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Homélie de la messe du 28ème dimanche du Temps Ordinaire du Père Julien PALCOUX

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28 ème Dimanche Temps Ordinaire

Frères et sœurs,

 

A travers la rencontre avec ce « jeune homme riche » comme l’appelle l’Eglise, Jésus nous montre l’itinéraire à suivre pour entrer dans le salut. Mais le chemin de ce jeune homme va se trouver bloqué à un endroit précis : au passage de l’application des commandements à celui de l’entrée dans l’Amour ; ou dit autrement, au passage de la maîtrise au dessaisissement. Et Jésus le renvoie à sa liberté, tout en lui donnant la clé pour continuer à avancer.

            Alors, partons de la question du jeune homme à Jésus : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Nous portons tous dans les questions que nous adressons à Dieu la trace de nos ambigüités, la trace de notre nature profonde. C’est le cas pour ce jeune homme qui a de grands biens et qui leur est attaché. Il parle de la vie éternelle en terme d’héritage à acquérir. Il est dans une logique de possession, d’acquisition. Pour lui, la vie éternelle est comme un bien qu’il s’agit d’acheter. La formulation de sa question révèle l’ambigüité de son idéologie. Mais la logique de la vie éternelle et des biens éternels est au contraire une logique de dépossession, de décentrement, de don et non d’acquisition.

            Jésus n’a fondamentalement rien contre les personnes riches ou les richesses : Il a eu pas mal d’amis qui avaient des fortunes : son ami Lazare, la femme de l’intendant d’Hérode, et pas mal d’autres personnes. Mais Jésus révèle le danger des richesses qui réside dans le développement d’une logique de possession et qui, du coup, peut pervertir la relation à Dieu et aux autres. « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu ! »Jésus ne dit pas que ce n’est pas possible ; Il dit que c’est difficile, parce que la logique sous-tendue est diamétralement opposée.

            Il est paradoxal que tout au long de sa vie, l’homme devienne homme en construisant son autonomie. Enfant, il dépend des adultes; puis  il gagne son indépendance pour devenir autonome, sans dépendre des autres. (On n’aime pas dépendre des autres…) Et souvent, sur la fin de sa vie, l’homme redevient dépendant.

Le chemin du chrétien, lui, consiste à devenir non pas indépendant, mais libre, non pas autonome, mais disponible, et cette liberté, cette disponibilité s’acquièrent par et grâce à Dieu. Dieu nous fait devenir nous-mêmes en nous ouvrant à Lui et aux autres. Le chrétien devient lui-même en se dépouillant de Lui, de son égo, de son « sur-moi » comme dirait Freud (pour ceux qui parmi nous sont freudiens.). La question n’est donc pas de savoir quoi faire pour « obtenir en héritage la vie éternelle » ; mais elle est comment me préparer à accueillir la vie éternelle.

Maintenant, Jésus invite le « jeune homme riche » à vivre et à pratiquer les commandements. Mais, là aussi, notre brave jeune homme peine : « Maître, j’ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Il est insatisfait, parce qu’il sent que les commandements ne sont pas une fin en soi ; il sent qu’ils sont impuissants et à sauver et à donner la vie. Et il aspire à cela.

Je crois qu’il est important de ré-entendre ici deux choses. La première, c’est que les commandements sont une aide qui nous structurent, qui nous donnent une colonne vertébrale. C’est en quelque sorte la première étape qui nous aide à convertir notre vie, à l’orienter, à vivre selon Dieu. Loin de moi l’idée de les relativiser. Ils sont premiers. Mais pour autant, il ne faut pas les absolutiser. Le but des commandements est de nous faire entrer dans la vie, l’amour et le bien. Et à un moment donné, lorsqu’ils sont assimilés, lorsqu’ils ont formé notre vie, nous les dépassons et ils s’accomplissent d’eux-mêmes dans la charité. Voilà le passage où reste bloqué notre jeune riche. La première étape est accomplie. Elle le laisse frustré. Mais, il faut maintenant qu’il bascule dans l’Amour, dans la charité. Qu’il entre dans le don et qu’il sorte de l’acquisition. Vous remarquerez d’ailleurs que c’est à ce moment-là que Jésus pose sur lui son regard et, nous dit St Marc, qu’Il se met à l’aimer. Jésus l’invite à entrer dans un mode de vie guidé, orienté et déterminé par l’Amour. Mais, il n’est pas prêt à renoncer à tous ces biens, à sa logique de vie, et il s’en va tout triste. Dans le fond, il n’est pas prêt à aimer. C’est triste ! Nous retrouvons un enseignement similaire à l’Evangile de dimanche dernier : pour entrer dans l’Amour, il faut être capable de mourir à soi-même. Celui qui n’accepte pas de renoncer à lui-même, ne peut pas aimer. Voilà la meilleure préparation à l’accueil de la vie éternelle. Ce que Dieu regardera au terme de notre vie, ce n’est pas seulement si nous avons bien vécu, c’est-à-dire si nous avons fait le bien, respecté les commandements ; mais c’est aussi : est-ce que nous avons aimé ? L’amour est la meilleure préparation à la vie éternelle. Souvenez-vous de ce que Jésus dira à la pécheresse, apparentée à Sainte Marie Madeleine : « Si ses péchés, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, c’est parce qu’elle a beaucoup aimé. »

 

Il reste un autre aspect que j’aurais souhaité reprendre avec vous dans ce texte ; il est compris dans cette parole de Jésus répondant à la question : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu. » Jésus nous rappelle que le salut est d’abord l’œuvre de Dieu. C’est-à-dire que c’est Dieu qui sauve, et non pas l’homme qui se sauve. Le salut est toujours un don de Dieu auquel l’homme coopère. Cet équilibre n’a jamais été facile. Il y a eu différentes hérésies dans l’histoire de l’Eglise. Le Pélagianisme, issu d’un moine grand-breton, c’est-à-dire anglais, Pélage, prônait le fait que l’homme construit lui-même son salut et par contre-coup mettait en cause l’efficacité de la grâce de Dieu dans le salut de l’homme. St Augustin, tout comme St Germain d’Auxerre, St Loup de Troyes ou encore St Grégoire, combattront cette hérésie. Nous retrouverons la même problématique quelques siècles plus tard dans la controverse entre catholiques et protestants par rapport à la question du Salut. Luther va réagir contre des abus de certains catholiques qui pratiquent les bonnes œuvres pour obtenir leur salut. Il va rappeler la primauté de la grâce de Dieu dans l’œuvre du Salut.  Mais, il va durcir sa position en en venant à contester la pratique des bonnes œuvres. Or, l’équilibre se trouve dans les deux : il faut maintenir la primauté de Dieu et de sa grâce dans l’œuvre du salut et maintenir la pleine liberté de l’homme qui coopère ou non au salut offert par Dieu. Et cet équilibre se trouve dans la doctrine catholique du Salut.

 

En ce dimanche où nous réfléchissons sur la vie éternelle, sur l’importance des commandements et de l’Amour dans nos vies, prions pour tous ceux qui s’égarent sur le chemin du salut ; pour tous ceux qui restent bloqués à un stade ou à un autre sur ce chemin, pour tous ceux qui se détournent du salut. Et rendons grâce pour l’exemple radical qu’offre à notre monde la vocation religieuse : exemple de préparation à la vie éternelle, exemple de détachement par rapport aux biens de ce monde, exemple d’un mode de relation dans le célibat consacré qui sera le nôtre dans la vie éternelle où Dieu sera tout en tous. Amen !

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Messes du 8 au 14 décembre 2025

Semaine 50

Lundi 8 décembre – Immaculée Conception de la Vierge Marie

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  • Messe à l’église Notre-Dame à 18:30

Mardi 9 décembre – S. Juan Diego Cuauhtlatoatzin

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 10 décembre – Bienheureuse Vierge Marie de Lorette

  • Centre Bethléem et presbytère de Rugles à 10:00 – Catéchisme
  • Messe à l’église de la Madeleine à 11:30

Jeudi 11 décembre – S. Damase Ier, pape

  • Messe à l’église de Chéronvilliers à 18:00
  • Messe à l’Ehpad Le Beauclerc à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:00 – Chapelet de la confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de la Madeleine à 18:30
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  • Eglise de la Madeleine de 14:00 à 16:00 – Répétition Veillée de Noël – Crèche vivante
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Messes du 1 au 7 décembre 2025

Semaine 49

Année liturgique A

Lundi 1 décembre – de la férie

Mardi 2 décembre – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 3 décembre – S. François Xavier, prêtre

  • Messe à l’église de Bourth à 10:00 – Enfants du catéchisme
  • Messe à l’église de Pullay à 18:00

Jeudi 4 décembre – S. Jean de Damas, prêtre et docteur de l’Eglise

  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 18:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:00 – Chapelet de la confrérie
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de la Madeleine à 18:30
  • Centre Bethléem à 18:30 – Pizza veillée aumônerie
  • Presbytère de Rugles à 9:30 – Aumônerie 6ème
  • Eglise de la Madeleine de 14:00 à 16:00 – Répétition Veillée de Noël – Crèche vivante
  • Messe à l’église des Juignettes à 18:00
  • Centre Bethléem à 20:00 – Diner lycéen + 3ème
  • Centre Bethléem de 9:00 à 10:00 – Préparation mariage
  • Messe à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00