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4ème Dimanche de l’Avent
« Que tout se passe pour moi selon ta parole ! »
Frères et sœurs,
Avec cette belle page d’Evangile, nous entrons déjà dans le mystère de la Venue du Seigneur dans notre monde. L’Annonciation nous montre deux mouvements fondamentaux liés à notre salut : le premier, c’est Dieu qui vient à nous ; le deuxième, c’est l’homme qui répond. Dieu se rend présent à Marie par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel avec son projet, et Marie répond à Dieu. En cette fin du temps de l’Avent, nous qui avons réfléchi, médité sur la venue du Seigneur dans notre vie, nous sommes invités à réfléchir sur la réponse que nous donnons à Dieu. Quelle est notre réponse à Dieu ?
Un premier élément est important dans cette réflexion : Marie ne dit pas « oui » à son projet personnel, mais elle va dire « oui » au projet de Dieu. En effet, Marie est fiancée à Joseph en vue du mariage. L’Annonciation de l’Archange Gabriel vient tout perturber et tout désorganiser ; presque même tout remettre en cause. Elle mettra au monde le Fils de Dieu…pas le fils de son futur mari…
La première lecture évoque une situation similaire. Le Roi David vient enfin de pouvoir habiter son palais et il se préoccupe de construire une maison digne de ce nom au Seigneur. Lui aussi forme un projet, mais le projet du Seigneur est différent : « Est-ce toi qui qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? (…) Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison. »
Par ces deux textes, la liturgie de ce jour nous montre que nos pensées ne sont pas celles de Dieu, que nos projets ne sont pas forcément ceux de Dieu ; et donc, se pose à nous cette première question : quand nous disons « oui » à un projet qui nous concerne, est-ce notre projet personnel, ou est-ce celui de Dieu ? En règle générale, Dieu ne répond jamais point par point à nos désirs, à nos projets. Sa réponse et sa venue sont toujours autres que ce que nous attendons. Le Roi David, comme la Vierge Marie, acceptent de se dessaisir de leur projet personnel pour accomplir le projet différent de Dieu. Tous les deux obéissent à Dieu, et tous les deux acceptent de devenir la maison de Dieu : avec le Roi David, Dieu vient habiter le peuple d’Israël ; avec Marie, Dieu vient habiter en elle.
A nouveau, en contemplant la Vierge Marie dans cette scène, nous remarquons que Marie ne cherche pas à maîtriser ce qui va se passer : elle accepte de ne pas saisir, de ne pas comprendre ; elle accepte l’inconnu. Elle nous montre que pour accueillir Dieu dans nos vies, il faut accepter de ne pas maîtriser, de ne pas vouloir saisir ; elle nous montre qu’il faut accepter le risque de l’inconnu, acceptation rendue possible seulement par la Foi et la confiance en Dieu.
Accepter de ne pas saisir, de ne pas maitriser, cela ne veut pas dire ne pas chercher à comprendre ; cela veut dire ne pas avoir la prétention de tout comprendre. Vous remarquerez que Marie pose des questions sensées à l’Archange Gabriel : « Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ? » Marie cherche à comprendre mais accepte de ne pas maitriser, elle accepte le mystère de la réponse de Dieu. Elle engage sa foi pour accepter le risque de l’inconnu.
Son attitude devient encore plus lumineuse lorsque nous la comparons à celle de Zacharie. Zacharie, à l’annonce de la conception de Jean-Baptiste en Elisabeth, ne va pas croire et il va demander un signe. Du coup, il perdra l’usage de la parole. Marie, elle, croit immédiatement et ne réclame pas de signe. Dieu bénit son attitude et lui donne le signe qu’elle ne demande même pas : « Et voici qu’Elisabeth, ta cousine, a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse. »
Frères et sœurs, ces quelques réflexions toutes simples, nous aident à réfléchir sur la réponse que nous donnons à Dieu et sur les conditions nécessaires pour répondre à Dieu et non pas à nos propres projets. La foi nous permettra de ne pas avoir peur de répondre « oui » à Dieu aussi bien pour les petites choses qu’Il nous demande dans notre vie de tous les jours, pour le service de son Eglise, que pour les grands projets qu’Il peut nous proposer et qui peuvent nous effrayer. Prions, en implorant l’intercession de la Vierge Marie qui nous aide et nous apprend à répondre « oui » à Dieu, prions pour tous ceux qui répondent « non » à Dieu, « non » au service que l’Eglise peut demander à tel ou tel. Prions pour tous ceux qui ne reconnaissent pas les appels de Dieu ou pour tous ceux qui s’efforcent de ne pas entendre ; prions pour tous ceux qui règlent des problèmes personnels avec Dieu ou avec son Eglise en répondant « non » aux appels qui leur sont faits ; prions pour tous ceux qui ont peur de répondre « oui » à Dieu ; et prions pour tous ceux qui répondent « oui » à Dieu et qui permettent par leur réponse libre à Dieu d’agir à travers eux et dans le monde. Que Marie veille sur tous ces « oui » pour les rendre plus féconds. Que Marie aide chacun de nous, quelles que soient nos vocations, à accepter le projet de Dieu pour nous, à savoir qu’Il vienne habiter en nous. C’est cela la fête de Noël. Amen !