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Fête de la Visitation de Notre-Dame
Jeudi 31 Mai 2018
Frères et sœurs,
Nous clôturons le mois de Mai avec la fête de la Visitation de Notre-Dame. Cette fête comporte une bonne nouvelle fondamentale, essentielle : Dieu est en nous !
« Pousse des cris de joie, fille de Sion !, dit le prophète Sophonie, « le Roi d’Israël, le Seigneur, est en toi ! » Dieu n’est pas extérieur à nous ; Il est en nous ! Cette Bonne Nouvelle en comporte une autre, notamment pour tous ceux qui prient la Vierge Marie fidèlement, pour tous ceux qui lui vouent une dévotion : Marie nous apporte Jésus, comme le dit l’Evangile de la Visitation. Même si nous prions Marie, personnellement, à travers le chapelet, Marie nous apporte et nous conduit à Jésus ! Comme dit Saint Louis-Marie Grignon de Montfort , il n’y a pas de chemin plus sûr pour aller à Dieu que de passer par Marie.
« Le Seigneur est en toi » dit donc le prophète Sophonie. Il nous ouvre à la présence intérieure de Dieu en nous. Cette présence est une Bonne Nouvelle, car trop souvent, nous pensons Dieu comme un principe, une réalité extérieure à nous ; or Dieu est intérieur à nous. En fait, il ne faut pas « ajouter » Dieu dans sa vie, mais il faut s’ouvrir à sa présence en nous. Marie nous guide dans ce chemin d’intériorité ; elle nous apprend à nous rendre attentif et disponible à la présence discrète de Celui qui, invisible à l’œil nu, habite notre cœur. Marie nous apprend à ne pas seulement vivre extérieurement, c’est-à-dire en relation avec d’autres, mais aussi à vivre intérieurement, en présence de Dieu.
Il est vrai que Marie, par rapport à nous, est habitée d’une manière particulière par Dieu. Jésus prend chair en elle. Elle porte Dieu. Et que fait-elle ? elle porte immédiatement le Trésor qui réside en son sein, elle le porte à sa cousine. Elle ne garde pas pour elle le don de Dieu, elle va immédiatement l’apporter aux autres. Marie nous redit ainsi que l’habitation de Dieu en nous est la source et la cause de toute mission ; il y a un équilibre à trouver entre le don de Dieu que l’on reçoit en nous et le don de Dieu que l’on fait aux autres. Pour un chrétien, garder pour soi le don de Dieu, la foi, en en faisant une affaire strictement personnelle, sans avoir le souci de la transmettre aux autres, n’est pas juste. Tout comme se donner aux autres, dans des activités, l’associatif , le service, en taisant notre foi ou en la cachant n’est pas juste. Marie nous apprend à trouver cet équilibre difficile. Le dynamisme missionnaire dépend de la qualité de notre vie intérieure en communion avec la présence de Dieu en nous. Que Marie nous aide à grandir dans cette communion.
Chose remarquable, lorsque Marie visite sa cousine Elisabeth, les enfants, tous deux dans le sein de leur mère, se saluent. Cette scène est importante : elle montre que les enfants non seulement sont vivants dans le sein de leur mère, mais même qu’ils agissent déjà en tant que personne. Que Marie nous aide à estimer, à protéger et à défendre la Vie dans le sein de la Mère, toute vie…même celle qui arrive quand elle n’est pas désirée. Nous vivons aujourd’hui un paradoxe étonnant : d’un côté, l’enfant est un objet que l’on réclame, que l’on veut acheter : c’est notamment tout ce qui se prépare avec les Lois sur la PMA, la GPA. L’enfant est un objet que l’on achète. D’un autre côté, l’enfant non désiré est tué ! Quel point commun y a –t-il entre ces deux comportements ? Le point commun réside dans le fait que dans les deux cas triomphe le point de vue égoïste de l’homme qui ne se considère que lui, et qui ne prend pas en compte le point de vue de l’enfant. Une nouvelle fois, mais de manière déguisée, le point de vue du plus fort l’emporte sur le plus faible !
Il n’y a aucun jugement dans ce que je dis, mais il faut considérer et respecter les droits de l’enfant et non les sacrifier sur l’autel de l’égoïsme de l’homme ! Le vote récent favorable à l’avortement en Irlande fait malheureusement basculer une Europe d’origine chrétienne dans une culture de mort. Seule désormais la Pologne résiste encore et protège la vie du plus faible. Que la Vierge Marie, Mère, nous aide à estimer et à défendre le prix de toute vie humaine : celle de l’enfant à naître comme celle de la Maman qui n’a plus d’enfants ou de la femme qui n’arrive pas à en avoir. Amen !