Homélie Ste Famille de Nazareth 30 décembre 2018 – C
« Continuant à chercher… » (Lc 2)
Cet Évangile invite à prendre la route pour continuer à chercher Jésus,
« le Verbe fait chair et qui a demeuré parmi nous ». (Jn 1) Le Seigneur
Jésus Sauveur du monde n’est pas loin. Avec Marie et Joseph,
approchons-nous du Christ Jésus. Chercher Jésus, n’est-ce pas une belle
définition de la prière ? Chercher Jésus parce que nous tenons à lui,
parce que nous souffrons en vivant loin de Lui.
1 – La liturgie de l’Église
A l’exemple de la sainte Famille qui chaque année se rendait à Jérusalem, c’est dans la liturgie de l’Église, dans la prière commune et publique, que nous trouvons Jésus Christ. Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous.
Le Concile Vatican II, dans son premier texte voté – celui de la liturgie–enseigne les divers modes de présence du Christ (SC 7) : Le Christ est présent dans le sacrifice de la messe, dans la personne du ministre. Il est présent dans les sacrements, tout particulièrement l’Eucharistie. Il est présent dans sa Parole. Jésus est présent dans l’assemblée réunie car « quand deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18, 20).
Le Christ n’est jamais loin, nous le trouvons en priant avec l’Église rassemblée. La Liturgie est d’abord l’oeuvre du Christ toujours vivant qui intercède pour nous. « Nulle autre action de l’Église ne peut atteindre une telle efficacité ». Ne nous laissons pas voler cette force d’évangélisation !
2 – La prière de demande, d’intercession
« Pourquoi nous as-tu fait cela ? » dit Marie. Est-ce un reproche ? Non ! C’est une crainte de perdre Jésus, c’est la peur de vivre sans Dieu, c’est le désir que les psaumes expriment : comme celui de de ce matin (83) : Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur, mon coeur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant.
Le coeur de notre prière est de demander Jésus, de demander son Esprit Saint. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevrons de Lui (1Jn 4). Comme Marie et Joseph, nous ne comprenons pas toujours la grandeur de notre vocation : appelés à la sainteté, à vivre à la manière de Jésus, dans la force de l’Esprit Saint. Oui, il est grand l’amour du Père qui nous a donné Jésus, son Fils unique pour que nous devenions ses enfants bien-aimés. Voilà le grand mystère de Noël.
Dieu se fait homme pour que, s’unissant au Christ, l’homme devienne Dieu : « Nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » (Jn 4).
3 – La mémoire du coeur
« Marie gardait dans son coeur tous ces évènements (Lc 2, 51). Déjà, quand les bergers sont venus, « Marie retenait tous ces évènements et les méditait dans son coeur (Lc 2, 19).
Voici le 3ème temps de la prière : garder dans son coeur, faire mémoire de l’action de Dieu. L’année liturgique nous aide garder les merveilles de Dieu. Bien plus qu’un simple anniversaire, l’Esprit Saint actualise chaque mystère du Christ dans notre vie : à Noël, Jésus prend plus de place en nous. A l’Épiphanie, nous offrons notre vie. Au baptême, nous contemplons l’humilité de Jésus qui vient chercher les pécheurs et nous entraîne vers le Père. Pendant le Carême, nous cherchons à vivre toujours plus en enfants du Père, et le temps pascal fait de nous des Apôtres ardents.
Mais celui qui nous transforme, c’est l’Esprit Saint, la vive flamme d’Amour, le brasier consumant que Jésus nous a promis ! « L’Esprit Saint que je vous enverrai vous fera souvenir de mes paroles et vous guidera vers la vérité tout entière » (Jn 16).
Apprenons dans le souffle discret de l’Esprit de Jésus, à garder en nos coeurs ce qui nous arrive, pour les présenter au Seigneur Jésus. Nous vivrons cette communion profonde avec le Christ et comme Samuel nous serons disponibles pour son service. (Is 20, 4).