Homélie 4ème Dimanche de Carême – 13-14 mars 2021 – B
“Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin.” (Jn 13, 1)
Ce verset introduit la seconde partie de l’Évangile de Saint Jean (Jn 13-17). Au cours de son repas Jésus montre jusqu’où va son Amour : l’abaissement du serviteur. Le don de l’Eucharistie et le don du sacerdoce nous communiquent l’Amour et la vie du Christ ! Dieu a tant aimé le monde !
1 – Dieu est amour !
Cette parole résume toute la foi chrétienne. C’est une définition de Dieu. Saint Jean a cette audace. Il dit : “Dieu est lumière”, Dieu est Esprit”. Saint Jean a découvert par l’Esprit Saint que non seulement Dieu aime, mais il n’est qu’Amour. Cet Amour n’est pas une idée, mais une personne qui agit. Dieu a tant aimé le monde. Toute l’action de Dieu naît de l’amour et elle est marquée par l’amour : Dieu n’agit que par amour et avec amour, même si nous ne pouvons pas immédiatement comprendre que cela est amour (cf Benoît XVI, AG 9/08/2006).
La mort de Jésus, la Croix, le refus de l’abandon de Jésus nous apparaissent dans cette lumière de l’amour du Père.
Après la création, l’envoi de Moïse et des prophètes, le don de la loi, le Père donne par amour son propre Fils : Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique (Jn 3, 16). “car Dieu a envoyé son Fils non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.” (Jn 3). Il y a donc re-création en Jésus, salut offert et sainteté partagée. “C’est Dieu qui nous a faits…” (Ep 2).
2 – Dieu nous dit son Amour par Jésus, l’Unique !
Dieu nous aime de manière concrète et nous le dit en donnant son Fils Unique. Dieu a visité notre terre. Dieu a pris notre humanité et Jésus fait éclater l’Amour de son Père pour le monde, pour chacun de nous en mourant sur la croix. Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2, 20). Cette Parole nous bouleverse. Oui, nous sommes aimés du Père, de Dieu, l’Éternel ! Rien de moins. Il a payé pour nous ! Jésus est sur la Croix pour nous guérir. Cela est l’amour de Dieu. Regarder le crucifié et nous dire : “Dieu m’aime”. C’est moi, il y a ces limites, ces faiblesses, ces péchés…” Dieu est plus grand que nos péchés (François, Angelus 11/03/2018).
Cette semaine devant le crucifix, à la maison, dans l’église, à l’école, dans la voiture, mets en valeur Jésus en croix, redis ce texte sur la feuille du mercredi des Cendres : Regarde les bras ouverts du Christ crucifié, laisse-toi sauver encore et encore. Et quand tu t’approches pour confesser tes péchés, crois fermement en sa miséricorde qui te libère de la faute. Contemple son sang répandu avec tant d’amour et laisse-toi purifier par lui. Tu pourras renaître de nouveau (François, Christus vivit 123)
3 – Devant tant d’amour, quelle est ma réponse ?
La joie ! Une joie profonde car Dieu vient sauver le monde. La joie naît de l’Amour infini du Sauveur. “Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu” (Ep 2). Avec la joie, il y a l’action de grâce, L’Eucharistie. Chaque messe nous permet de communier à cet amour fou du Seigneur pour nous. Le Salut, c’est notre re-création, dans le Christ Jésus, par Lui, avec Lui, et en Lui”.
Nous sommes au cœur de la foi chrétienne. Puisque Dieu est Amour et qu’il nous aime tant, nous n’avons qu’à nous offrir à lui, à lui demander de prendre les commandes de notre vie !
Croyons-nous à un tel amour ? Laissons Jésus nous purifier cette semaine par le sacrement du Pardon avec la figure de Saint Joseph ce vendredi ! Laissons l’Esprit Saint façonner en nous par notre prière intense et fidèle un cœur nouveau, un cœur filial, un cœur reconnaissant.
“Voilà jusqu’où est arrivé l’amour de Jésus pour nous : jusqu’à l’effusion de son sang pour notre salut ! Le chrétien, en s’arrêtant en contemplation devant cet “excès” d’amour, ne peut pas ne pas se demander quelle est la réponse juste. Et je pense que chacun de nous doit toujours et à nouveau se le demander”. (Benoit XVI, AG 9 août 2006)