Homélie 3ème dimanche Avent A – 10 et 11 décembre 2022
« Dieu vient lui-même et va vous sauver » (Is 35).
L’ancien Testament annonce la venue de Dieu, du Sauveur en personne. Dieu ne se moque pas de nous. Et cela se réalise avec la naissance de Jésus à Bethléem. « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils, afin que tout homme qui croit en Lui soit sauvé » (Jn 3, 16).
Dieu vient pour nous sauver… pour nous et pour notre salut. Et le salut est un acte d’amour. Alors que nous avançons vers la fête de la Nativité, nous sentons déjà la joie poindre ! L’aurore se lève. Jésus, Lumière née de la lumière, est venu dans notre monde, dans nos ténèbres. Et ce 3ème dimanche, appelé le dimanche du Gaudete, nous invite à nous réjouir car la lumière est bien présente. Le rose des ornements est comme un mélange de violet et de blanc. Le Seigneur vient !
1) Jean le Baptiste
Il est dans sa prison, à Machéronte. Jean a été arrêté et sera mis à mort pour avoir dénoncé l’adultère du prince Hérode. Dimanche dernier, nous entendions l’appel à la conversion de Jean le Baptiste. Jean le Baptiste est dans la lignée des prophètes. Il est le plus grand, car il désigne Le Messie, l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.
Jean a des doutes depuis sa prison. Son inquiétude est légitime. Es-tu le Messie ? l’envoyé de Dieu ? Saint Jean le baptiste nous invite à chercher Dieu, à ne pas nous contenter de réponses trop faciles, trop rapides. Saint Jean nous entraine à lire les annonces prophétiques de l’ancienne alliance, pour découvrir la grandeur du Messie qui vient…
2) Jésus
Dans sa miséricorde, Jésus répond à l’inquiétude de Jean Baptiste. Jean le baptiste avait annoncé la venue du messie, il baptisera « dans l’Esprit saint et le feu » (Mt 3). Jésus vient apporter une nouvelle façon de parler à Dieu, de vivre de Dieu. Le baptême, cette nouvelle naissance, qui donne la foi, la vie éternelle, n’a rien d’automatique, de magique. Le baptême de Jésus, le baptême que nous avons reçu, nous ouvre une richesse inouïe. Dieu nous adopte comme ses enfants. Nous devenons héritiers de la promesse de Dieu, de son héritage, son amour infini !
« Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » (Mt 11). La foi ouvre nos yeux, nous donne de regarder comme Dieu. Le souffle de l’Esprit saint pousse à sortir annoncer le Royaume. Le péché qui nous détruit comme la lèpre est enlevé, nous entendons les Ecritures non comme une histoire du passé, mais comme une lettre d’amour que Dieu nous adresse. Nous sommes ces pauvres appelés à la vie en plénitude, à la vie éternelle. « Lui aussi a un grand désir pour nous : nous rendre participants de sa plénitude de vie » (François, AG 12 10 2022). il nous invite à sa table dans l’Eucharistie.
3) L’Eglise
« Qu’êtes vous allez voir ? ». Devant l’inquiétude de Jean Baptiste, Jésus fait l’éloge de celui qui a rempli sa mission… jusqu’à la prison, et la mort.
Jésus nous invite en ce temps de l’Avent à nous détacher de nos idées sur Dieu, de notre volonté de faire à la place de Dieu. Dieu est Dieu, nous avons à l’accueillir et non à le commander. Jésus vient de manière déroutante, comme en se cachant : il né dans une étable, il vit à Nazareth, village insignifiant, il se cache dans la fragilité de l’Eucharistie, il meurt sur la croix comme un malfaiteur.
A la suite du Baptiste, l’Eglise désigne le Messie, l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. L’Eglise, qui est dans le Christ Lumière des nations, est le signe de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain (Vatican II, LG 1). Nous avons les deux missions de l’Eglise ; permettre par les sacrements l’union avec Dieu et rassembler les hommes. Combien nous nous réjouissons d’avoir une telle Mère qui veille sur nous et proclame : « Voici votre Dieu, ne craignez pas ! » (Is 35).