Homélie 31ème Dimanche TO – 29-30 octobre 2022 C
« Aujourd’hui … »
Ce mot est une caractéristique de Saint Luc. Nous arrivons au terme de l’année liturgique, et de notre lecture de l’Évangile de Saint Luc, le 3ème évangile. Il serait bon, d’ici le 27 novembre 1er dimanche de l’Avent, de le relire, de manière suivie. « Aujourd’hui, le Salut est arrivé » car Zachée voulait voir le Seigneur ; son désir est grand, réel. Il a ouvert sa maison, sa demeure, son coeur, sa vie, au Sauveur. Cet Évangile semble résumer l’enseignement et le témoignage de Saint Luc. Ouvrons à notre tour notre 3ème évangile, pour entendre Jésus nous dire : « Aujourd’hui, je veux demeurer chez toi » … par la Parole de vie et par la sainte Eucharistie.
1 – Jésus appelle Zachée « Zachée descend vite »
Dieu a toujours l’initiative ; Jésus parle, appelle cet homme qui voulait voir Jésus.
Le thème de la parole qui voyage est fondamental chez Saint Luc. Il montre que l’histoire de la Parole de Dieu culmine avec Jésus. C’est par sa Parole que Dieu crée le monde. Jésus est le Verbe de Dieu, la Parole. « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le » (Lc 9), dit le Père à la Transfiguration. Cette Parole grandit en nous comme elle a grandi dans l’Église.
Être disciple de Jésus, c’est comme Zachée ou la Vierge Marie, écouter la Parole de Jésus.
2 – Je veux demeurer chez toi !
Jésus veut prendre possession de nos vies. Il est Seigneur, titre que Saint Luc donne facilement à Jésus. Le Christ Ressuscité donne l’Esprit Saint, qui modèle l’Église. Cela a une conséquence.
Accueillir Jésus nécessite de tout donner.
Pour Jésus, avec Jésus, il n’y a pas de place pour le compromis, les demi-mesures.
Être chrétien, c’est suivre Jésus sur le chemin qu’il emprunte lui-même, la Croix. Cela demande d’être fasciné par Jésus. « A l’origine de la décision de suivre Jésus se trouve l’option fondamentale en faveur de sa Personne. Si l’on n’a pas été fasciné par le visage du Christ, il est impossible de le suivre avec fidélité et constance, également parce que Jésus marche sur une voie difficile, qu’il pose des conditions extrêmement exigeantes et qu’il se dirige vers un destin paradoxal, celui de la Croix… Une Église qui vit dans le compromis serait comme le sel qui perd sa saveur (cf. Lc 14, 34-35) » (saint Jean Paul II, 15 octobre 2000)
Demandons à l’Esprit Saint de répandre en nos coeur cette fascination, cet amour pour Jésus,
C’est à des témoins joyeux et enthousiastes, avec le désir d’entreprendre toujours et encore, que la ission a été confiée après la Pentecôte. Et seul celui qui a rencontré Jésus, qui l’a accueilli, qui s’est laissé transformer comme Zachée, devient apôtre.
3– « Il le reçut avec joie »
Pour accueillir Jésus, Luc présente la Vierge Marie. On ne peut pas être disciple de Jésus sans une relation filiale avec Notre Dame, la mère de Jésus, Mère de l’Église.
La prière de l’Angélus que je vous ai invitée à prier tout au long de ce mois du Rosaire, peut devenir notre prière, 3 fois/jour. L’Angelus nous remet devant le projet de Dieu « le Verbe s’est fait chair » … car « aujourd’hui, le Salut est arrivé pour cette maison », le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui « était perdu » (Lc 19, 10).
Avec Marie, mère de Jésus, nous entrons dans cette contemplation de Jésus, le Sauveur.
La joie de Zachée traverse tout l’Évangile de Saint Luc, depuis le « Réjouis-toi » de l’Ange à Marie jusqu’au soir de Pâques : « Dans leur joie, les disciples n’osaient pas encore y croire » (Lc 24). La joie est une caractéristique de la vie de l’Église naissante. La joie est le fruit de l’Esprit Saint, de l’Amour miséricordieux de Jésus Sauveur, qui porte ses brebis égarées sur son coeur.
Aujourd’hui ! Quelle Bonne Nouvelle ! Ne laissons pas Jésus passer sans le recevoir. Il demeure en nous par l’Eucharistie. Il nous aime tant. Il nous envoie pour être ses témoins