Homélie 33ème dimanche temps de l’Eglise 14 novembre 2021
Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie (Heb).
Toute la vie de Jésus, le Fils de Dieu est de s’offrir. Dès son incarnation, le Fils dit en entrant dans le monde : me voici Seigneur je viens faire ta volonté. Et dans sa dernière nuit sur la terre, le Sauveur des hommes se tourne vers son Père : Abba, Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi, mais non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! (Mc 14). Et si c’était le secret d’une vie réussie ?
1) Jésus parle de sa venue
Et c’est une bonne nouvelle. Au coeur de chaque messe, nous chantons : Nous attendons ta venue dans la gloire ! Viens Seigneur Jésus ! C’est le cri de joie, c’est notre acclamation après la consécration du pain et du vin qui sont désormais le Corps et le Sang du Christ. Dieu est là, présent, livré pour nous ! L’Eucharistie, c’est Jésus offert, Corps livré, Sang versé pour nous et la multitude.
Nous attendons la venue glorieuse du Seigneur. Et Jésus ne sait pas, tout Fils qu’Il est, le moment de sa manifestation glorieuse.
2) Jésus attend… en intercédant
Certes, par son Ascension, le Christ est assis pour toujours à la droite du Père.
Et que fait Jésus ? il attend ! Il n’attend pas passivement, en se croisant les bras !
Mais en intercédant en notre faveur. Il présente ses plaies au Père de toute miséricorde.
Le Christ nous sanctifie et pour cela, il a connu la mort violente sur la Croix. Il présente au Père les souffrances de l’humanité, les pauvretés de notre monde (dimanche de la Pauvreté), toutes les misères. Et la plus grande des misères, c’est l’ignorance de Dieu qui conduit au péché.
Comme Jésus, nous prions pour le monde en détresse. Et les signes dans le ciel, dans l’univers, dans la nature ne doivent pas nous effrayer, mais nous alerter. Le pape François, à la suite de Jésus, nous le rappelle. Le mode de vie mondial met en danger notre maison commune, la Terre.
Au coeur de la première période de confinement, le 27 mars 2020, le pape François a proposé une prière. Il était seul, place saint Pierre, sous le Christ ou devant le Christ au saint Sacrement.
Comme le Christ, François a présenté le monde malade au Médecin céleste, à Celui seul qui peut nous guérir, nous sauver, Jésus Christ, Fils de Dieu.
François a eu cette parole merveilleuse, prophétique, redoutable si nous l’écoutons vraiment : Dans notre monde… nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !” (Veillée, 27/03/2020)
3) Nous veillons dans la foi et la prière…soutenus par la sainte Eucharistie.
« Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les
barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes.” (Veillée, 27/03/2020)
J’aime cette parole du pape François : La lampe de la foi sera toujours allumée sur la terre, tant qu’il y aura l’huile de la prière (Audience, 14 avril 2021).