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Mercredi des Cendres
« Revenez à moi de tout votre cœur ! »
Frères et sœurs,
L’Evangile que nous venons d’entendre nous présente les 3 voies que l’Eglise propose, à la suite de Jésus, pour revenir à Dieu : la prière, l’aumône et le jeûne. Qui dit « retour à Dieu » dit « se détourner de tout ce qui nous éloigne de Dieu ». Pour vivre un bon Carême, pour véritablement redevenir un homme ou une femme de Dieu, il nous faut emprunter ces 3 voies : la prière, l’aumône et le jeûne.
Au sujet de la prière, regardons ce qui prend de la place dans notre vie. Peut-être pour privilégier un temps de prière, nous faudra-t-il renoncer à de l’ordinateur, la tablette, la télé ? Peut-être faudra-t-il se coucher plus tôt, justement pour pouvoir se lever plus tôt et pour pouvoir prier ? A ce sujet, je vous rappelle que la journée pour un chrétien commence la veille au soir…et non le matin ! Vivons la prière comme le lieu non pas où je parle d’abord à Dieu, mais comme le lieu où j’écoute d’abord Dieu qui me parle. Dans les collectes (les premières oraisons de la messe) du temps du Carême, dans les lectures, dans l’Evangile, Dieu me parle. Et Dieu ne parle jamais pour rien. Sachons l’écouter ! Il a tellement de choses à nous dire ! Je vous rappelle pour ceux qui habitent Verneuil que tous les matins il y a une demi-heure d’oraison à l’église Notre-Dame suivie de l’office des Laudes. Et comme les autres années, tous les vendredis de Carême, il y a un chemin de croix dans chacune des communautés toujours à 18h00.
L’aumône est une autre pratique très belle de la charité. En fait l’aumône permet de faire du bien tant du côté de celui qui donne que de celui qui reçoit. Celui qui donne voit dans le pauvre à aider le Christ ; celui qui reçoit voit dans celui qui donne le visage du Christ. L’aumône permet de soulager celui qui a besoin et elle permet de sanctifier celui qui donne. A ce sujet, St Pierre affirme dans une de ses lettres : « La charité couvre une multitude de péchés. » 1 P 4, 8 Il y a quelque chose de très beau dans cet acte de l’aumône : c’est qu’un seul acte est un secours pour les deux : tant pour celui qui a besoin, que pour celui qui donne. Cette année, nous reconduisons deux collectes. Nous soutenons l’Association Solidarité Chrétiens d’Orient qui vient en aide aux victimes de la guerre civile en Syrie en aidant financièrement un hôpital tenu pour des religieuses à Alep. Et nous soutenons l’école que le Père Patrick-Hervé N’Dong construit sur sa paroisse au Cameroun. Vous pourrez nous faire parvenir vos dons sous enveloppe en marquant bien dessus le destinataire retenu ou bien au moyen des paniers de quête ou bien aux permanences paroissiales.
Le jeûne quant à lui est une des plus anciennes pratiques pénitentielles connues. Il est aussi une de plus efficaces. Car se priver de nourriture, ou réduire son alimentation, revient à discipliner son corps et aide grandement à soutenir nos efforts de conversion. Le jeûne nous aide à avancer notamment lorsque nous nous heurtons à des résistances dans notre conversion. Je rappelle à ce sujet que l’Eglise demande de s’abstenir de viande tous les vendredis de l’année (à moins que ne tombe une Solennité le Vendredi) et les Mercredi des Cendres et Vendredi Saint (canon 1251); et qu’elle demande de jeûner les Mercredis des Cendres et Vendredi Saint. Sont concernés par le jeûne tous les fidèles majeurs jusqu’à 60 ans ! (canon 1252).
Pour que notre démarche de conversion soit complète, il faut aussi accepter de « se laisser réconcilier avec Dieu » comme le dit St Paul dans sa lettre aux Corinthiens. Sinon, nous risquons de tomber dans une pratique purement disciplinaire et égocentrée. St Paul écrit en effet : « Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Cette parole est importante car elle ne dit pas : « Réconciliez-vous avec Dieu », mais elle dit : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ». St Paul nous dit que Dieu est à l’œuvre pour permettre notre réconciliation. C’est Lui qui a l’initiative. Bien souvent, lorsque nous évoquons la réconciliation, qu’elle soit par rapport à Dieu ou par rapport à nos frères et sœurs, nous pensons que c’est à nous de prendre l’initiative, de commencer le chemin. Ce que dit St Paul est un petit peu plus subtil. Il sous-entend que c’est Dieu qui commence le travail ; mais, il est vrai qu’à un moment donné, ce sera bien à nous d’aller effectuer la démarche de réconciliation. Profitons de ce temps de Carême pour regarder comment Dieu travaille et guide nos différentes réconciliations : qu’elles soient par rapport à Lui ou par rapport aux autres. Et ne passons pas à côté de l’acte de la réconciliation qui s’accomplit dans le sacrement du pardon ou la démarche pénitentielle. Il ne peut y avoir de réconciliation véritable, il ne peut y avoir de pardon sûr et certain sans le sacrement de la confession ou de la réconciliation. Bien sûr, en dehors de tous les samedis matins où il y a une permanence de confessions à Notre-Dame, il y aura des confessions de proposées dans toutes les communautés avant Pâques. Mais, il y aura aussi une après-midi du pardon le vendredi 31 mars ici même dans cette église de 14h00 à 20h00 avec 6 prêtres qui se relaieront pour vous recevoir. Saisissez cette occasion pour recevoir le pardon de Dieu !
Frères et sœurs, pour terminer, n’oublions pas que le Carême est le temps où les catéchumènes se préparent à recevoir le sacrement de la Renaissance. Prions pour eux ! Pour Anthony, Aurèle et pour les enfants du catéchisme qui recevront le sacrement du Baptême et pour certains d’entre eux le sacrement de la Confirmation et de la Sainte Communion. Bon et Saint Carême à vous tous ! Amen !