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Carême: quand les réseaux sociaux réveillent la foi de la jeunesse

Alors que le début du carême a surpris par sa forte participation, les influenceurs chrétiens jouent un rôle clé dans ce phénomène qui touche particulièrement les jeunes. Vidéos explicatives, témoignages et conseils pratiques se multiplient sur les réseaux, attirant une nouvelle génération en quête de spiritualité.

Par : Timéo Guillon

« C’est quoi la Bible ? », « Le chapelet, comment on fait ? », « Comment se rapprocher de Dieu ? »… Sur TikTok, Valentina, 19 ans, multiplie les vidéos sur la religion chrétienne. Avec près de 17 000 abonnés, elle se décrit comme une « catholique en mission ». Chrétienne depuis 2021, elle constate alors qu’il existe peu de vidéos abordant la religion. Elle décide donc à son tour « de parler de Jésus pour partager mes connaissances et aider les autres » sur son compte « Jesusuperfan ».

Le 22 février, sa vidéo sur « l’essentiel du carême » rencontre un grand succès sur la plate-forme : plus de 900 000 vues. Un engouement qui s’inscrit dans la dynamique du hashtag #TikTokChrétien, qui regroupe plus de 1,3 million de vidéos sur le réseau social chinois. Ces dernières semaines, le début du carême – la période de 40 jours de préparation avant Pâques chez les chrétiens – trouve un écho particulièrement fort chez les jeunes. Un phénomène largement amplifié par les réseaux sociaux.

Un engouement inédit pour le début du carême

Dans les paroisses, la participation aux messes du mercredi des Cendres, qui marque le début du carême, a dépassé toutes les attentes. « Tout le monde a été surpris. Certains journaux ont parlé de raz de marée, et c’est vrai. Partout en France, on a constaté une affluence massive, et spécialement de jeunes qui sont venus vivre cette messe pour commencer leur carême », observe le père Benoît Pouzin. Prêtre depuis vingt ans dans le diocèse de Valence, il est aussi un « influenceur chrétien ». Suivi par 155 000 personnes sur TikTok, ses vidéos cumulent plusieurs millions de vues.

Signe d’un attrait grandissant pour la foi chrétienne chez la nouvelle génération, le nombre de baptêmes d’adolescents (11-17 ans) explose, passant de 2 861 en 2023 à 5 100 en 2024, selon une enquête de la Conférence des évêques de France. Chez les adultes, 36% des baptêmes en France concernaient les 18-25 ans. Une augmentation de 150% en cinq ans. « Je pense qu’il y a une certaine émulation. Voir des jeunes sur les réseaux sociaux s’y intéresser et démocratiser l’expression de la foi donne envie de s’y intéresser et, par conséquent, il y a plus de conversions », analyse Victor, 22 ans, catholique de naissance.

L’essor de ces influenceurs chrétiens accompagne ce renouveau spirituel. Il y a deux ans, le père Benoît, habitué à échanger avec de nombreux jeunes, s’est intéressé aux réseaux sociaux et a commencé à publier ses propres vidéos. « J’ai remarqué que les jeunes se posaient beaucoup de questions et j’essaie de pouvoir répondre à leurs questions. On n’arrive pas avec un catéchisme tout fait. On prend une question et on essaye d’y répondre le plus simplement possible, en une minute. »

Vulgariser la foi pour toucher la jeunesse

Pour Ophélie, 24 ans, qui pratique le carême depuis trois ans, ces figures d’internet sont une précieuse source d’accompagnement : « Des personnes comme le père Damien ou le frère Paul-Adrien m’ont aidée à mieux comprendre cette période de carême et comment le vivre. » Et Ophélie n’est pas la seule. Sur les réseaux sociaux, les jeunes sont en quête de repères sur cette tradition de la foi chrétienne qui peut sembler floue : quand jeûner ? Quand prier ? Les interrogations sont nombreuses.

Dans leurs vidéos, ces néo-évangélisateurs expliquent, conseillent et accompagnent. Sœur Albertine s’est lancée, elle aussi, dans l’aventure il y a trois ans. « Je répondais à des questions très concrètes sur une vie un petit peu méconnue et opaque dans le sens où on ne sait pas trop ce que c’est la vie d’une religieuse », explique la créatrice aux 280 000 abonnés sur Instagram. Elle recueille depuis des années des questions de jeunes qui ont le courage de lui parler en ligne : « Beaucoup me disent que ça leur fait peur de rentrer dans une église, d’aller parler à un prêtre. Les réseaux sociaux, c’est une première étape qui facilite ce chemin. »

Comme Valentina pour qui la mobilisation du carême 2025 est liée aux réseaux sociaux, Jean, 22 ans, se réjouit de voir « le catholicisme sortir du placard et s’afficher sur les réseaux, là où il avait tendance à se cacher ces dernières décennies ». Aurélie, 29 ans, qui suit de nombreux influenceurs chrétiens, y voit une manière de dépoussiérer l’image de la religion : « Aujourd’hui, on vulgarise beaucoup plus la religion, on la rend un peu plus contemporaine, là où il y a une image généralement de la foi un peu obsolète, très conservatrice, pas ouverte au monde, ou du moins très cloisonnée. » Une manière « d’adapter son environnement », selon Mathilde, 25 ans, pour qui il est « important de suivre des personnes qui nous élèvent ».

Un effet miroir avec le ramadan

Mais le succès de ces influenceurs n’explique pas à lui seul le regain de popularité du carême en 2025. Pour le père Benoît Pouzin, la coïncidence des dates avec le ramadan (28 février-30 mars) a eu un impact sur la visibilité du carême (5 mars-17 avril) : « Les musulmans n’ont pas peur de dire ce qu’ils vivent. Je pense qu’il y a beaucoup de jeunes chrétiens qui se sont dit : “Après tout, nous aussi, on entre dans le carême. Ce serait peut-être bien de le dire et de le vivre aussi.” C’est à notre tour de ne pas avoir peur de dire qui on est, en qui on croit, tout en se respectant. »

Ce qui aurait pu être perçu comme une forme de concurrence religieuse s’est finalement révélé être « quelque chose de positif », se réjouit sœur Albertine. « Je pense que ça a été plutôt un moment de solidarité religieuse. J’ai pu couper le jeûne avec beaucoup d’amis musulmans. Partager notre expérience du jeûne et de la foi, échanger sur ces questions-là, c’est très beau », témoigne Aurélie.

Pour autant, Sarah, 22 ans, remarque sur les réseaux sociaux que certaines personnes opposent ces deux rites « par conviction politique », en particulier venant de l’extrême droite. « L’année dernière, le ramadan et le carême se chevauchaient aussi et je n’ai pas vu autant de chrétiens parler du carême. Je trouve que ça engendre de la concurrence et parfois de la haine alors que les deux religions ont comme fondement l’amour de son prochain. Je trouve cela dommage. »

Le défi d’un carême sincère à l’ère du numérique

Fier de contribuer à ce renouveau de la foi, le père Benoît reconnaît que « beaucoup de jeunes n’ont pas reçu d’éducation religieuse. Ce regain d’intérêt est une quête intérieure. Par la prière, ils vivent quelque chose de profond, qui s’accompagne d’un vrai élan de communion. »

Dans un monde en perpétuelle évolution, où l’anxiété et l’incertitude pèsent, certains trouvent dans la foi des réponses à leurs interrogations. Mais cette dynamique s’accompagne aussi d’un risque : celui d’un phénomène de mode vidé de sens. Sur TikTok, les « carême routine » et autres « tutos maquillage carême » se multiplient. Un phénomène qu’a du mal à comprendre Sarah. La jeune femme reconnaît l’importance des réseaux sociaux, mais estime qu’il faut « garder cette part de secret dans la pratique du carême, comme il est recommandé » et éviter cette surexposition.

Jean, lui, craint que le carême devienne un simple prétexte à une mise en scène sur les réseaux. Il reste toutefois confiant : « Des figures religieuses sont là pour poser un cadre et rappeler la signification du carême. » La lutte contre la dimension ostentatoire du carême devient l’un des objectifs de ces néo-influenceurs. « Ma mission, c’est justement d’éviter ça. Il faut donner du fond, de la profondeur, parce que le plus important, ce n’est pas une histoire de maquillage ou pas, de jeûne ou pas, c’est vraiment changer notre cœur », explique le père Benoît.

« Tout cela demande de l’accompagnement, d’être présent pour répondre aux questions et pour que ce ne soit pas juste un effet de mode ou un buzz éphémère sur les réseaux », conclut sœur Albertine.

Source RFI

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Messes du 7 au 13 avril 2025

Semaine 15

Lundi 7 avril – S. Jean-Baptiste de la Salle, prêtre

  • Presbytère de Rugles à 14:30 – Réunion du MCR
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Centre Bethléem à 19:30 – Répétition chant

Mardi 8 avril – de la férie

  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 9 avril – S. François de Paule, ermite

  • Messe des anciens combattants à l’église de Bois-Arnault à 11:00
  • Eglise de Bourth à 17:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’église de Bourth à 18:00

Jeudi 10 avril – de la férie

  • Eglise de St Germain de Rugles à 10:00 – Méditation autour de la Passion annulée
  • Réunion de secteur de 10:00 à 12:00 à Ivry la Bataille
  • Messe à l’église des Bottereaux à 18:00

Vendredi 11 avril – S. Stanislas, évêque

  • Eglise de St Germain de Rugles à 11:00 – Chemin de Croix
  • Eglise de la Madeleine à 12:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’Ehpad le Beauclerc à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Eglise Notre-Dame à 9:15 – Laudes
  • Messe à l’église Notre-Dame à 9:30
  • Eglise de la Madeleine de 10:00 à 12:00 – Grand nettoyage
  • Eglise Notre-Dame à 16:00 – Mariage de Antonin Homassel et de Houda Rida
  • Messe à l’église de St Christophe sur Avre à 18:00
  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00 – RV Centre Bethléem – Procession
  • Eglise de la Madeleine à 17:00 – Vêpres

Messes du 14 au 20 avril 2025

Semaine 16

Lundi 14 avril – Lundi Saint

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Centre Bethléem à 19:30 – Répétition chant

Mardi 15 avril – Mardi Saint

  • Centre Bethléem de 08:00 à 17:00 – Patronage
  • Journée prêtre et diacre de 11:00 à 16:30
  • Messe Chrismale à la Cathédrale Notre Dame d’Evreux à 18:30

Mercredi 16 avril – Mercredi Saint

  • Eglise de Mandres à 17:00 – Chemin de Croix
  • Messe à l’église de Mandres à 18:00

Jeudi 17 avril – Jeudi Saint de la Cène du Seigneur

  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chapelet de Montligeon
  • Messe à l’église de la Madeleine à 19:00 – Célébration de la Cène du Seigneur
  • Eglise de la Madeleine à partir de 21:00 – Nuit d’adoration (Inscription au Centre Bethléem)

Vendredi 18 avril – Vendredi Saint de la Passion du Seigneur

Jeûne et abstinence

  • Eglise de la Madeleine à 8:00 – Laudes – fin de la Nuit d’adoration
  • Eglise de St Germain de Rugles à 15:00 – Chemin de Croix
  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chemin de Croix
  • Office de la Passion à l’église de la Madeleine à 19:00
  • Eglise Notre-Dame à 9:00 – Laudes
  • Eglise de Pullay à 19:00 – Marche aux flambeaux avec les jeunes et lycéens puis messe
  • Veillée pascale à l’église de la Madeleine à 21:00 – Baptêmes d’adultes
  • Messe de Pâques à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe de Pâques à l’église de La Madeleine à 11:00 – Baptême