Homélie 4ème dimanche TO – C – 2-3 février 2019
A la lumière du Maître !
Comme les Béatitudes que nous entendrons prochainement, la lettre de Paul aux Corinthiens décrit le visage de Jésus, fait entrer dans les sentiments du Christ. Ni Paul ni Luc n’ont connu Jésus de manière terrestre. L’un et l’autre ont été saisis par la personne de Jésus, ils ont fait la rencontre du Ressuscité. Ils nous transmettent leur foi en Jésus, Fils de Dieu. Personne ne saisit Jésus : Et Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin (Lc 4, 30)
1 – Paul nous guide : Je vais vous indiquer le chemin par excellence.
St Paul a fait une expérience unique de Jésus ressuscité. Sur le chemin de Damas, alors qu’il allait persécuter les disciples de Jésus, Saul de Tarse, un juif fervent, rencontre le Seigneur Jésus. Aveuglé, Saul demande : « Qui es-tu Seigneur ? » Celui qui a reçu une excellente éducation intellectuelle et religieuse ne connait pas Jésus Christ. « Notre connaissance est partielle ». Paul de Tarse, avant sa conversion, comme les auditeurs de l’Évangile, croit savoir ce que Dieu doit faire… comment Dieu doit être ou agir.
Laissons-nous guider par St Paul, semaine après semaine. Tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur (Ph 3, 8-14). Le Pape François, dans son exhortation sur la sainteté que nous méditerons pendant le Carême, nous invite à faire attention au savoir trop intellectuel sur Dieu.
2 – Paul nous aide à discerner : Recherchez avec ardeur les dons les plus grands
Avec ardeur ! Demandons cette grâce, par l’intercession de St Paul. L’ardeur c’est plus que le courage. C’est la persévérance, la fidélité et l’amour. Paul invite les Corinthiens et tous les baptisés, à rechercher les dons les plus grands, et non les plus visibles, les plus brillants, les plus « médiatiques ». Don des langues, prophéties, interprétation des mystères, partager sa fortune, mourir martyr… sont de grandes, de belles choses, mais ce n’est pas le plus grand. Le plus grand, c’est l’Amour qui se donne sans mesure, sans compter, sans chercher de reconnaissance.
Cela demande une conversion, dans notre monde très médiatisé et qui pourtant souffre de l’anonymat. La soif de reconnaissance habite nos coeurs. Jésus nous dit : Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement (Mt 10). Pas plus, mais gratuitement, car « Dieu aime qui donne avec joie » (2Co 9, 7). De l’ardeur, on devient ardent, brûlant pour le Seigneur.
Etre amoureux de la sainteté, de la mission, disait le Pape François aux jeunes lors des récentes JMJ de Panama. Seul l’amour donne sens et poids à notre vie car sans amour, je ne vaux rien, je ne suis rien, je ne sers à rien (1 Co 13).
3 – Paul nous conduit à Jésus
Sans le citer, saint Paul nous décrit Jésus. Jésus est doux et humble de coeur, il se fait serviteur. Jésus prend la dernière place sur la croix. Jésus est passé en faisant le bien. S’il se met en colère, c’est devant la perversité de notre coeur, parce que le mal nous ronge et nous détruit alors que nous sommes faits pour adorer Dieu et devenir des enfants bien-aimés du Père. Jésus est miséricordieux. Il nous attend avec patience. Jésus pardonne à ses bourreaux et fait entrer le bon larron dans son Royaume. Jésus est affamé et assoiffé de la volonté du Père.
L’amour de Dieu n’a pas de limites. Il est infini, toujours au-delà. Personne ne peut le saisir. Il faut se laisser envahir, envelopper par cet amour. Approchons-nous avec ce vif désir de l’Eucharistie, qui est un brasier ardent d’amour pour apprendre à aimer. Nous pouvons mettre notre prénom aussi à la place de « l’amour », comme le prénom de celui, celle, avec qui nous vivons, travaillons… L’Amour ne passera jamais, car Dieu l’amour de Dieu a été répandu en nos coeurs par l’Esprit Saint (Rm 5, 5). Viens Esprit Saint, vive flamme d’Amour, nous transformer pour que nous soyons semblables à Jésus, le Fils bien-aimé !