Saint Claude La Colombière, Jésuite, confesseur de sainte Marguerite-Marie (2 février 1641 – 15 février 1682)
Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naquit le 2 février 1641 à Saint Symphorien d’Ozon dans le Dauphiné. Quatre des six enfants de cette famille profondément chrétienne entrèrent dans la vie religieuse, dont Claude, soit trois prêtres et l’unique fille religieuse visitandine. Un de ses frère, Joseph La Colombière, fut vicaire général au Canada auprès de son évêque saint François de Laval.
La famille s’étant déplacée à Vienne (France), Claude y fit ses premières études, qu’il compléta ensuite à Lyon jusqu’aux classes de Rhétorique et de Philosophie.
C’est alors qu’il se sentit appelé à la vie religieuse dans la Compagnie de Jésus ; mais nous ne connaissons pas les motifs de son choix et de sa décision. Par contre, dans ses écrits, il nous a livré cet aveu : ” J’avais une horrible aversion pour la vie que je choisissais “. Cette affirmation se comprend facilement pour qui connaît la vie de Claude, dont la nature, sensible au charme des relations familiales et aux amitiés, était portée vers l’art et la littérature et attirée par tout ce qu’il y avait de plus digne dans la vie de société. Mais il n’était pas homme à se laisser guider par le sentiment.
A 17 ans, il entre au Noviciat de la Compagnie de Jésus, installé à Avignon. C’est là qu’en 1660 il passe du Noviciat au Collège pour terminer ses études de philosophie. Il y émet aussi ses premiers vœux de religion. A la fin des cours, il est nommé professeur de Grammaire et de Littérature; tâche qu’il assumera pendant cinq ans dans ce Collège.
En 1666 il est envoyé à Paris pour étudier la Théologie au Collège de Clermont, tenu par les Jésuites ; il reçoit à la même époque une charge de haute responsabilité. Sa compétence notoire pour les études d’humanités, unie à des dons exquis de prudence et de finesse, amènent les Supérieurs à le choisir comme précepteur des fils de Colbert, Ministre des Finances de Louis XIV.
Ses études terminées et ordonné prêtre, il retourne de nouveau à Lyon : il y est professeur pendant quelque temps, et ensuite se consacre entièrement à la prédication et à la direction de la Congrégation Mariale.
La prédication de La Colombière se distingue surtout par sa solidité et sa profondeur ; il ne se perdait pas en idées vagues, mais s’adressait avec à propos à un auditoire concret. Son inspiration évangélique avait le pouvoir de transmettre à tous sérénité et confiance en Dieu. La publication de ses sermons produisit dans les âmes, comme elle continue à le faire, de grands résultats spirituels ; en effet, si l’on considère l’endroit où ils ont été prononcés et la brièveté de son ministère, ils semblent avoir moins vieilli que les textes d’orateurs plus célèbres.
Le Seigneur le prépare à la mission qu’il lui avait destinée.
En 1674, après quinze ans de vie religieuse, il fit sa dernière période de probation connue sous le nom de « Troisième An », à la ” Maison Saint-Joseph ” de Lyon et au cours du mois traditionnel d’Exercices Spirituels. Les notes spirituelles de cette époque nous permettent de suivre pas à pas les luttes et les triomphes de son caractère, singulièrement sensible aux attraits humains, mais aussi généreux envers Dieu.
Il fait le vœu d’observer toutes les Constitutions et les Règles de la Compagnie. Il ne s’agissait pas là comme but essentiel de se lier à une série d’observances minutieuses, mais de reproduire le vivant idéal apostolique décrit par saint Ignace. Puisque cet idéal lui paraissait magnifique, Claude l’adopta comme un programme de sainteté. Cela répondait à une invitation de Jésus Christ lui-même. La preuve en est qu’il fut ensuite pénétré d’un sentiment de libération et d’extension de son horizon apostolique, comme il en témoigne dans son journal spirituel.
Le 2 février 1675 il fait la Profession solennelle et est nommé Recteur du Collège de Paray-le-Monial, il a 34 ans, où il devient le confesseur du couvent de la Visitation. Certains s’étonnèrent qu’un homme si éminent fut envoyé dans un endroit aussi retiré que Paray. On en trouve l’explication dans le fait que les Supérieurs savaient qu’au Monastère de la Visitation, une humble religieuse, Marguerite Marie Alacoque, à laquelle le Seigneur révélait les trésors de son Cœur, vivait dans une angoissante incertitude ; elle attendait que le Seigneur lui-même accomplisse sa promesse qui l’aurait aidée à réaliser la mission à laquelle il la destinait : manifester au monde les richesses insondables de son amour.
La supérieure des Visitandines, qui avait fort à faire avec cette timide religieuse, confia Marguerite-Marie au père de la Colombière. Le prêtre et la moniale se comprirent tout de suite : ” Je t’enverrai mon fidèle serviteur et parfait ami “, avait dit Jésus à Marguerite-Marie. C’est ainsi que le jeune jésuite devient l’instrument par lequel le Christ va diffuser dans l’Eglise le culte de son Cœur transpercé, révélé à sainte Marguerite-Marie.
Dès que le P. La Colombière fut arrivé à destination, Marguerite Marie, après l’avoir rencontré plusieurs fois, lui manifesta toute son âme et les communications qu’elle croyait recevoir du Seigneur. Le Père, de son côté, l’approuva entièrement et lui suggéra de mettre par écrit tout ce qu’elle éprouvait dans son âme, l’orientant et l’encourageant dans l’accomplissement de la mission reçue. Lorsqu’il fut certain, à la lumière de la grâce divine manifestée dans la prière et le discernement, que le Christ désirait le culte de son Cœur, il s’y livra sans réserve, comme nous en avons le témoignage dans son engagement et ses notes spirituelles. On y voit clairement, que, déjà avant de recevoir les confidences de Marguerite Marie Alacoque, Claude, en suivant les directives de saint Ignace dans les Exercices Spirituels, était arrivé à contempler le Cœur du Christ comme symbole de son amour.
Période anglaise
Après un an et demi de séjour à Paray, en 1676, le P. La Colombière part pour Londres, où il a été nommé prédicateur de la Duchesse d’York. Il s’agissait d’un ministère très délicat, étant donné les événements religieux qui à l’époque agitaient l’Angleterre. Avant la fin d’octobre de la même année, le Père occupait déjà l’appartement qui lui avait été réservé au palais de St. James. En plus des sermons qu’il prononce dans la chapelle et la direction spirituelle, orale et écrite, à laquelle il se livre, Claude peut consacrer du temps à instruire solidement dans la vraie foi plusieurs personnes qui avaient abandonné l’Eglise romaine. Même au cœur des plus grands dangers, il eut la consolation de voir plusieurs conversions, au point d’avouer, après un an : Je pourrais écrire un livre sur la miséricorde dont Dieu m’a rendu témoin depuis que je suis ici.
Un travail si intense et un climat pernicieux eurent raison de sa santé ; des symptômes d’une grave affection pulmonaire commencèrent à se manifester. Cependant Claude continua courageusement son genre de vie.
A la fin de 1678, il fut arrêté a l’improviste sous l’accusation calomnieuse de complot papiste. Après deux jours, on l’enferma dans la sinistre prison de King’s Bench, où il resta trois semaines, en proie à de graves privations, jusqu’à ce qu’un décret royal lui signifiât son expulsion de l’Angleterre. Marguerite-Marie l’a prévenu : ” Notre-Seigneur m’a dit qu’il voulait le sacrifice de votre vie en ce pays.“
Sa qualité de prédicateur de la duchesse d’York et la protection de Louis XIV, dont il était le sujet, lui permirent d’échapper à la mort, mais il fut condamné au bannissement (1679).
Il passa les deux dernières années de sa vie à Lyon, où il était le directeur spirituel de jeunes jésuites.
Toutes ses souffrances rendirent encore plus précaire son état de santé, qui, avec des hauts et des bas, ne fit qu’empirer à son retour en France. Pendant l’été 1681, déjà très gravement atteint, il fut renvoyé à Paray. Et le 15 février 1682, premier dimanche du Carême, à la soirée, il fut pris d’une nouvelle crise qui mit fin à ses jours.
Epilogue
Le Pape Pie XI béatifia Claude La Colombière le 16 juin 1929 et Jean-Paul II le canonisa le 31 mai 1992.
Son charisme, aux dires de S. Marguerite Marie Alacoque, fut : d’élever les âmes à Dieu, en suivant le chemin de l’amour et de la miséricorde que le Christ nous révèle dans l’Evangile.
Ses écrits expriment une belle harmonie entre la spiritualité de saint Ignace de Loyola et celle de saint François de Sales.
Ses travaux principaux, y compris Réflexions Pieuses, Méditations sur la Passion, Retraite et Lettres Spirituelles, ont été publiés sous le titre, Œuvres du R. P. Claude de la Colombière (Avignon, 1832 ; Paris, 1864).
Il est le saint patron de la paroisse Saint Claude en Val d’Ozon
Ses reliques sont conservées à Paray-le-Monial en la chapelle de La Colombière à proximité du couvent des sœurs de la Visitation.
C’est à Paray-le-Monial que Claude découvre enfin le moyen d’atteindre ce à quoi il aspirait de tout son être : « être à Dieu sans réserve ». Faisant l’anamnèse de ce qu’il y a reçu, il écrit, au terme de la retraite qu’il effectua à Londres quelques semaines après avoir quitté la cité charolaise : « Ce huitième jour, il me semble que j’ai trouvé un grand trésor, si j’en sais faire mon profit : c’est une ferme confiance en Dieu, fondée sur sa bonté infinie, sur l’expérience que j’ai qu’il ne nous manque point dans nos besoins… C’est pourquoi je suis résolu de ne donner point de bornes à ma confiance et de l’étendre à toutes choses. »
L’Offrande au Cœur Sacré de Jésus-Christ scellera cette découverte et l’orientera jusqu’à la fin de sa vie vers le don total en retour à l’amour premier de Dieu : « Il aime et il n’est point aimé… Pour réparation de tant d’outrages et de si cruelles ingratitudes…, je vous offre mon cœur…, je me donne tout entier à vous. » Selon le propre témoignage de Marguerite-Marie : « Cette dévotion du Sacré-Cœur… l’a plus élevé en la gloire que tout ce qu’il avait pu faire au reste pendant tout le cours de sa vie. »
Les dernières années de sa vie seront marquées par les purifications passives, au moyen de la maladie, « une des plus grandes miséricordes que Dieu ait exercées envers moi », écrit Claude dans une de ses dernières lettres à Marguerite-Marie, qui aboutiront à l’offrande de sa volonté propre, à l’oubli de soi et au sacrifice final de sa vie.
L’apôtre du Cœur sacré de Jésus
Si le Père Claude aida Marguerite-Marie par ses précieux conseils, la sainte fut aussi pour lui la messagère de Jésus et lui transmettra les ordres et les désirs du Cœur de Jésus jusqu’au dernier moment de sa vie, et il en tira un grand profit.
De fait, Claude La Colombière fut associé par Jésus lui-même, dès son premier séjour à Paray-le-Monial, à la mission de la religieuse visitandine : « Une fois que le Père Claude disait notre messe de communauté, Le Seigneur les combla de grâces ; et, comme elle s’approcha pour le recevoir par la sainte communion, il lui montra son sacré Cœur, comme une ardente fournaise, et deux autres cœurs qui s’y allaient abîmer, lui disant : « C’est ainsi que mon pur amour unit ces trois cœurs pour toujours. »
Après, il lui fit entendre que cette union était toute pour la gloire de son sacré Cœur, dont il voulait qu’elle lui découvrît les trésors, afin qu’il en fît connaître et en publiât le prix et utilité. Et pour cela, il voulait qu’ils fussent comme frère et sœur, également partagé des biens spirituels » (témoignage des contemporaines).
Mettant en pratique immédiatement les demandes de Jésus à Marguerite-Marie, Claude n’hésita pas, convaincu de l’authenticité et de la valeur de cette dévotion, à la recommander aux personnes qu’il accompagnait : « Je l’ai déjà inspirée à bien des gens », écrit-il en février 1677 dans son journal de retraite. En Angleterre, il sera déjà considéré comme « l’apôtre du Cœur de Jésus ». «
Quand je fus en sa présence, je crus avoir affaire à l’apôtre saint Jean revenu sur terre pour rallumer cet amour au feu du Cœur de Jésus » raconte saint John Wall, franciscain anglais traqué qui trouva réconfort une nuit auprès de lui, avant d’être martyrisé.
Il forma des disciples parmi les novices jésuites dont il eut la charge à Lyon en sa dernière année.
Pour accomplir cette œuvre, le divin Maître utilisera ses qualités spirituelles et littéraires : Claude contribuera davantage au développement du culte du Cœur sacré de Jésus après sa mort par ses écrits que de son vivant par son apostolat. Dieu sait ce qu’il fait.
L’actualité de saint Claude
Claude La Colombière n’a vécu que peu de temps à Paray-le-Monial, environ 23 mois. Mais c’est ici qu’il rendit à Dieu son âme de feu, à la demande expresse du Seigneur.
Et il y est toujours… Mort en 1682 à Paray-le-Monial en réputation de sainteté, Claude La Colombière ne fut béatifié qu’après la canonisation de Marguerite-Marie, le 16 juin 1929, par le Pape Pie XI.
Et il fut enfin canonisé par le pape Jean-Paul II le 31 mai 1992.
Le 5 octobre 1986, le pape Jean-Paul II vint prier à la chapelle La Colombière : « Au cours de mon pèlerinage à Paray-le-Monial, je désire venir prier dans la chapelle où est vénéré le tombeau du bienheureux Claude La Colombière. Il fut « le serviteur fidèle » que, dans son amour providentiel, le Seigneur a donné comme directeur spirituel à sainte Marguerite-Marie Alacoque. C’est ainsi qu’il fut amené, le premier, à diffuser son message. En peu d’années de vie religieuse et de ministère intense, il se révéla un « fils exemplaire » de la Compagnie de Jésus à laquelle, au témoignage de sainte Marguerite-Marie elle-même, le Christ avait confié la charge de répandre le culte de son Cœur divin » (Jean-Paul II, Lettre au Préposé général de la Compagnie de Jésus).
Et le 31 mai 1992, il déclarait : « Puisse la canonisation de Claude La Colombière être pour toute l’Eglise un appel à vivre la consécration au Cœur du Christ, consécration qui est don de soi pour laisser la charité du Christ nous animer, nous pardonner et nous entraîner dans son ardent désir d’ouvrir à tous nos frères les voies de la vérité et de la vie ! » (Homélie lors de la messe de canonisation).
A tout moment, j’attrape ces folles passions qui agitent ce pauvre cœur… Je demande à Dieu qu’il me fasse connaître ce que je dois faire pour son service et pour me purifier ; mais je suis résolu d’attendre avec douceur qu’il lui plaise faire cette merveille, car je suis bien convaincu que cela n’appartient qu’à lui seul.
Acte de confiance en Dieu
Mon Seigneur et mon Dieu, je suis persuadé que vous veillez sur tous ceux qui espèrent en vous, et qu’on ne peut jamais manquer de rien quand on attend tout de vous. C’est ce qui fait que j’ai résolu de vivre désormais sans aucune inquiétude, et de me décharger sur vous de toutes mes peines.
Les créatures peuvent s’armer contre moi, les maladies peuvent m’ôter la force et les moyens de vous servir, je puis même perdre votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, rien ne pourra ébranler ma confiance.
Que les autres attendent leur bonheur des créatures, de leurs biens, de leurs talents ; qu’ils s’appuient sur l’innocence de leur vie ou sur la rigueur de leurs pénitences, sur le nombre de leurs bonnes œuvres ou sur la ferveur de leurs prières, pour moi, Seigneur, ma confiance, c’est ma confiance même ; cette confiance ne m’a jamais trompé et n’a jamais trompé personne. Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de vous, mon Dieu, que je l’espère.
Enfin, je suis sûr, ô mon Dieu, que je ne puis trop espérer en vous, et que je ne puis avoir moins que ce que j’aurai espéré de vous : ainsi j’espère que vous me retiendrez dans les penchants les plus rapides, que vous me soutiendrez contre les plus furieux assauts, et que vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis ; j’espère que vous m’aimerez toujours et que je vous aimerai aussi sans relâche ; et, pour porter tout d’un coup mon espérance au souverain degré, je vous espère, ô mon Dieu, vous-même de vous-même : j’espère qu’après vous avoir aimé, adoré et servi dans le temps, j’aurai le bonheur de vous voir et de vous posséder dans le royaume éternel. Ainsi soit-il.
Saint Claude la Colombière.
LITANIES DE SAINT CLAUDE DE LA COLOMBIERE (1641-1682), apôtre du Sacré-Cœur
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, écoutez-nous
Jésus-Christ, exaucez-nous
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Marie, priez pour nous
Saint Claude de La Colombière, très dévoué à la Mère de Dieu, priez pour nous
Saint Claude ,
Imitateur de Jésus-Christ, priez pour nous
Hôte de Jésus-Christ, priez pour nous
Victime de l’amour de Dieu, priez pour nous
Très obéissant à la volonté de Dieu, priez pour nous
Fidèle observateur de la Loi du Très-Haut, priez pour nous
Tout à Dieu et tout au salut du prochain, priez pour nous
Rempli des dons célestes, priez pour nous
Image vivante de perfection, priez pour nous
Miroir de toutes les vertus, priez pour nous
Torrent des consolations divines, priez pour nous
Lis planté dans une terre vierge, priez pour nous
Champ du paradis de l’Eglise, priez pour nous
Sanctuaire des grâces, priez pour nous
Glorieux martyr de la volonté, priez pour nous
Soleil de perfection, priez pour nous
Semence de l’Evangile, priez pour nous
Apôtre du Sacré-Cœur, priez pour nous
Bouclier de la Foi, priez pour nous
Prédicateur de la pénitence, priez pour nous
Joie de vos parents, priez pour nous
Honneur de votre pays, priez pour nous
Flambeau du monde, priez pour nous
Homme d’oraison, priez pour nous
Homme juste et fidèle à Dieu, priez pour nous
Homme enseigné par Dieu, priez pour nous
Homme selon le cœur de Dieu, priez pour nous
Dont la langue a été comme l’organe du Saint-Esprit, priez pour nous
Dont les paroles et les exemples nous conduisent sur le chemin du salut, priez pour nous
Dont la mortification a été continuelle et généreuse , priez pour nous
Dont la vie et les mœurs ont fidèlement imité celles de Jésus-Christ, priez pour nous
Qui vous êtes privé des plaisirs pour l’amour de Dieu, priez pour nous
Qui vous êtes fatigué pour le salut des âmes, priez pour nous
Qui vous êtes détaché de tous les intérêts du monde pour le service du prochain, priez pour nous
Qui avez été prévenu des grâces célestes, priez pour nous
Qui avez puisé dans la source de la Divinité, priez pour nous
Qui avez vécu en la présence de Dieu, priez pour nous
Qui avez employé toute votre éloquence à publier les grandeurs de Dieu, priez pour nous
Qui avez attiré les chrétiens à une véritable conversion, priez pour nous
Qui avez converti les pécheurs à la pénitence, priez pour nous
Qui avez souffert la calomnie et la prison pour la Foi, priez pour nous
Qui avez expiré dans le Sacré Cœur de Jésus-Christ, priez pour nous
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, pardonnez-nous Seigneur,
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, exaucez-nous, Seigneur,
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, ayez pitié de nous
V : Priez pour nous, Saint Claude de la Colombière,
R : Afin que nous obtenions de Dieu la grâce de vivre et de mourir en union avec le Sacré-Cœur de Jésus-Christ.
Prions
Saint Claude de la Colombière, obtenez-nous la grâce qu’imitant vos vertus en ce monde, nous obtenions celle d‘adorer éternellement le Sacré-Cœur avec vous dans le Ciel. Par Jésus-Christ Notre Seigneur.
Amen.
Acte de consécration au Cœur de Jésus-Christ
Sacré-Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même,
puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en Vous.
Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à Vous,
faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de Vous.
Enseignez-moi ce que je dois faire
pour parvenir à la pureté de Votre Amour,
duquel Vous m’avez inspiré le désir.
Je sens en moi une grande volonté de vous plaire
et une grande impuissance d’en venir à bout
sans une grande lumière et un secours très particulier
que je ne puis attendre que de Vous.
Faites en moi votre volonté, Seigneur,
je m’y oppose, je le sens bien ; mais je voudrais bien,
ce me semble, ne m’y opposer pas.
C’est à Vous à tout faire, Divin Cœur de Jésus-Christ.
Vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification,
si je me fais saint, cela me paraît plus clair que le jour,
mais ce sera pour Vous une grande gloire,
et c’est pour cela seulement
que je veux désirer la perfection.
Amen.
Acte de confiance en Dieu
Je suis si persuadé, mon Dieu, que vous veillez sur ceux qui espèrent en vous, je suis si persuadé qu’on ne peut manquer de rien, quand on attend tout de vous, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur vous de toutes mes inquiétudes.
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur ; les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de vous servir, je puis même perdre votre grâce par le péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher.
Que les uns attendent leur bonheur, soit de leurs richesses soit de leurs talents ; que les autres s’appuient ou sur l’innocence de leur vie ou sur la rigueur de leur pénitence, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leur prière ; pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c’est ma confiance-même.
Cette confiance ne trompa jamais personne. Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux parce que j’espère éternellement de l’être et que c’est de vous, ô mon Dieu, que je l’espère.
Je connais, hélas !, et il n’est que trop vrai, combien je suis fragile et changeant ; je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les mieux affermies ; j’ai vu tomber les astres du ciel et les colonnes du firmament ; mais toutes ces chutes ne peuvent m’effrayer ; tant que j’espèrerai, je me crois à couvert de tous les malheurs, et je suis sûr d’espérer toujours parce que j’espère encore de votre libéralité cette invariable espérance. Enfin, je suis intimement convaincu que je ne puis trop espérer en vous et que ce que j’obtiendrai de vous sera toujours au-dessus de ce que j’aurai espéré ; ainsi, j’espère que vous m’arrêterez sur les penchants les plus rapides, que vous me soutiendrez contre les plus furieux assauts et que vous ferez triompher ma faiblesse de mes plus redoutables ennemis.
J’espère que vous m’aimerez toujours, et qu’à mon tour, je vous aimerai sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon espérance aussi loin qu’elle peut aller, je veux espérer vous-même de vous-même, ô mon Créateur, et pour le temps et pour l’éternité. Amen.
Saint Claude La Colombière (sermon 68 sur la confiance)
Acte de confiance en la Miséricorde
Seigneur, voici une âme qui est au monde pour exercer votre admirable miséricorde et pour la faire éclater en présence du ciel et de la terre.
Les autres vous glorifient, en faisant voir quelle est la force de votre grâce, par leur fidélité et par leur constance, combien vous êtes doux et libéral envers ceux qui vous sont fidèles ;
pour moi, je vous glorifierai en faisant connaître combien vous êtes bon envers les pécheurs, et que votre miséricorde est au-dessus de toute malice, que rien n’est capable de l’épuiser, que nulle rechute, quelque honteuse et criminelle qu’elle soit, ne doit porter un pécheur au désespoir du pardon.
Je vous ai gravement offensé, ô mon aimable Rédempteur ; mais ce serait bien encore pis, si je vous faisais cet horrible outrage de penser que vous n’êtes pas assez bon pour me pardonner.
C’est en vain que votre ennemi et le mien me tend tous les jours de nouveaux pièges : il me fera tout perdre plutôt que l’espérance que j’ai en votre miséricorde.
Quand je serai retombé cent fois et que mes crimes seraient cent fois plus horribles qu’ils ne sont, j’espérerais encore en vous.
Saint Claude La Colombière (lettre 96)
Seigneur, donnez-Moi votre Cœur !
Ô mon Dieu, il faut que vous nous donniez un autre cœur, un cœur tendre, un cœur sensible, un cœur qui ne soit, ni de marbre, ni de bronze ; il nous faut donner votre Cœur même. Venez, aimable Cœur de Jésus, venez vous placer au milieu de ma poitrine et allumez-y un amour qui réponde, s’il est possible, aux obligations que j’ai d’aimer Dieu. Aimez Jésus en moi autant que vous m’avez aimé en lui ; faites que je ne vive qu’en lui, que je ne vive que pour lui, afin qu’éternellement je puisse vivre avec lui dans le ciel.
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Que ne puis-je, mon Dieu, être partout et publier ce que vous attendez de vos serviteurs et amis ! Dieu donc s’étant ouvert à la personne qu’on a sujet de croire être selon son cœur ( Ste Marguerite-Marie ) par les grandes grâces qu’il lui a faites, elle s’en expliqua à moi, et je l’obligeai de mettre par écrit ce qu’elle m’avait dit, que j’ai bien voulu décrire moi-même dans le journal de mes retraites, parce que le bon Dieu veut dans l’exécution de ce dessein se servir de mes faibles soins.
« Etant, dit cette sainte âme, devant le Saint Sacrement, un jour de son octave, je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour. Touchée du désir d’user de quelque retour et de rendre amour pour amour, il me dit : ‘ Tu ne m’en peux rendre un plus grand, qu’en faisant ce que je t’ai déjà tant de fois demandé. ‘ Et me découvrant son divin Cœur : ‘ Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés ! C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur. ‘
« – Mais, mon Seigneur, à qui vous adressez-vous ? A une si chétive créature et pauvre pécheur, que son indignité serait même capable d’empêcher l’accomplissement de votre dessein ! Vous avez tant d’âmes généreuses pour exécuter vos desseins. »
« – Eh ! pauvre innocente que tu es, ne sais-tu pas que je me sers des sujets les plus faibles pour confondre les forts, que c’est ordinairement sur les plus petits et pauvres d’esprit sur lesquels je fais voir ma puissance avec plus d’éclat, afin qu’ils ne s’attribuent rien à eux-mêmes ? »
« – Donnez-moi donc, je lui dis, le moyen de faire ce que vous me commandez. »
Pour lors il m’ajouta : « Adresse-toi à mon serviteur Claude La Colombière et lui dis de ma part de faire son possible pour établir cette dévotion et donner ce plaisir à mon divin Cœur ; qu’il ne se décourage point pour les difficultés qu’il y rencontrera, car il n’en manquera pas ; mais il doit savoir que celui-là est tout-puissant qui se défie entièrement de soi-même pour se confier uniquement à moi. »
(Bienheureux Claude La Colombière, Ecrits spirituels , édités par A. Ravier, collection Christus 9, Paris 1962, pp. 165-167).