Homélie 32ème Dimanche – A – 8 Novembre 2020
“Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure” (Mt 25, 13)
Au milieu de la nuit, le Seigneur, Époux de l’Église, vient, comme c’est au milieu de la nuit qu’Il fit sortir d’Égypte son peuple (Ex 12). C’est la nuit que l’Époux vient nous conduire à la salle de noces. Voilà le Royaume : être présent(e) au Seigneur vivant.
Des nuits, il y en a de diverses sortes, et comme le dit le Pape François dans sa méditation du 27 mars, la pandémie et ses conséquences sont une nuit pour notre monde.
1 – Pourquoi veiller ?
Parce que Jésus nous le demande. C’est une bonne raison. Jésus demande à ses disciples de veiller. Il le fera, au soir du Jeudi Saint, en prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean. A Gethsémani, le Sauveur prie son Père et demande aux disciples de veiller, car “la chair est faible. Veillez pour ne pas entrer en tentation !” Veiller pour ne pas céder aux assauts de Satan, qui cherche à nous assoupir, à nous endormir, par des doctrines erronées, des nouvelles qui tournent en boucle qui nous angoissent, nous découragent devant la situation du monde : “À quoi bon ? ” entend-on parfois.
Nous veillons parce que nous ne savons pas quand le Seigneur viendra, c’est notre foi : le Seigneur vient dans les sacrements aujourd’hui (certes, c’est plus compliqué avec le confinement) et le Christ vient pour rassembler l’humanité rénovée, libérée du péché et il la présentera à son Père.
Notre vie chrétienne est une marche à la rencontre de Jésus Seigneur, l’Époux qui vient, qui nous désire avec lui, dans la salle des noces. Tout est prêt pour les noces, l’Époux nous attend nous ouvrira, car ceux qui se sont endormis, Dieu les remmènera avec lui (1Th 4).
2 – Comment veiller ?
Avec de l’huile ! Sages ou insensées, les jeunes filles – qui représentent l’Église, chacun de nous – ont une lampe, mais toutes n’ont pas de réserve d’huile. La lampe (comme les talents dimanche 15) ne suffit pas. Ce qui manque, c’est l’huile. L’huile permet l’onction, geste biblique. L’onction, c’est le geste liturgique qui donne l’Esprit Saint. Pensons à l’onction de Saint Chrême au Baptême (tu es membre du Corps du Christ, tu participes à sa dignité de prêtre de prophète et de Roi, à la Confirmation (sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu) et à l’Ordination. “Les lampes s’éteignent” L’Esprit Saint est encore là, prêt à embraser, illuminer les coeurs pour la rencontre avec le Seigneur. Comment vivifier notre foi en l’Esprit Saint, la vive flamme d’Amour de St Jean de la Croix ? En faisant un acte de foi. “Je crois, Esprit Saint que tu es Seigneur, tu donnes la vie (Credo). Tu me vivifies, tu demeures en moi pour que je ressemble à Jésus et tu
construis l’Eglise. Tu es ma force pour vivre comme Jésus. » L’Esprit Saint n’est jamais loin de celui qui l’appelle. Adorons l’Esprit Saint qui nous a faits enfants de Dieu ! Il dirige notre prière, nous rend acteurs du Royaume ; Il a parlé par les prophètes et nous révèle le visage et les actions de Dieu dans l’Écriture. L’Esprit Saint est l’artisan de notre sainteté, nous pousse à faire le bien sans relâche, même en ce nouveau confinement.
3 – Avec qui veiller
La période que nous vivons nous prive de prière liturgique, communautaire. Nous prions avec toute l’Église : “Notre Père…” Nous veillons avec ceux qui nous sont chers, ceux qui nous demandent de prier avec et pour eux. Le Pape François insiste sur cette “veille fraternelle”, cette “vigilance” les uns sur les autres. Non pas “surveiller” mais “veiller sur”. « Joseph est “gardien” parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées ; il sait lire avec réalisme les évènements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait pendre les décisions les plus sages. En lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ ! (inauguration du pontificat 19/03 2013)