Homélie 1er Dimanche de Carême A – 25-26 février 2023
Jésus répondit : “Il est écrit ” !
Jésus est au désert après son baptême. Par quatre fois, il répond aux provocations de Satan par l’Écriture (Deutéronome, Ps 90). Le désert où Jésus se tient contraste avec le jardin en Eden, là « le Seigneur fit pousser toutes sortes d’arbres…et fruits savoureux ». (Gn 2)
1 – L’Esprit Saint et le don de Dieu
C’est conduit par l’Esprit Saint que Jésus entre au désert. Jésus est conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie. L’Esprit Saint l’anime en tout temps. L’Esprit Saint est le souffle de Dieu, puissance de vie. Cet Esprit, ce souffle créateur que Dieu donne à l’homme distingue l’homme de tous les vivants. « Le Seigneur modela l’homme avec la poussière tirée du sol : il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant » (Gn 2, 7).
Les Cendres reçues mercredi nous rappellent la fragilité de notre condition humaine. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gn 3, 9). Cette 1ère lecture au début du Carême nous renvoie à notre condition. L’homme est vivant car il vient de Dieu. L’homme est appelé à vivre en communion avec son Créateur, grâce à l’Esprit Saint. Appelons l’Esprit Saint, source de vie, souffle de feu !
2 – Satan et le dialogue perverti
« Si tu es le Fils de Dieu… » Par deux fois, Satan provoque Jésus sur sa condition de Fils de Dieu, révélée au baptême (Mt 3, 17). Il provoque Dieu, se met à la place de Dieu.
A la 3ème tentation, Satan veut recevoir l’honneur et l’adoration réservés à Dieu seul.
Satan, en hébreu, c’est l’accusateur, le diviseur, le tentateur. Satan est celui qui se met en travers du chemin de Jésus, chemin d’humilité, de service, de douceur.
Satan veut précipiter l’heure de Jésus et veut lui faire déclarer sa toute-puissance :
transformer des pierres en pains, sauter dans le vide, chercher la puissance terrestre. Satan veut faire croire que l’homme est immortel. Il déforme le commandement du Créateur. Nous avons en Genèse les mêmes provocations de Satan, représenté par le serpent. En méditant le récit de la chute d’Adam et d’Eve, de leur péché, de leur désobéissance, l’Église nous invite à choisir le Christ, Sauveur et Seigneur.
Dans la nuit de Pâques, nous ferons notre profession de foi, avec nos catéchumènes. Au Baptême –le temps du Carême est l’ultime préparation au Baptême – nous avons professé notre foi en nous engageant à renoncer à Satan, l’auteur du mensonge, pour faire grandir le règne du Christ. En lisant l’Évangile, relevez ce qui fortifie votre foi et nourrit votre prière.
3 – Le vêtement de l’humanité
Après avoir mangé le fruit, Adam et Eve ouvrent les yeux. En désobéissant à Dieu, ils sont nus, vulnérables, fragilisés. Leur infidélité a troublé la communion avec Dieu, entre eux et avec la création. Ils fabriquent un vêtement artificiel, superficiel : des feuilles de figuier cousues.
C’est de l’éphémère. Le Carême invite à jeûner et à partager. Regardons ce qui est artificiel, éphémère, superficiel, pour reprendre souffle, retrouver notre condition filiale.
Au baptême, j’y reviens pour la 3ème fois, nous avons reçu un vêtement blanc. « Vous avez revêtu le Christ ». Laissons Jésus nous revêtir de son Esprit Saint, de sa vie, de sa lumière…,
de sa sainteté (cf Lc 15).
Que cette Eucharistie, victoire du Christ sur le péché, soutienne notre marche. Jésus, le Pain de vie nous est offert, donné. Recevons-le avec joie et action de grâce. Amen