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Notre-Dame de Fatima
Mardi 13 Mai 2014
Frères et sœurs,
Nous venons d’entendre le Testament de Jésus : ses dernières paroles avant de remettre son souffle : « Femme, voici ton Fils ». Sur la croix, Jésus n’appelle plus sa Mère « maman », mais il l’appelle « femme » pour bien montrer qu’Il ne la considère plus comme sa Mère, mais qu’il est en train de la faire devenir « Mère » de l’Eglise : « Femme, voici ton Fils ». Sur la croix, Marie acquiert une nouvelle maternité. Elle n’est plus seulement Mère de Jésus, mais devient Mère de l’Eglise.
Eh bien, ce que nous fêtons ce soir, à savoir les apparitions de la Vierge Marie à 3 petits enfants du village de Fatima, illustre et déploie ce que Jésus dit dans l’Evangile. Depuis que Marie est devenue « notre Mère », elle ne cesse, en tant que maman d’intercéder pour ses enfants, de veiller sur ses enfants, de protéger ses enfants. C’est sa qualité de Mère qui fait qu’elle apparaît en divers endroits pour rappeler à ses enfants leur fidélité à la vie chrétienne, aux engagements liés à notre baptême. Parfois, comme à Pontmain, elle met ses enfants en garde contre les dangers qui se profilent…C’est par fidélité à la mission que Jésus lui confie sur la Croix qu’elle apparait aux hommes, pour protéger notre humanité et lui rappeler la nécessité de se convertir.
Ce soir, en célébrant la messe en l’honneur de Notre Dame de Fatima, nous commémorons non seulement cet Evènement extra-ordinaire qui s’est déroulé il y a presque un siècle, mais nous sommes encore fidèles à la mission que Jésus confie à l’Eglise, lorsque, au pied de la Croix, Il dit à son disciple préféré : « Voici ta Mère ». Quand Jésus dit à Jean, « Voici ta Mère », il donne mission à son disciple, et à travers Lui à l’Eglise, de prendre chez lui Marie et de l’honorer et de la vénérer. C’est ce que nous vivons ce soir. Il est juste de vénérer Marie, de l’honorer et de la prier lorsqu’elle ne cesse de manifester sa maternité protectrice auprès de nous ses enfants.
Le 13 Mai 1917, alors que l’Europe est en guerre, que la paix est partout menacée dans le monde, que les peuples s’entretuent, que les enfants meurent ; alors que la Russie va basculer dans l’idéologie communiste qui va ravager non seulement son pays mais pendant un temps important l’Europe et même une partie du monde, le Ciel s’ouvre au-dessus de 3 petits bergers Francisco, Jacinthe et Lucia, pour leur révéler l’importance de la prière pour la conversion des pécheurs. A travers ces visions et communications secrètes que les petits voyants vont recevoir, la Vierge Marie invite à attaquer l’empire du Mal à la racine ; elle invite à accueillir Dieu à la place du péché, qui détruit et abîme la créature de Dieu. Le mal qui se déploie dans le monde, les idéologies nauséabondes qui ont ravagées le XX ème siècle, ont toutes comme point commun la négation de Dieu, et la promotion de l’orgueil de l’homme.
Aujourd’hui encore, le message de Fatima ne cesse d’être actuel : rappeler à l’homme qu’au lieu de pécher, il peut choisir Dieu et la voie du Bien. Notre société qui perd ses racines chrétiennes propose d’autres voies que celles de Dieu aujourd’hui. Souvent, il est plus facile pour l’homme aujourd’hui de choisir la compromission avec le péché plutôt que le chemin de la conversion.
A Fatima, la Sainte Vierge invite les petits bergers à prendre un autre chemin : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour prendre sur vous toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en réparation des péchés par lesquels il est offensé, et en intercession pour la conversion des pécheurs ? » S’offrir soi-même à Dieu en réparation des offenses qui lui sont faites, prier pour la conversion des pécheurs. Tel est le message de Fatima. Alors, ce soir, en priant Notre-Dame, en marchant derrière elle à travers la procession que nous allons faire à l’issue de cette messe, nous présentons au Seigneur par l’intercession de sa Sainte Mère, nous lui présentons notre monde avec ses ambigüités, avec ses lourdeurs, ses blessures. Nous demandons pardon au Seigneur pour les offenses qui sont faites à la Vie : au seuil de l’existence, au terme de l’existence. Nous demandons à Notre-Dame qu’elle nous aide à remettre Dieu à la première place dans nos vies, dans nos familles, dans nos journées, dans nos villages. Que Notre-Dame de Fatima intercède pour nous ! Amen !