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Fête de la conversion de St Paul
Clôture de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Clôture de la neuvaine de prière pour l’unité des chrétiens
Pour la paroisse de Verneuil
Samedi 25 janvier 2014
Frères et sœurs,
Il se trouve que nous fêtons aujourd’hui et la conversion de St Paul et que nous achevons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Ce n’est pas un hasard si la semaine de prière pour l’unité des chrétiens s’achève sur la fête de conversion de St Paul. Cela nous redit que la question de l’unité est profondément liée à la question de la conversion et qu’elle est une œuvre de réconciliation. En effet, lorsque Jésus est venu sur terre, il n’a institué qu’une seule église. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec plusieurs églises, plusieurs confessions religieuses au sein de la même religion chrétienne. Jésus n’en a pas fondé plusieurs, mais une. Le travail de l’unité doit donc être une œuvre de réconciliation suite aux différentes divisions qui ont abîmé la religion chrétienne.
Il y a au moins deux points communs entre la conversion de St Paul et la question de l’unité. Le premier, c’est que tous deux sont l’œuvre de Dieu. C’est Dieu qui terrasse Saul sur le chemin de Damas, qui met à mort le vieil homme pour relever un homme nouveau, qui verra d’une manière nouvelle le monde et ses créatures. Saul terrassé est marqué par la mort. Il est aveuglé par la lumière parfaite de Dieu, il perd ses repères, il devient dépendant. Et recouvrant la vue, il est conduit par un homme religieux, Ananie, à recevoir le baptême. Il passe de la mort à la vie. C’est la puissance du Ressuscité qui le terrasse puis le convertit.
De même, la question de l’unité est, il ne faut pas l’oublier, l’œuvre de Dieu. C’est Dieu qui fait grandir l’unité, qui la réalise, qui la construit. Si nous pensons, même avec de bonnes intentions, que la question de l’unité repose sur nous et nos efforts, alors nous nous trompons. Ceci dit, ce qui est vrai, c’est que nous avons la faculté de la favoriser ou de la bloquer. Et c’est à cette place que nous pouvons intervenir et que nous devons travailler. Et la conversion de St Paul nous redit que rien n’est impossible à Dieu. Donc, l’unité n’est pas non plus impossible.
Le deuxième point commun entre la conversion de St Paul et la question de l’unité réside dans le fait que se convertir à Dieu conduit à convertir sa manière de vivre, de se situer, par rapport aux autres. « Qui es-tu ? » demandera Saul terrassé par le Christ sur le chemin de Damas. « Je suis Celui que tu persécutes ! » Or, qui Saul persécute –t-il ? les chrétiens !
Par conséquent, croire en Jésus-Christ conduit à reconnaître son existence dans ses disciples. L’adhésion au Christ conduit immédiatement à l’adhésion à son Corps qui est l’Eglise. Persécuter les chrétiens, c’est persécuter le Christ. Adhérer au Christ, c’est adhérer à son Corps qui est l’Eglise. Nous devons donc tous réfléchir à notre propre adhésion à l’Eglise.
Au travers de ces deux remarques, nous voyons bien que la question de l’unité ne nous appartient pas. Nous voyons bien que la question juste à nous poser est celle-ci : comment participons-nous à la réalisation de l’unité des chrétiens ? Comment collaborons-nous à l’œuvre de Dieu ?
Et là, frères et sœurs, il nous faut être concrets. L’unité des chrétiens nous dépasse. Tout n’est pas à notre portée. Mais, vous comprenez bien qu’on ne peut pas œuvrer à l’unité des chrétiens, si déjà au sein de notre Eglise, nous ne sommes pas dans l’unité. Et, il nous sera difficile d’être uni dans l’église, si déjà dans nos paroisses nous ne le sommes pas. La question de l’unité commence d’abord par là où nous sommes. Elle commence par la question de notre communion. Quelle communion vivons-nous les uns avec les autres ? Là est la vraie question.
« L’unité dans la diversité » est malheureusement plus souvent un slogan qu’une réalité vécue. Est-ce que j’accepte ceux qui, dans la paroisse, ne pensent pas comme moi ? Est-ce que je respecte ceux qui ont une autre sensibilité spirituelle, liturgique ? Est-ce que j’estime ce que les autres sont, tout en reconnaissant qu’ils apportent des choses différentes et complémentaires? L’unité commence ici. Et si une paroisse vit dans la communion, dans le respect des uns et des autres, alors vous verrez, non seulement tout le monde trouvera sa place, mais aussi la paroisse sera attractive, et on aura envie d’y venir, de la rejoindre. L’unité ne se construit jamais sur le seul dénominateur de ce que nous partageons en commun. Certes, ce qui nous rassemble, ce que nous partageons en commun est premier, mais pas suffisant. L’unité se construit aussi sur l’acceptation des différences des autres. C’est dans le refus de cette acceptation que se trouve le véritable intégrisme. Le véritable intégrisme n’est pas dans la question du latin ou de la liturgie comme on l’entend trop souvent. Le véritable intégrisme réside dans l’absolutisation de points de vus personnels que l’on impose aux autres, contestant et niant de ce fait la différence qu’apporte l’autre.
L’unité est aussi une œuvre de réconciliation ; sinon, nous restons dans l’utopie, dans l’idéologie. Alors se pose à nous la question : comment est-ce que nous vivons cette dimension de réconciliation au sein de notre paroisse ? Est-ce que nous savons demander pardon lorsqu’il y a eu des blessures, des paroles blessantes ou déplacées de dites ? Est-ce que nous demandons dans notre prière de progresser dans l’estime de ceux que nous avons du mal à apprécier ? Est-ce que nous avons une attitude humble qui permet d’éviter que nous prenions nos propres projets, nos propres points de vue, pour la norme de ce qu’il faut faire.
Tout cela est certainement plus facile à dire qu’à faire…Et puis, il reste un mot à dire sur les sacrifices. Travailler à l’unité implique de faire des sacrifices, parfois gros, parfois coûteux… Mais, frères et sœurs, ces sacrifices sont féconds. Parce que ce sont eux et les personnes qui les font qui font avancer l’unité.
Alors, évidemment, nous avons tous à progresser dans l’œuvre de l’unité, dans notre propre conversion, dans les réconciliations que nous avons à vivre, les pardons que nous avons à donner. Certes, mais, je souhaiterais terminer en remerciant toutes les personnes qui font progresser l’unité sur la paroisse. Certains peuvent parfois avoir l’impression de subir, mais qu’ils sachent qu’ils sont les garants et les artisans de l’unité. Et c’est une œuvre noble parce que de notre communion, dépend l’efficacité de l’évangélisation. Amen !
