Homélie Mercredi des Cendres 17 février 2021 B
“Convertissez-vous et croyez à l’Évangile !” (liturgie, cendres, Mc 1, 15)
Ce sont les premiers mots de Jésus en saint Marc. Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile (Mc 1, 15). Chaque année, comme un remède, l’Église nous fait vivre un chemin de conversion avec la procession où nous recevons les Cendres et nous entendons Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Ainsi, la joie de l’Évangile entre dans nos coeurs, nos vies, notre monde.
1 – Revenez à moi. La procession
Joël nous aide à vivre cette procession. Au nom du Seigneur, il nous appelle à revenir au Seigneur de tout notre coeur. “Revenez à moi !” C’est Dieu qui crie vers nous, vers les hommes, vers les baptisés que nous sommes. Nous lui appartenons et nous nous dispersons, nous égarons, nous nous évadons. Malgré confinements et couvre-feu, nous ne vivons pas toujours au fond de notre coeur, sous le regard du Père, tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
La procession a un but, nous mettre en route vers Pâques, le coeur de notre foi. Nous célébrons le Christ Jésus, Fils de Dieu Sauveur, mort et ressuscité. Nous marchons dans la certitude de la victoire du Christ. C’est notre foi, notre joie. Nous marchons avec conviction pour répondre au désir de Dieu : “Revenez à moi de tout votre coeur”, car “le chrétien est appelé à revenir à Dieu « de tout son coeur » (Jl 2,12) pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Jésus est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, car même lorsque nous péchons, il attend patiemment notre retour à Lui” (François, Message de Carême 2017)
2 – Les Cendres
Les Cendres sont le signe dans la Bible de la pénitence, de la conversion, de l’humilité et aussi de la fragilité de nos vies, car “tu es poussière et tu retourneras en poussière” (Gn 3, 19). Sous les Cendres qui recouvrent nos fronts, il y a le feu de notre vie baptismale. Il y a l’Esprit Saint qui ne demande qu’à nous enflammer. Les cendres sont comme un couvre-feu !
Au lieu de nous plaindre (voilà un bel effort de carême), profitons de ce temps pour revenir au Seigneur, pour le choisir vraiment : Voici le temps favorable, voici le temps du salut (2 Co). “Le Carême est un temps favorable pour nous renouveler dans la rencontre avec le Christ vivant dans sa Parole, dans ses sacrements et dans le prochain (…) Que l’Esprit Saint nous aide à accomplir un vrai chemin de conversion pour redécouvrir le don de la Parole de Dieu, être purifiés du péché qui nous aveugle et servir le Christ présent dans nos frères dans le besoin. ” (idem)
3 – Une parole pour être à la PAJ !
Pour Prier, Faire l’Aumône et Jeûner. Il y a la joie de la conversion, de brûler du feu de l’amour du Sauveur (cf feu pascal), mais il y a aussi urgence à revenir au Seigneur de tout notre coeur. La crise sanitaire, sans être voulue par Dieu, peut nous aider à cette transformation de notre coeur, de notre pensée, de notre vie. Le Carême propose un mode de vie nouveau, renouvelé par la prière, le jeûne et l’aumône.
La prière nous fait entrer dans cette relation filiale et nous libère de toute idolâtrie, l’aumône nous guérit de toute volonté de posséder et nous permet de nous intéresser à l’autre, de “prendre soin” (terme si souvent entendu !) de notre voisin. Le jeûne, lui, nous sauve de l’intempérance et du désir de dominer, de violence. Le jeûne nous réveille, nous rend plus attentifs à Dieu et au prochain, il réveille la volonté d’obéir à Dieu, qui seul rassasie notre faim. (François, Message Carême 2018).
Pendant la procession des Cendres, choisissons ce que nous voulons offrir au Seigneur, pour revenir à lui et demandons à l’Esprit Saint le courage de marcher vers Pâques pour retrouver la joie d’un coeur purifié (Cf. Préface du Carême).