Homélie Office de la Passion – 2 avril 2021
” il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs ” (Is 53, 12).
Dimanche, les foules acclamaient Jésus entrant triomphalement à Jérusalem. Il est le Roi, Hosanna, Béni soit celui qui vient nous sauver ! les mêmes foules qui attendaient la libération de l’ennemi, des signes, des miracles va cirer : Crucifie-Le ! Qui parmi eux aurait imaginé que d’ici peu, Jésus aurait été en revanche humilié, condamné et tué en croix ? (François, AG 12 04 2017)
1 – Jésus est Roi
Saint Jean nous montre Jésus maître de sa vie, libre de se donner par amour. Il est le Verbe fait chair, vrai Dieu né du vrai Dieu, venu apporter la lumière dans nos ténèbres (Jn 1). Il règne sur le mal. Il est le Roi que les Mages ont adoré à Bethléem (Mt 2). Cela fera trembler les puissants, les rois… Isaïe le mentionnait : “Devant lui, les rois resteront bouche bée”.
Le procès de Jésus n’a pas besoin d’être long, car toute la vie de Jésus est un procès : Qui est Jésus ? Pour qui se prend-il ? Sa mort est décidée après la résurrection de Lazare. Le procès est inutile. Et Pilate le constate et écrira sur la croix : INRI. Celui-ci est le roi des juifs.
C’est sur la croix que Jésus est intronisé Roi, et son règne n’aura pas de fin (Lc 1, 35). Dieu a tout donné en livrant son Fils unique. Son ensevelissement par Joseph d’Arimathie et Nicodème montre aussi tous les honneurs dus à Jésus Roi des juifs. Jésus n’est pas mis au tombeau à la hâte. Jusqu’au bout, le Roi de toute gloire reste maître des évènements, de l’histoire. Il est le maître des temps, du monde, le centre de l’histoire. Tout est achevé ! (Jn 19)
2 – Le chemin de Pierre
Pierre suit Jésus à Gethsémani. Zélé, il tranche une oreille. Il n’a toujours pas compris la royauté de Jésus. Jésus priait : “afin que l’Amour dont tu m’as aimé soit en eux” (Jn 17, 26). Pierre se sait aimé de Jésus, le Fils du Dieu vivant. Pierre est à une nouvelle étape, dans la cour du grand prêtre. Pierre va vivre le drame du reniement. Il témoigne contre Jésus, accusé injustement à ce moment. Pierre est vrai quand il dit “je ne connais pas cet homme !” La connaissance intellectuelle, voire théologique, ne suffit pas. Le coq chante. Pierre pleure. Il est seul. Il faudra la résurrection et la rencontre au bord du lac. Pierre dira : “Tu sais tout, tu sais que je t’aime !”.
3 – Marie qui porte nos péchés
Si le chemin de Croix nous fait méditer une rencontre entre Jésus et Marie, Jean est le seul à nous révéler que la Mère de Dieu est au pied de la Croix (Jn 19, 25). Nous avons ce dialogue si bouleversant. “Femme, voici ton fils ; fils, voici ta mère”. C’est la 2nde fois que Marie apparait. La 1ère fois, c’était à Cana. Jésus y fit son premier signe les disciples crurent en lui (Jn 2, 10)
Nous retrouvons la Ste Vierge avec le disciple que Jésus aimait, au calvaire. Qu’a pu penser le Seigneur en “voyant sa mère”, là, au pied de la croix ? Jésus donne le disciple à Marie : “Femme, voici ton fils”. Marie devient mère une nouvelle fois. La femme devient mère ! Et c’est son plus beau titre. Ste Thérèse de Lisieux le savait : “Elle est plus mère que Reine !”
Avec l’Eucharistie et le Sacerdoce, avant le don de l’Esprit Saint, voici un immense don fait par Jésus en croix : sa mère, l’Église ! Nous sommes donnés à Marie, Mère de Dieu, et tous nous devenons enfants de Marie. Avec Jean, le disciple que Jésus aimait, prenons Marie chez nous, dans notre vie, dans notre prière, dans notre famille. Comme à Cana, elle nous dit : “Faites tout ce qu’il vous dira” (Jn 2). Marie nous invite au silence, à l’adoration, à déposer toutes nos souffrances, détresse, joies. Jésus nous dit : J’ai soif… de votre amour !
“Le Christ, par amour, s’est livré jusqu’au bout pour te sauver. Ses bras sur la croix sont le signe le plus beau d’un ami qui est capable d’aller jusqu’à l’extrême : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin » (Jn 13, 1). (François, Christus vivit 118)