

Auparavant un opéra en trois actes de Francis Poulenc avait été créé en italien à la Scala de Milan et en français à l’Opéra de Paris (1957).

Plus près de nous, en 1987, une version intégrale était présentée pour la première fois dans une mise en scène de Gildas Bourdet, à Lille d’abord où le metteur en scène dirigeait un théâtre national décentralisé, puis à Paris au Théâtre de la Porte Saint-Martin sous l’égide de la Comédie Française.

 

 

Composé par sœur Julie-Louise-de-Jésus

le jour de la fête de Notre-Dame du Mont Carmel,

à la Conciergerie, le 16 juillet 1792

sur l’air de la Marseillaise

 

Livrons nos cœurs à l’allégresse,
Le jour de gloire est arrivé
Loin de nous toute faiblesse
Voyant l’étendard arrivé (bis)
Préparons nous à la victoire
Marchons tous en vrai conquérant
Sous le drapeau d’un Dieu mourant
Courons, volons tous à la gloire
Ranimons notre ardeur
Nos corps sont au Seigneur
Montons, montons à l’échafaud
Et rendons-le vainqueur.

Ce n’est pas une parodie mais une formidable confirmation de leur foi ! C’est étrange, dans leur prison puis dans leur charrette qui les emmène de la conciergerie à la place du trône renversé elles ont côtoyé Jean-Frédéric Edelmann, musicien célèbre à cette époque, pourtant acquis aux idéaux de la révolution et lui aussi condamné à être décapité.

Or les dernières recherches sur l’origine de la musique de la Marseillaise convergent vers lui. Il a composé de nombreuses œuvres pour clavecin et piano forte dont en particulier l’oratorio Esther joué à l’opéra de Paris en 1781. D’après des témoignages, un passage de la musique de cet oratorio Esther d’Edelmann serait la musique de notre Marseillaise. Contrairement à ce qui est avancé partout Ignace Playel n’a pas pu aider Rouget pour la musique car il était à Londres depuis un an et n’est revenu qu’en Mai 1792 à Strasbourg. Les carmélites de Compiègne ont été assassinées vers 8 heures du soir le 17 juillet et Jean-Frédéric Edelmann était du même convoi.

 

Restauration

 

Le monastère sera aliéné comme bien national et vendu en 1795. Il n’en reste rien aujourd’hui, l’emplacement étant occupé par l’École d’État-major et le Théâtre Impérial où une plaque rappelle depuis 1994 la destination première de ces lieux.

En 1835, il y eut un essai de restauration du Carmel de Compiègne sous l’impulsion de la Mère Camille de Soyecourt (du carmel de la rue de Vaugirard à Paris, actuellement à Créteil) et de l’Abbé Auger, curé de la paroisse Saint-Antoine. La Reine Marie-Amélie lui donna son appui. Mais cet essai fut sans lendemain et la Révolution de 1848 dispersa les sœurs qui regagnèrent leurs carmels d’origine.

 

1867-1992

Enfin le 18 janvier 1867 quelques religieuses du Carmel de Troyes, con-duites par Mère Marie-Thérèse de l’Enfant-Jésus (Marie Daignez), s’installent officiellement mais provisoirement dans une très pauvre masure, rue Saint-Lazare, à la périphérie de la ville et à proximité de la forêt. La construction du monastère dura seize ans, de 1872 à l’inauguration de la chapelle en 1888.

Un grand afflux de postulantes permit à Mère Marie des Anges (Olympe Anner), de fonder le carmel de Beauvais, dans le quartier de Notre-Dame du Thil (1892).

Le souvenir des Martyres et le désir de faire revivre la vie carmélitaine sur leur trace avait soutenu la fondation naissante. En 1894, la célébration du Centenaire de leur mort trouva un large écho dans les carmels de France et l’opinion publique. A Lisieux, Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus travailla avec enthousiasme à la confection d’un oriflamme destiné à la décoration de la chapelle du carmel de Compiègne pour les fêtes du centenaire. En 1896 s’ouvrait le procès de béatification qui aboutit le 27 mai 1906.

Les lois d’expulsion du début du siècle obligèrent la communauté à se préparer un refuge à Statte en Belgique, qui en 1906 devint une véritable fondation sous la conduite de Mère Marie de Saint-Joseph (Célina Wattecamps). Au cours du XXe siècle plusieurs sœurs provenant du carmel de Compiègne furent à l’origine d’autres fondations : Betafo, à Madagascar, l’actuel carmel de Tananarive ; Saint-Sever dans les Landes ; Mangalore et Shembaganur (Inde).

 

depuis 1992

En cent ans le bâtiment a vieilli, le mode de vie et de travail a changé. Les travaux de rénovation ou de réhabilitation, outre leur coût élevé, auraient interrompu la vie communautaire. Il a donc fallu se décider à vendre le monastère et à construire à Jonquières (10 km à l’ouest de Compiègne). C’est là que la communauté poursuit sa veille contemplative pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Dans la crypte de l’église sont conservés les souvenirs recueillis des Carmélites Martyres. Ainsi est symboliquement manifestée la continuité de la louange et du témoignage au cœur de l’Eglise. Ce Mémorial se compose de la crypte proprement dite et d’une salle du souvenir où sont exposés des objets qui ont soutenu leur vie de prière, ainsi que des manuscrits. Il fut inauguré pour le deuxième centenaire de leur mort, au début du colloque qui eut lieu à Compiègne les 7 et 8 mai 1994. Les célébrations du centenaire donnèrent lieu à de nombreuses manifestations à Compiègne et dans les diocèses d’origine des Carmélites martyres et relancèrent le processus de leur canonisation.

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