Homélie 5ème dimanche de Carême 6-7 avril 2019- C
« En ce temps-là Jésus s’en alla au Mont des Oliviers »
Nous sommes à Jérusalem, en ce 5e dimanche de Carême. Ce n’est pas encore l’Heure de Jésus. Il enseigne librement, assis dans le Temple. Jésus est le Maître. Il va au Mont des Oliviers. C’est au Mont des Oliviers que Jésus passera sa dernière nuit, avant d’être crucifié pour nous. Les scribes et les pharisiens mettent Jésus à l’épreuve. Déjà, se profile la Passion.
1 – Jésus est en mouvement
Dans cet Evangile, nous trouvons de nombreux verbes de mouvement : aller, retourner, venir à Lui, s’asseoir, amener, se baisser, ou redresser. Il bouge, les foules viennent à Lui, il envoie.
La tension monte entre Jésus et les chefs des prêtres, les scribes et les pharisiens cherchent à accuser Jésus, Jésus est libre. Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne (Jn 10, 18).
Comme lors du lavement des pieds, notre Seigneur s’abaisse, se met au plus bas, écrit sur le sol et se redresse. C’est l’Incarnation. Il s’abaisse de nouveau et se redresse. C’est la Passion et la Résurrection. Saint Jean révèle la véritable identité et la mission de Jésus : Le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous… et il se redresse, il est élevé par sa résurrection. Une fois élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12).
Le Christ enseigne par ses paroles, par ses gestes, par le pardon qu’il offre tant à la femme qu’à chaque scribe ou pharisien invité à se positionner : Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre (Jn 8). Quelle lumière !
2 – Les scribes et les pharisiens repartent
Au Temple, les foules viennent à Jésus, les scribes et les pharisiens cherchent à l’accuser. C’est ce que Satan faisait au désert (1er dimanche). Satan est toujours présent quand il y a mise en doute de la véritable identité de Jésus Si tu es le Fils de Dieu, si tu es plus grand que Moïse, ou tentative d’accusation, d’opposition, de division.
En fait, les scribes et les pharisiens ne veulent pas lapider cette femme. En effet, la Loi demande que l’homme aussi soit jugé. Comme il y a flagrant délit, l’homme est connu. Non, l’intention des scribes et des pharisiens, c’est d’accuser Jésus pour le condamner.
Comme devant Pilate qui l’accuse, Jésus garde le silence. Il ne pointe son doigt vers personne. Il écrit sur le sol. Ceux qui se détournent de moi seront écrits sur le sol (Jr 17, 13)
Les scribes et les pharisiens appellent Jésus « Maître ». Ils attendent un enseignement. Jésus les interpelle : Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le 1er à lui jeter une pierre (Jn 8).
Venus en groupe, les scribes et les pharisiens repartent un par un… laissant la Parole de Jésus traverser leur coeur et les conduire à la vérité. La vérité vous rendra libres (Jn 8, 32).
Jésus propose à ces hommes le Salut. Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu (Lc 19, 10). Quelle miséricorde !
3 – La femme est debout
La femme est debout, Jésus se redresse pour lui parler. C’est la résurrection ; c’est le moment du salut pour cette femme. « Moi non plus, je ne te condamne pas… » Jésus est vraiment ce bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Il ne justifie pas le geste de cette femme. Il ne revient pas sur son péché. Jésus lui pardonne, Jésus regarde l’avenir. « Va et désormais ne pèche plus ».
Comme Paul cette femme peut dire : « Certes, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course… ayant été saisi par le Christ Jésus » (Ph 3)
Cette semaine, qui nous conduira jusqu’aux Rameaux, acceptons d’être saisis par Jésus, d’être sauvés par sa mort et sa Résurrection. C’est une vraie joie et c’est une mission aussi. Entrons dans l’Eucharistie avec cette joie et cette grande action de grâce, le merci à Jésus Sauveur.