Homélie dimanche des Rameaux 13-14 avril 2019- C
« Qui suis-je devant mon Seigneur ? »
Chaque année, la lecture de ce long Évangile nous place devant Jésus. Il ouvre son Royaume a tout homme qui l’accueille. Il est ce bon berger « venu chercher ce qui était perdu » (Lc 19, 10).
Et moi, qui suis-je devant toi Seigneur ? Quel personnage je suis réellement ?
Pierre ? la servante ou les chefs qui accusent ? le bon larron qui a une telle confiance ? Pilate qui ne veut pas se compromettre ? ou le centurion qui confesse la foi de l’Église : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » ?
Et si la question qui nous était posée était en fait celle-ci : « Qui es-tu Seigneur Jésus pour m’aimer à ce point, pour livrer ta vie dans l’Eucharistie et sur la Croix ?
Qui es-tu Seigneur pour que tu veuilles me faire entrer dans ton Royaume ?
Qui es-tu Seigneur pour faire une telle confiance, en choisissant des hommes, des femmes pour te servir et annoncer ton Évangile ? Qui es-tu Seigneur pour m’appeler à te servir ?
Chaque année, après l’acclamation joyeuse de la foule « Hosanna, sauve donc ! », nous entrons avec nos rameaux dans la semaine sainte. Nous suivons spécialement Jésus, le Fils de Dieu. Pas seulement le suivre physiquement, mais nous essayons de nous unir à Lui.
Jésus est venu, il vient nous transformer, Il est venu, il vient nous guérir de la peur, de l’égoïsme, de la violence, de la haine, de la jalousie, de tout ce qui nous défigure, nous entrave.
Ne permets pas qu’ils te volent l’espérance et la joie, qu’ils te rendent toxicodépendant pour t’utiliser comme esclave de leurs intérêts. Ose être davantage, car ta personne est plus importante que quoi que ce soit. Il ne te sert à rien d’avoir ou de paraître. Tu peux arriver à être ce que Dieu, ton Créateur, sait que tu es, si tu reconnais que tu es appelé à beaucoup. Invoque l’Esprit Saint et marche avec confiance vers le grand but : la sainteté. Ainsi, tu ne seras pas une photocopie. Tu seras pleinement toi-même (François, aux jeunes dans Christus vivit 107).
Le Christ se donne à nous pour que nous marchions avec lui vers la sainteté. Et la sainteté est le plus beau visage de l’Église. Jésus n’est pas mort pour rien sur la Croix. Il a crucifié le péché. Quelles que soient les difficultés que l’Eglise (c’est-à-dire chacun de nous) traverse, le Christ intercède pour nous qui, comme Pierre, pouvons le renier, le trahir.
Les jeunes saints nous poussent à revenir à notre premier amour (François, Christus vivit, 50).
Et encore et toujours, sur la Croix, Jésus offre son pardon, s’abandonne à son Père et ouvre le paradis au bon larron ! « Aujourd’hui avec moi, tu seras au Paradis ».
Après la procession joyeuse des Rameaux, nous vivrons la procession de communion.
Dans son immense amour, dans son trop grand amour (Ep 2), Jésus Christ se livre à nous, dans ce si grand sacrement, sacrement de sa présence et de notre Salut.
L’Eucharistie est un acte d’Amour, c’est le signe de l’offrande volontaire de Jésus, de sa vie donnée, livrée, offerte par amour. Vivons chaque Eucharistie dans cette offrande.
Nous nous approcherons de l’autel pour recevoir le corps livré de Jésus : corps trahi et renié par Judas et Pierre, corps rejeté par les chefs des prêtres, corps enseveli par Nicodème et Joseph d’Arimathie, corps adoré par Marie-Madeleine, corps offert à l’Église pour que nous soyons tous des Simon de Cyrène et que nous devenions les saints si utiles à la réforme de l’Eglise.
Seigneur, cette semaine sainte, je veux la vivre en m’approchant de toi. Tu connais ma faiblesse, tu sais mes fragilités, mais j’ai confiance en toi. Oui, le monde a besoin de toi, Jésus, alors me voici, envoie-moi !