Homélie fête du Christ ROI de l’Univers 19 – 20 novembre 2022
« Mais lui, il n’a rien fait de mal » (Lc 23).
Le bon Larron est le premier saint de l’histoire de l’Eglise. Oui, « rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints» (Col 1). Telle est notre vocation. Le dernier dimanche de l’année liturgique, l’Evangile nous invite à regarder Jésus. Quel contraste entre l’Evangile, un récit tout simple et la méditation de saint Paul en Col. Jésus est Roi, il a tout pouvoir, mais Jésus ne fait pas ce qu’il veut, mais Il fait la volonté de son Père, il fait ce qui est bon pour nous. Il nous fait entrer dans son Royaume, nous rend saints et participants de sa victoire.
1) Celui-ci est le roi des Juifs
Il y a comme trois moments dans cet Evangile. « En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » C’est le premier temps. Les foules regardent… la banalité du mal, de la violence, voire du péché. Puis l’homme tente Dieu. « Si tu es le Messie ! » c’est la tentation du démon au désert, au début de la vie publique de Jésus. Et la véritable identité du ROI : la miséricorde, le salut, l’amour jusqu’au bout. Jésus est le berger, le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis (Jn 10).
Le thème de la royauté traverse l’Ecriture. Israël veut un Roi, pour être comme les autres peuples, pour ne pas se démarquer. Cela peut nous arriver de ne pas affirmer notre lien à Jésus, à son Église, avec tel ou tel prêtre ou chrétien. On reste là à regarder, silencieux devant le scandale du mal. Simple impuissance/complicité à dénoncer le mensonge, la fraude. Regardons Jésus Crucifié.
2) N’es-tu pas le Christ ?
Deuxième moment de l’Evangile. « Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
La moquerie, la dérision, la persécution, la perversion du pouvoir, l’injure au Tout Puissant… les mots sont violents sous la plume de saint Luc. Les chefs, les soldats, le condamnent. Tous s’y mettent pour écraser Jésus, déjà abandonné par les siens, trahi par Judas et Pierre… Pourtant, le bon pasteur, le vrai Berger ne laisse pas les loups entrer dans la bergerie, disperser le troupeau,
anéantir l’Eglise. Jésus jusqu’au bout, fait la volonté du Père. « Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel ».
Dieu nous réconcilie, nous sauve, nous guérit, par son sacrifice sur la Croix. Voilà la messe !
3) Avec moi !
A la fin, la miséricorde ! Aujourd’hui avec moi ! « Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Le bon larron n’a pas un bon carnet pour bonnes actions ! Les saints ne sont pas des héros, ils n’ont pas tous bien commencé, mais ils se laissent vaincre par l’amour du Christ. La sainteté, c’est se mettre à la disposition de Dieu ; les oeuvres bonnes, cela ne suffit pas !
La sainteté, c’est reconnaitre sa faiblesse, son péché, pour se laisser conquérir par l’amour de Dieu, c’est Laisser l’amour de Dieu régner en nous.
Voilà la grâce de l’Eucharistie, de l’adoration. Dieu avec nous, Dieu en nous. Dieu pour nous !
Vive le Christ ROI ! Viens Jésus, viens régner sur nous, en nous !