Homélie 8 et 9 février 2020
Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde.
Jésus a choisi les Apôtres, il gravit la montagne et enseigne les Béatitudes. C’est son portrait et la boussole de la vie baptismale. Il est bon et beau que Jésus nous dise qui nous sommes, comment Il nous voit. Car Jésus regarde non pas ce que nous avons fait, mais ce que nous sommes capables de faire, de vivre, pour sa gloire, que les hommes rendent gloire à notre Père.
1) Vous êtes le sel de la terre…
Le sel a une double fonction : donner de la saveur et conserver. Donner de la saveur à la vie, c’est ce que le Saint Esprit a réalisé pour nous à notre baptême. Notre vie a été assaisonnée par le Christ. La foi de notre baptême rend joyeuses nos vies, colore nos décisions, oriente nos engagements. J’agis, je vis, désormais au nom de Jésus, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Comme le sel conserve, ainsi la grâce de notre baptême nous garde fidèle dans un monde insipide, hostile. Chacun de nous prend soin de sa foi, la nourrit par la prière, les sacrements, la lecture méditée de la Parole de Dieu (lectio divina).
Etre le sel de la terre, c’est garder dans son coeur la présence de Jésus, unique sauveur des hommes. Le sel de la foi nous permet de répondre avec audace à l’appel que Jésus nous lance.
2) Vous êtes la lumière du monde
Nous ne pouvons briller, devenir lumières, être lumière, que parce que nous nous approchons de Jésus, lumière née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu.
Dans son prologue, saint Jean contemple le mystère du Christ ressuscité : la lumière est venue dans le monde et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Par sa mort et sa résurrection, Jésus a traversé les ténèbres de la mort. Il a détruit le péché à sa racine.
Au matin de Pâques, tout est lumière. Nous l’avons entendu dimanche : Jésus est la lumière qui éclaire les nations ! Croire, c’est voir avec les yeux de Jésus…se laisser embraser. Je suis la lumière du monde qui me suit ne marche pas dans les ténèbres (Jn 8). Il vient pour nous illuminer. Dans l’Evangile, Jésus guérit des aveugles. Il est le bon pasteur qui nous guide, nous conduit.
La foi regarde vers Jésus, elle regarde du point de vue de Jésus, avec ses yeux : elle est une participation à sa façon de voir (Lumen fidei, 29 juin 2013). Il attire à Lui car Il est Vivant. Il vit le Christ et il te veut vivant ! Oui, Chritus vivit et il nous attire et nous le rencontrons encore dans la sainte Eucharistie, mystère lumineux !
3) Un appel à la sainteté
Depuis notre baptême, Jésus nous offre une nouveauté de vie, alors que le monde propose autre chose, sans doute la facilité, être comme tout le monde, une parodie du bonheur ou de l’amour, voire l’illusion que la vie serait plus belle sans Dieu. Les Béatitudes que Jésus proclame le rappellent.
Jésus est exigeant avec ses disciples. Car il nous aime tellement, chacun. Pour le St Curé d’Ars, le Seigneur nous voit si grands ! C’est pour cela que Jésus dans son amour ose dire : vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde. Quelle identité ! quelle mission !
La foi, c’est décider d’être avec le Seigneur pour vivre avec lui (Porta fidei). Cela conduit à l’incompréhension de sa famille, ses amis. La dernière béatitude parle de persécution. Seul l’amour (Jésus) peut exiger autant, et seul celui qui se sait aimer de manière infinie par le Sauveur peut entendre l’exigence et répondre à cet appel.
Puisons dans l’Eucharistie, sacrement de l’amour, pour vivre cette sainteté que le monde attend et que Jésus désire pour nous. De même que le sel donne de la saveur aux aliments et que la lumière éclaire les ténèbres, de même la sainteté donne le sens plénier à la vie, qui est reflet de la gloire de Dieu. Combien de saints, même parmi les jeunes, compte l’histoire de l’Eglise. Car là où les saints passent, Dieu passe avec eux (saint Curé d’Ars). Désirons être saints en choisissant Jésus !