Homélie 3ème dimanche de Carême 24 mars 2019- C – Scrutin de Lucie et Aurelia
« Un jour, des gens rapportèrent à Jésus… »
Parler à Jésus des évènements de notre monde, qu’ils soient heureux ou qu’ils soient tragiques, comme ce massacre ou cet accident. Combien de massacres encore aujourd’hui dans notre monde ! Combien de catastrophes naturelles ou d’accidents qui emportent des innocents, « ces hommes qui ont quitté cette vie et dont tu connais la droiture » (PE2).
Notre premier réflexe doit être d’implorer la miséricorde du Père, de parler de ces victimes, des familles, à Jésus. Et Jésus nous enseigne, comme au premier jour du Carême : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». (Lc 13)
1 – Se convertir, c’est entendre l’appel de Dieu
A l’origine de la foi, de la vie chrétienne, il y a Dieu qui nous aime, qui est là. Cette immensité de Dieu est signifiée dans « le buisson qui brûle sans se consumer ». Dieu nous précède et nous attend. Toute la Bible raconte l’histoire des appels de Dieu et des réponses plus ou moins fidèles ou rapides des hommes.
Moïse a dû fuir le courroux de Pharaon après avoir tué un égyptien. Au désert, il rencontre une fille de Jethro. Moïse devient berger. Ce gardien de troupeau va devenir le chef d’un peuple, de ce peuple réduit en esclavage en Égypte. Et ce ne sera pas tâche facile. « Cessez de murmurer/récriminer, comme l’ont fait certains d’entre eux » (1Co 10).
Laissons monter de notre coeur ces moments où Dieu nous a appelés, s’est manifesté à nous. Cet appel de Dieu est un roc, un point d’appui, une force. Les catéchumènes le savent bien.
2 – Se convertir, c’est s’approcher de Dieu en Jésus
Lorsque Dieu appelle Moïse depuis le buisson en feu, Moïse fait un détour pour voir. Il s’approche et entend cette parole : « Retire tes sandales ».
Au moment de la naissance de Jésus, à Bethléem, les Mages repartiront aussi par un autre chemin après avoir rencontré, adoré, Jésus notre Roi.
Dans l’Ancien Testament, on ne peut approcher Dieu facilement. Dans le Nouveau Testament, on repart transformés après avoir rencontré Jésus.
Le Christ Jésus que nous suivons dans ce Carême, nous enseigne, nous nourrit, nous désaltère. Une des catéchumènes l’exprimait : « nous avons soif, mon Père ! » Et malgré l’heure tardive de la rencontre, ce n’était ni de thé ni de tisane qu’elle avait soif. C’est d’un enseignement solide sur Jésus, vérité et vie. L’Esprit Saint leur sera donné à la Vigile Pascale, elles seront plongées dans le feu de l’Amour de Dieu, un feu que nul ne peut éteindre, comme le Buisson ardent.
Notre rocher, c’est le Christ. Dire « Amen » signifie c’est vrai, c’est du solide, j’adhère, je crois. Croire, c’est s’appuyer sur Jésus mort et ressuscité. La foi est une manière de comprendre le monde, la vie, l’Amour. Croire, c’est s’approcher de Jésus par les sacrements, pour vivre de Lui, pour Lui.
3 – Se convertir, c’est entrer dans les sentiments de Jésus
Jésus est doux et humble de coeur. Il est infiniment patient. C’est ainsi que nous pouvons entendre son appel assez vif : Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de même. Il n’est jamais trop tard pour se convertir, pour faire un détour, mais c’est urgent, c’est maintenant.
Combien de carêmes avons-nous vécu ? Combien de prières avons-nous prononcé ? Combien de fois avons-nous reçu le sacrement du Pardon ? Et nous hésitons encore ! Pourtant, si nous sommes encore là ce matin, c’est parce que Dieu est patient, Il nous laisse le temps de nous convertir, de porter du fruit, comme le figuier. Et puisque le Seigneur est patient avec nous, demandons-lui d’imiter sa patience, sa bonté, sa douceur envers les autres.
Que la Vierge de l’Annonciation et du Oui nous guide sur ce chemin de conversion et de joie