Homélie 19ème dimanche temps de l’Eglise, 8 août 2021- Saint Jean de Monts
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde
Ce verset permet de vivre le grand sacrement de l’Eucharistie, qui nous rassemble ce matin, et qui nous fait célébrer la mort et la résurrection du Sauveur.
Nous sommes au cœur du grand discours de Jésus sur le pain de Vie. Les foules qui suivent Jésus après le signe des pains et des poissons ne s’y trompent pas. Jésus vient de Dieu, descend du ciel. Et nous sommes invités à la foi. « Nous connaissons ». En disant cela, nous enfermons Dieu dans nos pensées, lui le tout-Autre, et nous faisons de Dieu un objet que nous voudrions posséder. Mais qui est Jésus, le Fils de Dieu venu par amour débordant du Père ?
1) Pain descendu du ciel : mystère de foi
Il est beau de remarquer que dans le Credo, nous trouvons cette expression : pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit du Ciel. Jésus n’est pas un homme devenu Dieu ni un surhomme, avec des valeurs à nous proposer. Il est le Fils Unique du Père venu dans le monde pour nous sauver, nous guérir.
Le Credo poursuit : Par l’Esprit saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme.
Nous comprenons la question des juifs : Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? ils ne voient pas le cœur, ils s’arrêtent aux apparences !
Je fais juste remarquer, en cette année saint Joseph voulue par le saint Père, que c’est une des rares fois où l’on parle de Jésus, fils de saint Joseph dans les Evangiles.
Devant le mystère de la sainte Eucharistie, nous sommes invités à la foi, à l’origine de Jésus, à son identité : ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang versé pour vous !
2) Pain de la vie : mystère de charité
Donner, se donner. C’est le verbe en Jn 6. Viendront ensuite manger et demeurer ! Un don est plus qu’un cadeau ou un lot de consolation ou de victoire à un grand jeu !
Le don indique un non-retour ! Dieu se donne aux hommes. Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils (Jn 3, 16). Saint Paul dira même que Dieu a livré son propre Fils (Rm 8).
Par définition, l’amour est don, don de soi, don total : l’amour qui ne soit plus moi mais Toi, Ô Jésus, chante la petite Thérèse qu’il est bon de citer dans cette chapelle.
L’amour est exigeant. La messe nous le rappelle. Près de l’autel, table du sacrifice – le mot est bien fort- il y a la Croix. Elle nous rappelle la condamnation injuste de Jésus, sa victoire sur le mal et la mort et sa Résurrection glorieuse. La sainte Eucharistie, la messe nous fait célébrer ce triomphe de l’amour. Jésus parmi nous, pour nous, avec nous !
3) Pain d’immortalité, d’éternité : mystère d’espérance
Une parole de l’Evangile peut surprendre : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Nous ne connaitrions donc pas la mort ? Pourtant, tôt ou tard, parfois bien trop tôt, nous rencontrons la mort, violente ou paisible. Jésus nous enseigne que la sainte Eucharistie nous soutient dans notre pèlerinage. En effet, croire c’est marcher avec Jésus ! et l’Eucharistie est notre nourriture. Elle nous guérit. Comme le peuple élu au désert, nous passons de la terre d’esclavage vers la terre promise, de la libération à la liberté ! Paul l’enseigne avec force ce matin encore aux Éphésiens. L’immortalité, l’éternité, c’est de vivre uni à Dieu, chaque communion nous unit au Christ et nous ouvre ainsi la joie du Ciel. Au calvaire se déroule l’évènement central de l’histoire du monde. A la messe, nous revivons ce moment et en recevons les fruits. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde.