Menu Fermer

Homélie de la messe de la Fête Patronale de la Saint Martin du Père Julien PALCOUX

+

Fête Patronale de la Saint Martin

Pardon de Francheville

Frères et sœurs,

La vie de St Martin étant tellement riche que l’on peut, sans trop de difficultés, parvenir à exposer des traits, des caractéristiques de sa vie, sans forcément se répéter d’une année sur l’autre. Sa vie nous est connue par son biographe, Sulpice Sévère, qui a publié une Vita Martini du vivant même du saint (avant novembre 397). Pour replacer Sulpice Sévère dans son époque, il écrit la Vita Martini au moment où St Augustin rédige ses Confessions, au moment où St Jérôme, établi depuis 10 ans dans la grotte de la Nativité à Bethléem, traduit l’Ancien Testament et les Evangiles en latin, au moment où St Ambroise est évêque de Milan. C’est donc une époque très riche pour la chrétienté en train de se développer.

Je vous rappelle que Saint Martin naquit au début du IVème siècle en Hongrie, issu d’une famille non chrétienne, mi slave, mi-celte. Son père, originaire de Pavie au nord de l’Italie, était un tribun militaire de l’empire romain, c’est-à-dire, officier de l’armée romaine. Le jeune Martin, dont le prénom est étymologiquement lié à l’armée (Martin vient du Dieu latin Mars, Dieu de la guerre) est destiné à une carrière militaire un peu contre son gré. Depuis tout longtemps, le tout jeune Martin est attiré par la foi chrétienne, mais, devant l’opposition de son père qui veut qu’il fasse sa carrière dans l’armée, il fuit le domicile familial à l’âge de 10 ans et, se réfugiant dans une église, il demande à être accueilli comme catéchumène. Cette fugue enfantine préfigure sa fuite du monde à l’âge adulte. Cependant, dénoncé par son père, Martin fut arrêté, enchaîné et dut se soumettre aux exigences du Conseil Suprême en revêtant l’uniforme de la légion. Il avait quinze ans. Le père de Martin n’attendit pas que son fils ait atteint l’âge légal, fixé à 19 ans, pour le remettre à l’autorité militaire. A cette époque, le métier militaire était devenu héréditaire. 

Pour varier ce que l’on peut rapporter sur ce saint bien connu, je voudrais regarder trois aspects de sa vie, qui bien sûr, nous édifient pour notre propre vie, et, en abordant des aspects connus de sa vie, je vais essayer de vous présenter des aspects méconnus.

Vous connaissez tous St Martin comme modèle de charité. St Martin qui aux abords de la ville d’Amiens va découper sa chlamyde en deux et en revêtir un pauvre nu. Lorsque St Martin accomplit ce geste de charité que la tradition va immortaliser, il n’est pas encore baptisé. Il est alors intéressant de voir combien sa vie à l’armée était déjà entièrement pétrie de charité. Car, sous son bel uniforme, Martin demeura fidèle à ses sentiments religieux et à sa vocation première. Il fit donc l’apprentissage de la patience, qualité ô combien nécessaire à un moine ! Il vivait en compagnie d’un serviteur, d’une ordonnance, ainsi qu’il convenait à sa qualité d’officier. Mais Martin renversait les rôles : c’était lui, le maître, l’officier, qui servait son serviteur. Il brossait les chaussures de ce dernier après l’avoir lui-même déchaussé. C’est lui aussi qui faisait le service de la table. Ainsi est indiqué que Martin réalise déjà le mode d’existence donné en exemple par le Maître qui s’est fait le serviteur des siens jusqu’à la mort sur la croix. Songeons aussi au lavement des pieds, le soir du Jeudi Saint au moment où Jésus va pénétrer dans les affres de sa Passion. Martin demeura ainsi trois ans sous les armes, sans être encore baptisé mais déjà bien plus chrétien que beaucoup de chrétiens de son temps aussi bien que du nôtre. Ses camarades l’aimaient et le respectaient, car sa conduite était à tous égards exemplaire : gentillesse ( benignitas ), amour fraternel ( caritas ), patience (patientia ), sobriété (frugalitatem ) et surtout humilité ( humilitas ). Sans avoir reçu le baptême, Martin vivait déjà selon l’Evangile par ses bonnes œuvres, assistant les malades, secourant les malheureux, donnant de la nourriture et des vêtements aux indigents. Sur sa solde, il ne réservait que de quoi manger chaque jour.

Saint Martin était aussi un homme de vérité. Là, je voudrais évoquer un aspect souvent méconnu de sa vie. Il a affronté et combattu toute sa vie le démon qui venait l’embêter. En quittant l’armée du Rhin, Martin se rendit aux confins de l’Aquitaine, auprès de l’évêque de Poitiers, Hilaire, que Martin admirait pour la fermeté intransigeante de sa foi orthodoxe et son courage dans la résistance aux exigences de l’empereur Constance II, lequel, piqué de théologie, prétendait persécuter la foi de Nicée et obtenir le ralliement inconditionnel des évêques d’Occident à l’arianisme. Ce premier séjour de Martin à Poitiers est à situer entre l’été 356 et le départ d’Hilaire pour l’exil, banni en Orient par Constance pour avoir osé lui tenir tête. St Hilaire voudrait ordonner prêtre Saint Martin. Mais St Martin, s’en juge indigne : il refuse le diaconat et le presbytérat, mais accepte la fonction d’exorciste, considérée à l’époque comme une fonction subalterne. A quelque temps de là, Martin eut une vision dans son sommeil et il reçut l’ordre de rendre visite à sa famille encore païenne. Il s’en ouvrit à Hilaire qui lui accorda son consentement, tout en lui faisant prendre l’engagement de revenir à Poitiers. Au cours de son chemin, et après avoir dépassé Milan), où l’empereur Constance II réside encore, jusqu’en 357, avec sa cour, Martin fut arrêté, mais cette fois ce fut par le diable, qui avait pris figure humaine. Pour Sulpice-Sévère, le biographe de Martin, c’est peut-être une manière de désigner l’empereur pro-arien sous son identité satanique et de faire allusion à une démarche de Martin (demandée par Hilaire ?), fils d’un officier supérieur et ancien garde du palais de Constance, auprès de celui-ci pour le ramener à l’Orthodoxie. Le diable, peut-être l’Antichrist Constance, demanda à Martin où il allait. S’il n’y a pas eu d’entrevue de Martin avec l’empereur, peut-être y a-t-il eu un contrôle de police à la sortie de la capitale impériale. Venant d’auprès de l’évêque de Poitiers bien connu pour son opposition doctrinale à l’empereur, Martin ne pouvait être que suspect à la police impériale. Martin ayant répondu à la fois avec prudence et insolence qu’il allait là où le Seigneur l’appelait, le diable incarné lui dit : ” Où que tu ailles, et quoi que tu entreprennes, tu trouveras le diable devant toi “. A l’instar du Christ dans le désert de Juda (cf. Mt. 4, 1-l let Le. 4, 1-13), Martin lui cloua le bec en citant le verset 6 du psaume 118 ( 117 ) : ” Le Seigneur est pour moi, plus de crainte, que me fait l’homme, à moi ? ” Et aussitôt Satan disparaît.

Enfin, dernier aspect que je reprends, c’est que St Martin était un homme de réconciliation. Saint Martin sait qu’il va mourir. Son décès a dû se produire dans sa 81ème année et dans la première quinzaine du mois de novembre 397, peut-être le 8. Martin dut effectuer une visite pastorale dans la paroisse de Candes, ” car les clercs de cette église se querellaient, et il désirait y restaurer la paix… La paix rétablie entre les clercs, il songeait désormais à revenir à son monastère, quand, soudain, ses forces physiques commencèrent à l’abandonner ; il convoque ses frères et leur fait savoir qu’il est mourant. Mais alors, ce fut chagrin et deuil parmi les assistants ; ils n’ont qu’une seule plainte à la bouche : Père, pourquoi nous abandonnes-tu ? A qui nous laisses-tu, dans notre esseulement ? Sur ton troupeau vont se jeter des loups rapaces ; qui nous gardera de leur morsure, si le pasteur est frappé ? Nous savons bien que ton unique désir est le Christ, mais tes récompenses sont hors de toute atteinte : elles ne diminueront pas pour avoir été retardées. Aie plutôt pitié de nous, que tu abandonnes “.

Notre liturgie, faisant échos à ce dernier combat, a choisi l’épître de St Paul aux Philippiens, entendu en 2ème lecture : ” si vivre dans la chair fait fructifier mon œuvre, je ne sais que choisir. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en retourner pour être avec le Christ, car c’est de beaucoup le meilleur ; mais rester dans la chair est plus nécessaire à cause de vous. Et dans cette conviction, je sais que je demeurerai et que je resterai près de vous tous pour votre progrès et la joie de votre foi, afin que vous ayez en moi un abondant sujet de vous vanter en Christ Jésus, par mon retour auprès de vous ” ( Ph. 1, 22-26 )Et saint Martin, pour sa part, adresse au Christ cette prière : ” c’est un lourd combat que nous menons, Seigneur, en te servant dans ce corps ; en voilà assez des batailles que j ‘ai livrées jusqu’à ce jour. Mais si tu m’enjoins de rester en faction devant ton camp pour continuer d’y accomplir la même tâche, je ne me dérobe point et je n’invoquerai point les défaillances de l’âge. Je remplirai fidèlement la mission que tu me confies. Tant que tu m’en donneras l’ordre toi-même, je servirai sous tes enseignes. Et bien que le souhait d’un vieillard soit de recevoir son congé, sa tâche terminée, mon courage demeure pourtant victorieux des ans et ne sait point céder à la vieillesse. Mais si désormais tu épargnes mon grand âge, c’est un bien pour moi que ta volonté, Seigneur ? Quant à ceux-ci, pour qui je crains, tu les garderas toi-même “.

Finalement, notre moine-soldat, Saint Martin de Tours, meurt en moine et en pasteur, c’est-à-dire en évêque et non pas, comme ce sera trop souvent le cas jusqu’à nos jours, hélas, en administrateur. En pasteur, puisqu’il meurt dans une de ses paroisses, à Candes, au cours d’une visite pastorale ayant eu pour fin éminemment épiscopale de rétablir la concorde à l’intérieur du ” presbyterium “. En moine allongé dans la cendre, en ascète étendu sur le cilice, refusant d’adoucir ses souffrances de vieillard agonisant en acceptant ” que l’on plaçât du moins sous son corps de misérables couvertures “. Quant aux funérailles, qui eurent lieu certainement le 11 novembre 397, elles furent triomphales devant une foule qui pleurait et applaudissait en même temps.

Que l’intercession de St Martin nous fortifie dans l’adhésion à la Vérité qu’est Dieu, dans l’exercice de la charité qui nous fait rechercher le bien des autres avant le nôtre. Que St Martin nous aide à devenir de vrais artisans de paix, de réconciliation ceux à qui Jésus promet le Royaume des Cieux en récompense. Qu’Il veille et protège tous les habitants de ce village de Francheville ainsi que tous nos frères de charité qui ont choisi St Martin comme le Saint Patron de leur confrérie. Amen !

Actualités de la Paroisse - articles récents

Messes du 16 au 22 décembre 2024

Semaine 50

Lundi 16 décembre – de la férie

  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Eglise de la Madeleine de 19:15 à 20:15 – Répétition chant Noël

Mardi 17 décembre – de la férie

  • Centre Bethléem de 16:30 à 18:30 – Patronage 
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30

Mercredi 18 décembre – de la férie

  • Centre Bethléem et Presbytère de Rugles de 10:00 à 11:00 – Catéchisme
  • Presbytère de Rugles de 14:30 à 16:30 – Réunion catéchiste
  • Bourth de 16:30 à 17:30 – Catéchisme 6ème
  • Messe à l’église de Mandres à 18:00

Jeudi 19 décembre – de la férie

  • Eglise de la Madeleine à 15:00 – Chapelet de Montligeon
  • Messe à l’église de Juignettes à 18:00

Vendredi 20 décembre – de la férie

  • Messe à la Maison de Retraite Korian La Risle à 15:00
  • Eglise de la Madeleine à 16:30 – Chapelet de la confrérie
  • Eglise ND de Chaise-Dieu du Theil de 17:00 à 18:00 – Prière silencieuse
  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Centre Bethléem de 18:30 à 19:30 – Aumônerie, 5ème et 4ème
  • Eglise de la Madeleine de 14:00 à 16:30 – Répétition veillée de Noël avec les enfants présents le soir de Noël
  • Messe anticipée à l’église des Bottereaux à 18:00
  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Centre Bethléem de 11:00 à 16:00 – Foi et lumière
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00

Messes du 23 au 29 décembre 2024

Semaine 51

Lundi 23 décembre – S. Jean de Kenty, prêtre

  • Eglise de la Madeleine de 14:00 à 16:30 – Répétition veillée de Noël avec les enfants présents le soir de Noël
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Eglise de la Madeleine de 19:15 à 20:15 – Répétition chant Noël

Mardi 24 décembre – de la férie

  • Messe de la veille avec crèche vivante à l’église de St Germain de Rugles à 17:30
  • Messe de la veille avec crèche vivante à l’église de La Madeleine à 19:30
  • Messe de la nuit à l’église des Barils à 23:00

Mercredi 25 décembre – Nativité du Seigneur

  • Messe de l’aurore à l’église de Bourth à 9:15
  • Messe du jour à l’église de La Madeleine à 11:00

Jeudi 26 décembre – Saint Etienne, premier martyr

  • Messe de Noël à la Vannerie à 15:00
  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 18:00

Vendredi 27 décembre – Saint Jean, apôtre et évangéliste

  • Eglise de la Madeleine à 17:30 – Adoration
  • Messe à l’église de La Madeleine à 18:30
  • Messe à l’église Notre-Dame à 9:15
  • Messe anticipée à l’église de Chéronvilliers à 18:00
  • Messe à l’église de St Germain de Rugles à 9:15
  • Messe à l’église de La Madeleine à 11:00