Homélie 6ème dimanche du temps de l’Eglise 17 février 2019
Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur.
Saint Luc nous transmet les Béatitudes. Nous connaissons mieux les Béatitudes transmises par saint Matthieu, qui sont au nombre de 8. En plus des 4 béatitudes que nous venons d’entendre « heureux les pauvres, les affamés, les attristés, les persécutés », Jésus déclare heureux « les doux, les miséricordieux, les artisans de paix et les coeurs purs ». Les Béatitudes sont au coeur de la prédication de Jésus, de l’Eglise. Ces paroles sortent de la bouche du Maitre, du Seigneur Jésus, mort et ressuscité pour nous (1 Co 15).
1) Le portrait de Jésus
À travers les Béatitudes, se dessine le visage du Maître que nous sommes appelés à révéler chaque jour de notre vie. Pour que son message entre bien dans le coeur de ses disciples, Jésus ajoute 4 paroles négatives : malheureux les riches, les rassasiés, les moqueurs, les flattés !
Il faut bien sûr éviter le contre sens qui voudrait que Jésus maudisse une partie des foules, des fidèles. Dieu est amour et Il nous a montré son amour en se livrant sur la Croix.
Il s’agit juste d’un procédé littéraire, thèse et antithèse bien connu dans la Bible, les psaumes ou écrits de sagesse, pour que l’enseignement du maitre entre dans le coeur des fidèles.
Les béatitudes sont, comme dans l’hymne à la charité (1 Co 12) entendu il y a quelques semaines, le portrait de notre Seigneur.
Jésus est le pauvre qui se reconnait foncièrement dépendant de Marie et Joseph, qui a travaillé de ses mains, qui ne cherche qu’une chose : faire la volonté de son Père, par amour !
Jésus est l’affamé et assoiffé. Il est né dans une mangeoire et se fera Pain de vie, Eucharistie. Il poussera au moment de mourir un cri que les saints ont entendu : J’ai soif ! J’ai soif de votre amour, de votre prière !
Jésus pleure sur Jérusalem qui n’a pas reconnu en Lui le Sauveur. Jésus pleure sur nos péchés, nos refus d’aimer à sa manière.
Jésus est le persécuté par excellence. Il est l’agneau immaculé, l’Innocent qui va connaître la mort à cause de la jalousie du diable, de la faiblesse des hommes, de notre péché ! Il est l’agneau de Dieu qui porte et enlève le péché du monde.
En appelant heureux les pauvres, les affamés, les affligés, les persécutés, Jésus ne veut pas une révolution ou que la médiocrité habite notre monde ou nos vies. Non, Jésus nous appelle à une vie nouvelle, à une vie en Lui. Et pour comprendre ce Royaume qu’Il nous offre, il faut regarder la Croix et la Résurrection, le lavement des pieds et la sainte Eucharistie.
2) Chemin pour retrouver l’essentiel
Dans son exhortation sur la sainteté (GE), François enseigne que les béatitudes vont toutefois vraiment à contrecourant de ce qui est habituel, de ce qui se fait dans la société ; et, bien que ce message de Jésus nous attire, en réalité le monde nous mène vers un autre style de vie (GE 2).
Etre chrétien, vivre en enfant de Lumière à la suite de Jésus, le bien aimé, c’est vivre non sur le régime du permis-défendu mais du heureux-bienheureux. C’est un chemin à contrecourant, c’est le chemin de la Croix, de la folie de la Croix du Christ. Le saint Père poursuit :
Les béatitudes ne sont nullement quelque chose de léger ou de superficiel, bien au contraire ; car nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil (GE 2).
Libérés de ce qui nous détourne, nous disperse, ce qui nous fatigue (notre l’orgueil, notre toute puissance), nous avançons sur un chemin de vie, de confiance, chemin d’amour et de vérité, chemin de foi et d’espérance.
Ces paroles simples et pratiques nous aident à incarner l’Évangile dans la vie quotidienne (GE).
Seigneur, à la prière de la Vierge Marie, enseigne-moi ce chemin de confiance et de liberté