Homélie 9 octobre 2022 28ème dimanche C
« Le Seigneur a fait connaître sa victoire…Acclamez le Seigneur… sonnez, chantez, jouez » (Ps 97).
Voici une nouvelle rencontre avec Jésus, une rencontre qui provoque 10 guérisons. Jésus monte à Jérusalem pour mourir et donner sa vie ! Tout l’Evangile de saint Luc est une montée vers Jérusalem. Jésus est « venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10). Il offre son salut à tous les hommes, pas seulement au peuple juif. Parmi les 10, un au moins est Samaritain. Comme le semeur est sorti pour semer, Jésus répand la vie, la vie en abondance. « La joie de Dieu remplit le coeur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (François, la joie de l’Evangile 1).
Allons nous aussi à la rencontre de Jésus en rendant grâce !
1) Le lépreux rend grâce, il sait dire merci !
Il se sait guéri ! Il revient trouver Jésus, qui lui offre le salut, la guérison du coeur et pas seulement la guérison physique. « Seigneur, je ne suis pas de Te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Et quelle parole Jésus adresse-t-il à cet homme ? “Ta foi t’a sauvé”. « C’est la foi qui sauve l’homme, en le rétablissant dans sa relation profonde avec Dieu, avec lui-même et avec les autres ; et la foi s’exprime dans la reconnaissance » (Benoit XVI, angelus 14 octobre 2007).
Ce Samaritain est le modèle de l’homme qui prie, de l’homme qui se laisse transformer par Jésus, du baptisé qui devient chrétien. « Celui qui, comme le Samaritain guéri, sait remercier, démontre qu’il ne considère pas toute chose comme un dû, mais comme un don qui, même lorsqu’il parvient par l’intermédiaire des hommes ou de la nature, provient en fin de compte de Dieu. La foi comporte alors l’ouverture de l’homme à la grâce du Seigneur, reconnaître que tout est don, tout est grâce.
Ce trésor est caché dans un petit mot : “merci” ! (idem).
2) Marie rend grâce dans son Magnificat
En ce mois du Rosaire, mois de prière intense avec Marie, nous apprenons à prier avec Marie, la sainte Vierge, notre Dame du Oui. Nous ne savons pas grand-chose de la prière de Marie, mais à Cana, saint Jean donne une indication : faites tout ce qu’il vous dira. C’est la foi ! C’est ce que fit Naaman. le général syrien Naaman, qui était lépreux, descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu (2 R 5).
Marie est à l’entrée du nouveau testament un modèle de foi et de confiance. Le psaume annonce déjà le Magnificat : « il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël » (Ps 97). La prière, selon Marie, c’est de chanter les merveilles de Dieu. « Le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom ! il se souvient de son amour ! »
C’est ce même conseil que Paul donne à son ami et fils Timothée : Souviens-toi de Jésus !
Prier le rosaire, c’est avec Marie rester en présence du Sauveur, c’est se souvenir de la vie de Jésus à travers les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux du rosaire. Prions !
3) L’Eglise rend grâce dans l’Eucharistie
Chaque jour, dans l’Eglise, la sainte Eucharistie est célébrée, la messe est offerte pour la gloire de Dieu et le salut du monde ! La messe, c’est la prière toujours exaucée. Et de même que « l’on n’enchaine pas la parole de Dieu » (2 Tim 2), de même de l’autel à la messe jaillit la vie divine, le salut, pour les vivants et les morts, dans la communion avec les saints.
A la messe, nous avons la même attitude que les lépreux venus à la rencontre de Jésus. Nous nous tenons à l’écart, nous implorons son pardon (prends pitié de nous), nous rendons gloire au Père pour son immense gloire, nous nous prosternons devant sa Majesté !
Ce n’est pas rien de venir à la messe. Nous ne venons pas par habitude mais pour une rencontre vivante et vivifiante.
Demandons la grâce de ne pas gaspiller le don de Dieu et de croire que nous rencontrons vraiment « Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David » (2 Tim 2).