Homélie 2ème dimanche de Carême 16-17 mars 2019- C
« Pendant qu’il priait… » (Lc 9)
Jésus gravit la montagne pour prier. Et pendant qu’il prie, il est transfiguré. Souvent, Jésus a prié, à l’écart. Jésus a tourné son regard, son coeur, vers le Père. Le Carême est un temps de grâce. Nous n’attendons pas le Carême pour prier, pour jeûner, pour faire l’aumône, pour servir l’Église et nos frères. Mais en Carême, toute l’Église se rassemble pour accueillir le don de Dieu, pour vivre davantage de Jésus Christ, le Sauveur.
Du désert, nous suivons Jésus sur la montagne, pour aller avec Jésus, le Fils bien-aimé du Père à Jérusalem, sommet de la révélation de sa gloire et de sa puissance divine.
1 – Prier, c’est chercher la face de Jésus
Jésus gravit la montagne pour prier. La Montagne est dans la Bible le lieu de la rencontre avec Dieu. Moïse reçoit les tables de la Loi, les 10 paroles sur le Mont Sinaï. Elie, le prophète, affirme la puissance du Dieu d’Israël contre les faux dieux sur le Mont Carmel et s’enfuit vers l’Horeb. Il y fait l’expérience de la présence de Dieu.
Prier, c’est quitter ses activités, son cadre familier pour se choisir une montagne, pour rencontrer le Seigneur. Nous cherchons la face du Seigneur ! chante le Psaume. Dans le Carême, dans la prière, nous voulons que Jésus soit au centre. Nous cherchons Ta face !
Cette semaine, prions avec ce désir de chercher le visage de Jésus, dans l’Écriture, les Psaumes, ceux que nous rencontrons. Aujourd’hui transfigurée, la face de Jésus sera couverte de sang dans la nuit du jeudi au vendredi saint. Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face priait : « Face adorable de Jésus, ta face est ma seule patrie, … Ta face est ma seule richesse ».
2 – Prier c’est être dans la nuée, sous l’Esprit Saint
Prier est un acte de foi, c’est affirmer concrètement que Dieu est la source de nos existences si fragiles. Sans moi vous ne pouvez rien faire dit Notre Seigneur le Jeudi Saint (Jn 15, 5).
Jésus prie pour ses disciples, ceux qu’Il a appelés et il prie pour chacun de nous : Père Saint, je ne te demande pas de les retirer du Monde, mais de les garder du Mauvais (Jn 17).
Prier, c’est au sommet du Mont Thabor, la Montagne de la transfiguration, demander à l’Esprit Saint (la nuée lumineuse) de nous remplir de sa force, de sa lumière, pour résister à Satan. L’Esprit Saint nous rappelle, dans le silence, dans la liturgie de l’Église, les paroles de Jésus pour que nous puissions résister à Satan.
A Gethsémani, dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saints, Jésus dira à ses mêmes Apôtres : Priez pour ne pas entrer en tentation. Ne baissons pas les bras, le mal rôde et cherche à nous éloigner de Jésus. La transfiguration du Seigneur est la réponse du Père sur le chemin de Jérusalem. Jésus est le Fils bien-aimé, Il est la Parole de vie. « Écoutez-le ! »
3 – Prier, c’est se laisser transformer
Beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ… leur dieu, c’est leur ventre… Jésus disait : l’homme ne vit pas seulement de pain. Tant que nous nous laissons mener par notre ventre, c’est-à-dire la faim de nourriture, nos passions, nos envies, nos querelles, toutes ces « choses de la terre », nous sommes esclaves.
Depuis notre baptême, nous sommes citoyens des cieux. A chaque messe, nous disons : « Elevons notre coeur… nous le tournons vers le Seigneur ». Tourner son coeur vers Jésus, doux et humble de coeur, c’est se convertir, c’est se laisser façonner par l’Esprit Saint. Il transforme, renouvelle notre façon de vivre, de penser, de regarder les autres et de connaître Dieu.
Dans la prière, nous offrons notre pauvreté à Jésus, notre péché à l’Agneau de Dieu qui est venu nous sauver. Nous sommes appelés à être transformés, transfigurés.
Prenons alors cette semaine le temps de prier. Que St Joseph nous y aide (19 mars