Ce 13 mars 2024 marque le onzième anniversaire de l’élection du pape François. Aleteia s’intéresse à sa longévité sur le trône de Saint Pierre par rapport à ses prédécesseurs.
Il devait être un « pape de transition ». Élu à l’âge de 76 ans, le 13 mars 2013, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, ne semblait pas destiné à occuper la chaire de saint Pierre si longtemps. Et pourtant. Voilà déjà onze ans que François est Pape. L’actuel évêque de Rome est encore loin d’atteindre les 26 années du pontificat de Jean Paul II, le troisième plus long de l’Église catholique, après ceux de saint Pierre, environ 33 ans, et de Pie IX, 31 ans.
Le pape François a cependant déjà largement dépassé les sept ans de celui de son bien-aimé prédécesseur, Benoît XVI. Le bruit courait, pourtant, qu’il n’était que de passage ; un passage relatif, mais qui n’allait pas durer si longtemps. Il souriait lui-même de son âge, au retour d’un voyage en Corée effectué en 2014 : « Je le sais, cela durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père ! ». Peu de temps ? François est en passe de dépasser la durée moyenne des pontificats de ses prédécesseurs. Depuis le siècle dernier, un Pape occupe pendant onze ans et dix mois la chaire de saint Pierre. François s’en approche. Et s’il fallait comparer la longévité de son pontificat à celle de ses 265 prédécesseurs, il est au dessus depuis quelques années déjà. Depuis saint Pierre, un pape « règne » en moyenne sept ans et six mois.
Le Pape du Covid et des réseaux sociaux
Le pape François est surtout le Pape d’une nouvelle génération, celle de cette jeunesse qui a grandi entre le Covid et les réseaux sociaux. Jusqu’au bout du monde, François est allé rencontrer les jeunes lors des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) : Rio en 2013, Cracovie en 2016, Panama en 2019 puis Lisbonne l’été dernier. Il est aussi celui qui a dû réinventer la pastorale à l’ère du Covid, pour déployer autrement, dans un monde confiné, la mission de l’Église auprès des millions de catholiques qui ne pouvaient plus franchir les portes des églises.
Pour servir ce peuple qui lui est confié, le pape François a fait une priorité des pauvres, des migrants et des persécutés, se déplaçant sans relâche dans des pays, parfois en guerre : Irak, Soudan du Sud ou Centrafrique. En juillet 2013, son premier voyage hors de Rome le mène à Lampedusa, île italienne perdue au large de la Tunisie et porte d’entrée en Europe pour des milliers de migrants africains.
C’est aussi à l’écologie intégrale que François dédie son pontificat, invitant le peuple des fidèles à prendre soin de cette « maison commune » dans sa grande encyclique, Laudato si’. Le Pape des « périphéries » a su sortir aux marges de l’Église romaine pour en ouvrir les portes à ceux qui en étaient le plus éloignés, jusqu’à, parfois, semer l’incompréhension parmi les fidèles, mais sans jamais oublier sa charge de pasteur et ce désir ardent d’annoncer l’Évangile.
ALETEIA