Homélie Épiphanie – 6 janvier 2019
« Nous sommes venus l’adorer » (Mt 2)
L’Épiphanie – « manifestation
», nous fait regarder les Mages et les cadeaux qu’ils apportent à
l’Enfant Jésus : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Alors qu’en
Isaïe, les rois apportent seulement de l’or, de l’encens, les Mages
apportent en plus de la myrrhe. Au-delà du peuple élu, la lumière du
Christ a brillé et continue de se répandre dans notre vie (Ep). Ce
matin, nous sommes venus adorer le Roi des Juifs, notre vrai Roi. Chaque
dimanche est un triple pèlerinage.
1 – Jérusalem
Les Mages viennent d’Orient, du soleil levant. Ils se sont mis en route, grâce à l’Etoile. Ces sages sont des chercheurs. Celui qui fait la vérité vient à la lumière, je suis la lumière du monde (Jn 8),
Tout homme qui cherche la vérité, qui ne met pas d’obstacle en son intelligence à ce que Dieu peut faire, tout homme qui dit A Dieu, rien n’est impossible, est déjà en route. Il peut rencontrer Jésus. Il aura, comme les Mages, besoin de croiser des guides et surtout de lire les saintes Écritures. Ta Parole est la lumière de mes pas ! Toute l’Ecriture converge vers Jésus. L’Esprit Saint rappelle les paroles de Jésus et guide vers la vérité (Jn 14, 26).
Si les Mages offrent l’or, l’encens et la myrrhe, ils reçoivent au centuple : la Parole de Dieu et la rencontre avec Jésus. Celui qui découvre ce trésor d’amour et de grâce qu’est Dieu ne peut que s’abandonner au Seigneur et avancer dans la confiance…
2 – Bethléem
C’est la deuxième étape du pèlerinage. La Parole écrite et lue dans l’Esprit Saint renvoie les Mages au Verbe – la Parole – qui s’est fait chair (Jn 1, 14). Celui qu’ont annoncé les prophètes, celui que le Peuple élu attendait, Celui qui règne sur Israël et sur les hommes, repose dans une mangeoire, dans un peu de foin, ignoré de tous.
A Bethléem, les Mages voient l’enfant avec sa mère. Dieu règne dans le monde par son Fils unique, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie.
Dans l’histoire du Salut, Dieu s’associe des hommes et des femmes. Dieu veut avoir besoin de nous, de notre oui, de notre fidélité, pour changer le monde. Dieu entre dans le monde grâce au Oui de Marie. Par son humble réponse « qu’il me soit fait selon ta Parole », Dieu donne sa joie.
Alors, les Mages, tombent à terre, se prosternent et offrent leurs cadeaux : au roi de l’or ; au Fils de Dieu venu nous sauver, l’encens, qui continue encore de brûler dans nos liturgies. Au Verbe fait chair, qui mourra sur la Croix, les Mages apportent la myrrhe, ce parfum pour les sépultures. Ils confessent la véritable identité de Jésus, Vrai Dieu et vrai homme.
Bethléem, c’est la maison du pain. L’Église est cette maison du Pain, la maison où l’Eucharistie, Jésus vivant, est célébrée et adorée.
3 – Ils repartent… par un autre chemin.
Les Mages ont rencontré Jésus Sauveur. Leur vie n’est plus comme avant. Ils sont transformés, leur joie est immense. Cet autre chemin est celui de la conversion, de la vie quotidienne. Ils ont compris qu’Hérode n’a pas l’intention de venir adorer l’Enfant mais il craignait pour son pouvoir.
En ce début d’année civile, je vous souhaite cette rencontre vivante, vivifiante et transformante avec le Christ Sauveur dans l’Eucharistie et par la lumière de la foi. La foi en Jésus Christ, Verbe fait chair, illumine notre regard, notre jugement, notre prière, notre relation au Père de toute miséricorde et à nos frères. Dieu n’est plus un étranger mais un Père plein de tendresse. L’autre n’est pas un rival, mais un frère pour qui Jésus a donné sa vie sur la Croix ; la création n’est pas une réserve inépuisable mais la « maison commune » dont parle le Pape François.
Jésus est le Roi qui nous adorons dans la Sainte Eucharistie, un roi serviteur qui nous porte sur son coeur, marche avec nous et nous transforme en apôtre de la joie. Sainte année !