+
Messe de l’Armistice de la Grande Guerre
Mardi 11 Novembre 2014
Frères et sœurs,
Ce matin, nous commémorons plusieurs évènements. Tout d’abord, l’église fait mémoire de St Martin, évêque de Tours, évangélisateur de la Gaule au IV èm siècle, St Martin qui était dans l’armée romaine et qui a quitté ses fonctions pour recevoir le baptême et devenir chrétien.
A cette fête de St Martin vient s’ajouter la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 mettant fin à une guerre épouvantable où beaucoup de nos compatriotes ont perdu la vie, où beaucoup de familles ont été meurtries, cassées. Et à cette commémoration vient s’ajouter le centenaire de la déclaration de la Grande Guerre.
Ce matin, le message de l’Evangile vient nous rejoindre en nous posant cette question : comment es-tu serviteur, constructeur de la paix dans le monde d’aujourd’hui ?
Ce que cette commémoration nous redit, c’est que la paix a un prix. La paix coûte cher ; parfois, elle coûte la vie. Certes, nous vivons, dans notre pays, dans un contexte de paix…mais dans un climat qui n’est pas exempt de menaces ! Le terrorisme masqué, aussi sournois que silencieux ; nous vivons dans un contexte difficile où la défiance prend le dessus sur la confiance, où les crises se multiplient et s’enchainent : crise économique, crise politique, crise de l’identité…Dans ce contexte parfois tumultueux, comment sommes-nous constructeurs de paix ?
Construire la paix, c’est une réalité concrète. Celui qui s’engage en faveur de la paix doit commencer par la construire en lui-même. Il n’est pas possible d’être un artisan de paix si, en moi-même, je ne suis pas en paix. Et le premier ennemi de la paix, c’est le péché ; le péché qui fait que je n’aime pas l’autre, qui fait que je veux écraser l’autre ; que je ne le respecte pas ! Le péché abîme la relation avec Dieu et avec les autres ; il engendre le mal et la souffrance. Et là, seul le Christ peut libérer du péché ; des appétits de pouvoir et de puissance. Être artisan de paix, cela commence donc d’abord en moi puis autour de moi.
Fondamentalement, la paix est possible là où Dieu est. Seul Dieu permet l’unité profonde de tous ceux qui sont différents. Il ne peut y avoir d’union, de communion, d’unité en dehors de Dieu, Lui qui est l’unité de trois personnes. Car avec Dieu, les hommes découvrent un socle commun au-delà de leur différence. Avec Dieu, l’amour de celui qui est différent devient possible. Mais sans Dieu, cela devient de l’idéologie.
Ne peut être artisan de paix que celui qui est juste, qui vit justement. Nous savons tous combien l’injustice est source de violence. Alors se pose à nous ce matin cette autre question : quelle justice, quelle justesse est-ce que j’exprime dans ma vie ?
Celui qui s’engage en faveur de la paix découvre aussi que la paix a un prix ; qu’elle n’est jamais acquise et qu’elle appelle des sacrifices : d’abord le sacrifice de mon égo ; mais ensuite des sacrifices plus lourds qui peuvent aller jusqu’au don de la vie. Il y a une attitude noble et vertueuse chez tous ceux qui ont offert leur vie pour défendre un pays, une nation, un peuple, pour défendre notre liberté. Ce matin, à travers cette messe, nous leur rendons hommage ainsi qu’aux victimes de toutes les guerres. Leur sacrifice ne doit pas tomber dans l’oubli. C’est grâce à eux qu’un avenir a été offert à notre pays.
Notre prière dépasse les frontières de notre pays et rejoint toutes les populations qui sont massacrées, abusées ; sans oublier nos frères et sœurs chrétiens martyrisés en Terre Sainte, en Syrie, en Irak ! Notre prière rejoint toutes les forces de notre armée qui en plusieurs endroits du globe, soutiennent et défendent la paix, dans des conditions parfois très très difficiles. Puisse aussi notre société aimer et estimer toujours davantage nos forces armées ; puisse notre société retrouver le chemin de la foi et de la fidélité à Dieu et à l’Evangile, seul source de paix véritable. Amen !
