Homélie 22ème dimanche TO – 1er septembre 2019- C
« Vous êtes venus vers Jésus, médiateur d’une Alliance nouvelle ». ‘(Hb)
En cette période de rentrée scolaire et pastorale, nous sommes invités par Jésus lui-même, nous sommes attirés par le Seigneur, le Fils de Dieu pour célébrer sa victoire et entrer dans une alliance nouvelle. Nouveauté ! Un mot qui peut effrayer parce que nous n’aimons pas vraiment le changement. Et pourtant, la messe est bien la rencontre avec Jésus qui livre son sang pour l’Alliance nouvelle et éternelle. Suivre Jésus, vivre avec Jésus Christ, implique une nouveauté de vie et cela doit se voir, se remarquer, se sentir même (cf. le Saint Chrême reçu à notre Confirmation. Nous sommes la bonne odeur du Christ).
1 – Observer Jésus
Les Juifs de l’Évangile observent souvent Jésus pour le mettre à l’épreuve, pour lui tendre un piège, pour voir comment il réagira : la question des mains lavées, de la prière, du jeûne par rapport à Jean-Baptiste ; la place du plus grand ou du meilleur, la nécessité de payer l’impôt au collaborateur qu’est l’occupant romain, la femme adultère.
D’autres observent Jésus de loin, au Calvaire. Ils se tiennent à distance. Le centurion qui percera le coeur de Jésus observe professionnellement la mort de ces trois crucifiés.
Les Apôtres eux-mêmes regardent Jésus agir lorsqu’il place un enfant au milieu de ceux qui veulent être forts, ou quand il multiplie les pains et les poissons, face à une foule nombreuse et fatiguée.
En ce début d’année, observons Jésus pour apprendre de lui à vivre en enfants bien-aimés du Père et ne pensons pas que nous y arriverons sans ouvrir notre Évangile chaque jour, en priant l’Esprit Saint. « Viens, imprime en moi les sentiments de Jésus ».
2 – Céder la place
Nous venons à Jésus lorsque nous recevons les sacrements de la foi, les sacrements qui fortifient notre foi. Chaque sacrement est une rencontre avec le Christ ressuscité, vivant et vivifiant. Même si nous ne « ressentons rien », nous venons et nous vivons un échange d’amour avec le Seigneur, nous sommes transformés. Certes, pas de feu comme au Sinaï, pas de ténèbres comme au Thabor, pas de trompettes ni de tombeau qui s’ouvre comme au matin de Pâques. Mais l’Esprit Saint est ce souffle léger qui nous pousse vers le Seigneur et nous donne envie de le connaître, de l’aimer, de le servir. Il est cette flamme intérieure qui brûle le mal en nous et qui nous permet de pardonner, plus que de vivre dans la rancune, de nous offrir plus que de nous servir, de céder sa place pour honorer même les plus petits.
Jésus a pris la dernière place en mourant sur la croix. Il a cédé la place d’honneur pour initier le chemin d’un amour vrai et fécond en choisissant d’aimer plutôt que d’être aimé comme priait St François. Demandons à l’Esprit Saint de nous guider, pour laisser le Christ agir en nous !
3 – Venir à Jésus
Dans l’Eucharistie, sacrement de l’amour, Le Seigneur nous invite : « Heureux les invités au repas du Seigneur », entendons-nous avant de recevoir le Corps du Christ.
Nous venons à ce repas où Jésus nous purifie par son sacrifice. Pensons à ce que disait St Augustin à un enfant qui lui demandait : « Pourquoi la messe ? » « Parce que tu n’étais pas au Calvaire ! » Nous venons à la messe avec foi et pour croire, pour nous mettre en présence du Dieu vivant, de l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde en offrant sa vie librement sur la Croix.
Nous venons à la messe pour adorer le Seigneur et l’écouter dans sa Parole. Nous venons participer à l’Eucharistie pour nous laisser transformer car nous sommes boiteux, pauvres, estropiés, aveugles, que Jésus vient guérir.
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ».