Homélie Toussaint 2022
« Qui peut gravir la montagne du Seigneur ? » (Psaume 23)
Saint Matthieu répond : « Voyant les foules, Jésus gravit la montagne, il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait » (Mt 5, 2). Il est « l’homme au cœur pur, aux mains innocentes » (Ps 23). C’est une liturgie en cette fête de Toussaint.
1 – Jésus voyant les foules…
« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » ; « nous le verrons tel qu’il est » (1Jn 4).
Dimanche, Jésus appelle Zachée. Dans l’Ancien Testament, on ne peut voir Dieu sans mourir. Dieu appelle Abraham. Moïse parle avec Dieu comme un ami parle à son ami (Dt 32) mais doit enlever ses sandales pour voir le buisson en feu (Ex 3). Elie se cache à l’Horeb pendant que le Seigneur passe.
En Jésus, Dieu devient visible et nous sommes le peuple qui cherche la face de Dieu (Ps 23). Que Jésus montre dans la Passion. Il est le Persécuté pour le Royaume (8ème Béatitude). La Sainte face de Jésus avec le Saint Suaire nous aide à aimer Jésus. Il imprime en nous, sur nous, son visage.
2 – Jésus gravit… et les disciples s’approchent de lui !
Être chrétiens, c’est se laisser attirer par Jésus. Dans sa lettre sur la liturgie que nous allons étudier, le Pape François rappelle le désir premier de Jésus : « Avant notre réponse à son invitation…il y a son désir pour nous…chaque fois que nous allons à la Messe, la raison première est que nous sommes attirés par son désir pour nous…notre…réponse … est, comme toujours, celle de nous abandonner à son amour, de nous laisser attirer par lui (François, desiderio desideravi 6)
3– Jésus s’assit
Les foules sont debout devant l’Agneau, comme les Anges, qui se prosternent devant Dieu (Ap 7).Assis, debout, prosternés ! 3 attitudes de la Sainte Eucharistie.
Debout car le Christ est ressuscité. Il ne cesse de nous relever ; nous sommes ses serviteurs. Marqués du Sceau, nous appartenons au Seigneur, et debout, nous sommes prêts à Le servir.
Est assis celui qui enseigne. Ou qui écoute la parole de Jésus. « Elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10).
Prosternés ! C’est l’adoration. A la messe, nous venons écouter le Seigneur. Dieu nous parle et nous invite à entrer dans un dialogue. Nous venons à la messe pour renouveler l’alliance de notre baptême. Le Royaume est pour nous si nous sommes pauvres de cœur, prêts à recevoir ce que Dieu nous offre, sa vie, son cœur, son fils bien-aimé. Nous reconnaissons sa puissance, son amour infini, nous nous prosternons, dans l’action de grâce et la joie (Mt 2).
4 – Jésus ouvre la bouche…
Jésus nous révèle l’amour inconditionnel du Père pour nous, pour chacun. « Nous sommes appelés enfants de Dieu » (1Jn). Le Père a tout fait pour nous rendre notre dignité d’enfants de Dieu. Nous l’avons perdue par le péché, et par le sacrement du Baptême, nous avons été lavés dans le sang de l’Agneau (Ap 7). Être saints, ce n’est pas ne pas pécher, mais croire à l’Amour fou du Père : « Il nous a trop aimés ! » (Ste Elisabeth de la Trinité).
5 – Jésus les enseigne
Ce sont les Béatitudes, le portait de Jésus, de Notre-Dame, des Saints. Reprenons cette semaine les Béatitudes. Dans la prière, appliquons chaque béatitude à Jésus. Cherchons dans notre cœur comment Jésus l’a vécue : il est ce pauvre, ce doux, ce miséricordieux, ce cœur pur, cet artisan de paix, ce persécuté. Comme notre vocation, notre sainteté, est de « ressembler » à Jésus (1 Jn 3), demandons à l’Esprit Saint, à la Vierge Marie, à tous les nouveaux saints de cette année, à Saint Joseph, Saint Michel, de nous obtenir cette ressemblance d’Amour, cette sainteté.