+
Solennité de l’Immaculée Conception
Frères et Sœurs,
La belle grâce de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie vient illuminer notre monde et notre humanité empêtrés dans le péché. Elle vient nous rappeler que l’homme n’a pas été créé par Dieu pour être défiguré, abîmé, mais au contraire, pour resplendir de la beauté de Dieu. La grâce de l’Immaculée Conception vient aussi nous redire que Marie vient nous aider dans nos combats.
La grâce de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie est orientée vers la naissance du Fils de Dieu : c’est parce que le Fils de Dieu va naître dans notre monde qu’il lui faut une demeure pure pour l’accueillir et le mettre au monde. Et cette belle fête trouve sa place dans le temps de l’Avent, le temps particulier où nous nous préparons à fêter la naissance de Jésus. La solennité de l’Immaculée Conception est donc particulièrement liée à la question de la vie. Du reste, les textes nous présentent Marie, comme la Mère de la Vie Nouvelle par rapport à Eve, Mère des Vivants, qui est mère d’une humanité marquée par le péché.
Aujourd’hui, en cette belle fête, notre prière monte vers Marie pour lui présenter toutes les vies qui sont abîmées, toutes celles qui n’ont pas la chance de venir au jour. Il y a quelques jours, une nouvelle funeste Loi a été votée, supprimant l’accès à l’information en direction des femmes souhaitant se renseigner avant d’avorter. Cette loi est digne des régimes totalitaires où l’on supprime et interdit toute expression différente de celles des régimes en place. Les évêques de France se sont élevés contre cette Loi liberticide, inquiets même pour la liberté de penser et d’expression. Il est devenu interdit de penser différemment. Il me semble important de reprendre avec vous quelques points sur cette question délicate et douloureuse.
Tout d’abord, ne nous laissons pas piéger. Si l’Eglise n’est pas favorable à l’avortement, elle ne condamne jamais les personnes. L’Eglise, à la différence de bien d’autres modes de pensée, ne réduit jamais une personne aux actes qu’elle peut commettre. Les actes et les personnes ne sont pas superposables. Et puis, il faut redire qu’à la suite de Jésus, l’Eglise est miséricordieuse. C’est bien souvent elle qui aide des femmes, parfois des hommes, à se reconstruire après.
Mais l’erreur commise aujourd’hui est la suppression de l’exercice de la liberté avant d’engager un acte qui n’est pas anodin. L’affirmation du «droit à l’avortement » autre loi funeste votée il y a 2 ans, suivie de la suppression du délai de la réflexion, puis maintenant de la possibilité de s’informer différemment, constituent des entorses graves à la Vérité. On n’aide pas les gens en maquillant, en taisant, en dissimulant la vérité des blessures que cela occasionne. On ne peut rien construire en dehors de la Vérité. On ne peut pas permettre à des gens de se reconstruire, de guérir, dans le mensonge ou dans la dissimulation.
Mais, on doit aussi pouvoir attendre de l’Eglise non pas seulement qu’elle rappelle les lois imprescriptibles qui défendent la vie dans ses phases les plus fragiles, mais aussi qu’elle puisse proposer des lieux et des alternatives en faveur de la vie et pour aider les femmes en difficulté, qui bien souvent, subissent d’énormes pressions et ne sont pas soutenues. Comme on doit pouvoir attendre de nos futurs hommes et femmes politiques des propositions pour œuvrer en faveur de la vie et pour redonner les conditions nécessaires à l’exercice de la liberté.
L’Eglise n’est pas d’abord là pour condamner mais pour aider ; mais elle ne peut aider efficacement que dans la Vérité. Puisse Notre-Dame, Celle qui n’est marquée d’aucun péché, venir en aide aux femmes en détresse, malheureuses, celles aussi qui ne parviennent pas à avoir d’enfants. Puisse –t-elle aider toutes celles qui sont blessées à avancer vers la lumière de la guérison et puisse-t-elle soutenir tous ceux qui oeuvrent à défendre la vie humaine. Amen !