Homélie 3ème Dimanche de l’Avent – 12-13 Décembre 2020 B
“C’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus ” (1Th 5, 16).
L’Avent est le temps liturgique de l’attente joyeuse et certaine du Christ. Il viendra !
Contrairement au peuple élu qui attendaient le Messie sans avoir de date précise, le chrétien sait que le Seigneur est venu et reviendra dans la gloire, son règne n’aura pas de fin. Voilà d’où jaillit la joie de l’Église, la joie de Marie, de Jean Baptiste et le questionnement des pharisiens (Jn 1).
1 – Soyez toujours dans la joie
Nous voulons faire la volonté de Dieu et nous nous demandons quelle est cette volonté. “Père, que ta volonté soit faite”. Paul, dans ses lettres, indique le contenu de cette volonté. Dieu nous a créés pour une joie profonde, fruit de l’Esprit Saint (Ga 5, 22). Noël nous rappelle que le Sauveur est au milieu de nous. C’est un motif profond de joie que Jean Baptiste exprime : Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas (Jn 1). La joie est toujours possible. Ce qui freine la joie, nous enseigne le Saint Père dans la joie de l’Évangile, c’est la recherche de plaisirs superficiels dans une société de consommation qui provoque un vide intérieur, une insatisfaction. Pourtant,
“avec Jésus la joie naît et renaît toujours”. Ce qui nourrit la joie, c’est la rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus : “personne n’est exclu de la joie que le Seigneur nous apporte (EG 3). C’est l’expérience des bergers à Bethléem, des Anges, car quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que Celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts” (EG 3), sur la Croix ! Quel pas allons-nous faire cette semaine pour nous approcher du Sauveur, qui vient nous libérer de la tristesse ? ” la seule vraie tristesse, c’est de ne pas être saint” (Léon Bloy)
2 – Priez sans relâche
Nous aurions dû commencer début novembre une étude priante du Notre Père (avec les catéchèses de François, le Catéchisme de l’Église Catholique et l’enseignement de Benoît XVI dans Jésus de Nazareth). “Mais nous ne sommes pas des moines pour prier sans relâche, sans cesse ” A l’époque de Saint Paul, il n’y avait pas encore de moines, mais des baptisés remplis de l’Esprit Saint, de la joie de la Résurrection. Paul nous dit : N’éteignez pas l’Esprit Saint, le souffle de nos vies, la flamme de nos coeurs, l’eau vive qui désaltère. C’est par l’Esprit Saint que le Verbe s’est fait chair en Marie. En priant, en ouvrant notre coeur, en offrant notre vie, en donnant quelques minutes de notre temps si précieux, l’Esprit Saint nous transforme, nous écoutons la Parole de Dieu, et nous répondons avec foi, avec humilité, à Jésus : Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ! C’est ce que Marie a dit à l’Ange : Je suis la servante du Seigneur ! Qu’il me soit fait selon ta Parole ! (Lc1) L’Angélus qui sonne trois fois par jour est une façon simple de prier sans cesse, de se remettre en présence de Celui qui se tient au milieu de nous.
3 – Rendez grâce – Faites/Soyez Eucharistie
Rendre grâce, faire Eucharistie en grec, c’est plus que de participer à la messe, ou plus exactement, c’est venir à la messe, à la rencontre du Sauveur, du Rédempteur pour mener une vie eucharistique, c’est-à-dire une existence libérée du mal, une vie où tout est orienté vers le bien, où nos choix sont illuminés par la Parole de vie et le corps livré du Ressuscité.
La volonté de Dieu, c’est de nous voir transformés, livrés au souffle de l’Esprit Saint et non soumis à tout vent de doctrine (Ep). Nous venons de vivre – plaise à Dieu que ce soient les dernières – des semaines sans participation à la messe. Chaque jour la messe était célébrée bien sûr, l’Eucharistie modèle notre existence et c’est pour cela que nous ressentons douloureusement le manque de messes. Dans l’Eucharistie, nous vivons une rencontre unique, une offrande de notre pauvreté à Celui qui est le Maître et le Seigneur.
Rendre grâce, c’est reconnaître que tout vient de Dieu et que sa grâce nous élève, nous rénove, nous purifie et fait de nous des témoins de la joie de l’Évangile.