Homélie saint jour de NOEL 25 décembre 2022
Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous !
Après la joie de la naissance du Sauveur, voici le temps de la prière, de l’adoration, du silence. Nous adorons le Verbe de Dieu, l’ultime Parole du Père, le Fils de Dieu venu nous visiter. Avec saint Jean et la lettre aux Hébreux, nous prenons de la hauteur. Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu (Jn 1,1). Et le Verbe s’est fait chair, comme nous le prions régulièrement dans l’Angelus. Qu’est-ce que NOEL sinon l’adoration de Dieu, descendu du ciel, que nous adorons dans cet enfant nouveau-né, dans cette blanche hostie, la sainte Eucharistie, à chaque messe ? Noel renouvelle notre foi.
1) La voix du messager
Isaïe annonce le retour de l’exil, une période sombre de l’histoire du peuple élu, déporté. Il règne, ton Dieu. Le Seigneur revient, console. Joie ! Cette joie se réalise à Bethléem : je vous annonce une grande joie, celle de tout le peuple : un sauveur vous est né ! Si Dieu peut rebâtir Jérusalem, quelle joie pour nous, car un Sauveur nous est né. Dieu nous visite.
Dans une très belle méditation sur la crèche, notre pape François parle des ruines. Ces ruines sont le signe visible de l’humanité déchue, de tout ce qui va en ruine, de ce qui est corrompu et triste.
Ce scénario montre que Jésus est la nouveauté au milieu de ce vieux monde, et qu’il est venu guérir et reconstruire pour ramener nos vies et le monde à leur splendeur originelle (François, le signe de la crèche, 1 déc. 2019). En ce jour, même fatigués par la nuit de veille, chantons au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles… la terre entière a vu la victoire de notre Dieu (Ps 97).
2) Dieu a parlé dans le passé par les prophètes
L’Esprit saint est le véritable auteur de la sainte Bible. Le Seigneur Jésus à la Pentecôte donne son Esprit saint pour rappeler les paroles de notre Maitre, pour garder les paroles du Verbe de Dieu (Jn 14). Dans le Credo, nous affirmons que Dieu a parlé par les prophètes… et Dieu continue de parler par ses prophètes, par les saints et les saintes, qui ont aimé Jésus, l’ont suivi, servi.
Saint Charles de Foucauld, canonisé en mai, nous aide à vivre NOEL, à recevoir Jésus. L’instant fixé par Dieu de toute éternité pour son apparition parmi les hommes est arrivé … Noël, Noël, Dieu est à nous, Emmanuel, Dieu est avec nous ! (…) Quand Vous êtes entré dans le monde, on ne Vous a pas reçu : toutes les portes de Bethléem se sont fermées devant Vous à votre Naissance. Voilà comment la terre a reçu son Dieu, et Vous ne l’avez pas maudite, mon Dieu ! Vous la quitterez en la bénissant ! Mon Seigneur Jésus, le monde ne Vous a pas reçu. Oh ! Je veux Vous recevoir ! (…)
Ai-je mieux à Vous offrir qu’une grotte froide, obscure, souillée, habitée par le boeuf et l’âne, par la nature brute, les pensées terrestres, les sentiments bas et grossiers ? Hélas, mon Dieu, je le reconnais, c’est la triste hospitalité que je Vous offre. Mais ce que je n’ai pas fait, faites-le Seigneur Jésus ! Illuminez cette grotte de mon âme, ô Divin Soleil ! Jésus nous illumine au baptême.
3) Dieu nous parle par son Fils unique
Saint Jean, comme toute la Bible, est clair : Dieu personne ne l’a jamais vu, le Fils unique l’a fait connaitre (Jn 1,18). C’est pourquoi le coeur de la crèche commence à battre quand, à Noël, nous y déposons le santon de l’Enfant Jésus. Dieu se présente ainsi, dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout.
Cela semble impossible, mais c’est pourtant ainsi : en Jésus, Dieu a été un enfant (François, idem).
Celui qui a créé les mondes, qui porte l’univers par sa Parole puissante se fait petit enfant, pain de vie, serviteur de notre salut et enfin esclave livré sur la Croix !
Sainte Thérèse de Lisieux disait « je ne puis craindre un Dieu qui pour moi s’est fait si petit ».
Jésus, la Parole éternelle, le Verbe fait chair, se donne dans la sainte Eucharistie. Il est le Pain de vie, lui qui est né dans une mangeoire, à Bethléem, la maison du Pain. Aimons-le, adorons-le !