Homélie messe 1er dimanche année C Carême 5-6 mars 2022
Le Seigneur, généreux envers ceux qui l’invoquent (Rm 10, 13)
Combien sont nombreuses les raisons d’invoquer le Seigneur : pour les personnes malades, la paix dans notre monde, et pas seulement en Ukraine, les vocations, notre propre conversion…
Invoquer le nom du Seigneur, c’est prier, c’est parler avec Jésus. C’est se mettre sous la puissance de l’amour de Dieu. La prière est un des piliers du carême, une façon de répondre à l’appel de Dieu du mercredi des cendres : revenez à moi de tout votre coeur ! (Joel). La prière est une action, une activité vitale pour les baptisés. Essayons en ce carême de nous mettre à l’école de Jésus, Maitre de prière ! déjà, nous avons essayé de mieux comprendre le Notre Père, et nous poursuivons.
1) Prier, c’est professer sa foi
Prier, c’est parler avec Dieu. Ce n’est pas un monologue, Dieu n’est pas aux abonnés absents ! Dieu est tout proche. Tout près de toi est la Parole (Rm 10). Paul continue : cette parole c’est le message de la foi que nous proclamons. La prière est au-delà des mots. C’est un cri vers Dieu dont nous savons l’amour, la puissance.
Si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si dans ton coeur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors, tu seras sauvé (Rm 10). C’est parce que Jésus est le Seigneur, le Vivant que nous le prions, qu’avec Lui, dans l’Esprit saint, nous nous tournons vers le Père. Prier, ce n’est jamais du temps perdu, c’est rendre à Dieu le temps qu’il donne pour aimer, pour nous convertir. Prier, c’est professer notre foi en Jésus, le Fils de Dieu venu nous sauver.
2) Prier, c’est combattre
Dans son message de Carême, le pape François dit que nous avons besoin de prier, car nous avons besoin de Dieu ! Poussé par l’Esprit saint, Jésus est au désert dans un combat contre Satan ; la lumière contre les ténèbres, la vérité contre le mensonge, l’amour contre la haine et l’égoïsme.
Pour Luc, les 3 tentations disent toutes les formes de tentations : se laisser dominer par son corps (faims), dominer les hommes (vivre en hauteur, posséder tous les royaumes, tout pouvoir…), dominer Dieu (jouer avec Dieu, se servir de Dieu,…). Satan vient abimer ces 3 relations essentielles Satan veut détruire l’homme dans sa triple relation à lui-même, aux autres et à Dieu. Nous pouvons faire un lien avec le premier commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, … ton prochain et toi-même ! Dans le souffle de l’Esprit saint, le jeûne, la prière et le partage nous guérissent : le jeûne libère des passions, l’aumône donne d’aimer le prochain, la prière permet d’aimer Dieu. Il faut donc choisir – il est là, le combat- Dieu et la vie. Passer de l’amour du pouvoir au pouvoir de l’amour.
Le pape saint Jean Paul II parlait de la prière comme illumination et soutien dans le combat.
Dans la prière se développe ce dialogue avec le Christ qui fait de nous ses intimes : Demeurez en moi, comme moi en vous (Jn 15,4)… La grande tradition mystique de l’Église, en Orient comme en Occident, montre comment la prière peut progresser, comme un véritable dialogue d’amour, au point de rendre la personne humaine totalement possédée par le Bien-Aimé divin, vibrant au contact de l’Esprit, filialement abandonnée dans le coeur du Père (NMI 32).
3) Prier, c’est laisser Dieu agir
Le Deutéronome (une très belle lecture de carême) montre que Dieu est présent, acteur de notre salut : nous avons crié vers le Seigneur… et il a répondu. Il a entendu notre voix, il nous a fait sortir, nous a conduits, nous a donné un pays, ruisselant de lait et de miel.
Dieu est Dieu ! C’est lui le maitre de l’histoire, du monde. Notre péché, c’est de vouloir prendre la place de Dieu. La prière nous transforme. Dans la prière, avec le dialogue, il y a échange. Dieu se donne. Donnons à Dieu la joie de se donner, d’aimer.
Laissons-nous pousser par l’Esprit, comme Jésus ! Seigneur, apprends-nous à prier et prions !