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3ème Dimanche de l’Avent
Il était là pour Lui rendre témoignage.
Frères et sœurs,
En ce 3ème dimanche de l’Avent, je voudrais vous livrer une méditation assez courte à partir des deux grandes figures de l’Avent : Jean-Baptiste et la Vierge Marie ; Jean-Baptiste que nous avions déjà dimanche dernier, et la Vierge Marie que nous retrouverons dimanche prochain.
Dans sa réponse aux Pharisiens venus l’interroger, Jean-Baptiste dit ceci : « Au milieu de vous se tient Celui que vous ne connaissez pas. » Il parle bien sûr de Jésus. Mais il révèle aux Pharisiens que le Messie est déjà là, déjà à l’œuvre, alors qu’ils ne l’ont pas encore rencontré. Nous aussi, dans notre vie, il nous arrive, il nous est arrivé, de découvrir après coup la présence de Dieu dans tel ou tel évènement de notre vie, dans telle ou telle rencontre. Nous découvrons après coup, parfois bien des années après, que c’était Dieu qui agissait à tel moment…
Le psaume, quant à lui, nous donne d’entrer dans l’intimité de la prière de la Vierge, toute donnée à Dieu, chez qui Dieu a particulièrement pris corps : « Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. Etc… » Marie rend grâce à Dieu non seulement pour la présence en elle de Dieu, mais aussi pour son œuvre. Eh bien, je vous propose de prendre quelques instants de silence à la fin de l’homélie, mais aussi de reprendre cet axe de prière durant cette troisième semaine de l’Avent : rendons grâce à Dieu pour ce qu’Il a réalisé dans nos vies, pour les lumières qu’il a pu nous donner, pour les libérations qu’Il a pu accomplir, pour les guérisons qu’Il a pu opérer. Réécoutons ce que dit le prophète Isaïe : « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance, aux captifs la liberté. » Rendons grâce également et tout d’abord pour sa présence en nous, au milieu de nous. Ne soyons pas ingrats, en train de toujours demander et de ne jamais remercier !
Maintenant, regardons un deuxième aspect de la personne de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste, avec la Vierge Marie, est certainement celui qui a été le plus près du Messie. Non seulement par le sang, mais aussi par le témoignage. Il est celui qui approche le plus le mystère de Dieu, la grandeur de Dieu. Dans l’Evangile du jour, nous le voyons en train de répondre aux autorités juives. Effectivement, son mode de vie ascétique, érémitique, interroge. Le baptême qu’il administre aussi. Son témoignage de vie, sa radicalité, sa simplicité poussent à se poser des questions. Il est pour nous un exemple. Sa vie de foi, son témoignage de vie sont intimement liés. Chez lui, on ne trouve pas des paroles d’un côté, et des actes d’un autre. Tout est unifié. Le témoignage qu’il rend au Messie est unifié. Et il rend compte de sa foi ; il annonce la venue du Messie. Il ne vit pas sa foi pour lui seul ; il l’annonce aux autres.
Alors, à la suite de Jean-Baptiste, nous pouvons nous demander : comment est-ce que nous préparons la venue du Messie dans la vie des autres ? Comment est-ce que nous rendons témoignage de notre foi autour de nous ? Est-ce qu’il ne nous arrive pas trop souvent de faire de notre foi une seule question privée qui ne concerne que moi ?
La foi de Jean-Baptiste dérange ou tout du moins interroge. Regardons donc la question de notre témoignage sur un plan personnel, mais aussi sur un plan communautaire. Est-ce que notre vie de foi informe-t-elle bien toute notre vie ? nos relations ? nos comportements ? Et sur un plan communautaire : quelle charité avons-nous les uns envers les autres ? Jésus dit bien à ses disciples : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on verra que vous êtes mes disciples. » Nous pouvons continuer à progresser. L’amour, la charité, que nous sommes appelés à avoir les uns envers les autres passent aussi par le fait d’accepter que les autres soient différents, que les autres pensent différemment, par accepter que nous ne soyons d’accord sur les mêmes choses ; mais aussi par le pardon que nous sommes capables de nous demander ou de nous donner, et par les réconciliations que nous sommes capables de vivre. Sinon, nous sommes un contre-témoignage vivant.
En tant que fils et filles de l’Eglise, nous sommes appelés, à la suite de Jean-Baptiste, à rendre compte de notre foi au monde dans lequel nous vivons, mais aussi à être des témoins de l’Amour de Dieu et des instruments de réconciliation. Préparons la fête de la Nativité du Fils de Dieu en rendant grâce au Seigneur pour l’œuvre qu’Il accomplit en nous et demandons la force et l’audace du témoignage évangélique afin de faire advenir le règne de Dieu dans le cœur des autres. Amen !