La revue Eglise d’Evreux N°26 avril 2014
Le film qui se déroule devant nous tous les jours nous décrit un monde et des personnes en dérive : Centrafrique, Ukraine, Moyen Orient, Afghanistan… plus près de nous dans nos rues, villages, villes, cités… nous connaissons ou croisons des hommes et des femmes qui se parlent seul à seul dépassés par les événements.
Comment ne pas penser à ces trois femmes qui au matin de Pâques prennent la route du tombeau, angoissées : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? ». C’est un inconnu qui va les rassurer : « …Le crucifié est ressuscité, Il n’est pas ici, allez le dire à ses disciples… » (Marc 16, 1-8).
Ou encore comment ne pas penser à ces deux hommes sur le chemin d’Emmaüs qui devisent entre eux le coeur triste et découragés parce que Celui sur qui ils ont misé a été mis à mort, c’est encore un inconnu qui marche avec eux et qui les rassure en leur expliquant le sens de ces événements (Luc 24, 13-35).
Nous aussi, sur les chemins de nos vies nous sommes souvent bloqués, découragés par les événements qui se succèdent : maladie, mort, chômage, échecs… précarités de tout genre.
Dans ce contexte, célébrer Pâqu es : ›› C’est reconnaître cet inconnu : le Ressuscité qui fait triompher la vie sur la mort, la lumière sur les ténèbres. Il s’agit de rencontrer Jésus le Ressuscité pour se « laisser sauver et se laisser libérer du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement » comme l’écrit le pape François dans La Joie de l’Evangile.
›› C’est aussi s’engager à aller dire et à témoigner de cette Bonne Nouvelle : « Il est ressuscité, Il est vivant, n’ayez pas peur… » sur les chemins de la vie en se faisant proche de tous nos frères et soeurs pour témoigner de cette espérance de Pâques : les ténèbres sont
vaincues par la lumière. C’est à cela aussi que nous engage notre évêque dans la démarche synodale.
›› C’est aussi permettre dans nos familles, nos paroisses, nos lieux de vie que des hommes et des femmes particulièrement des jeunes entendent et répondent à l’appel du Seigneur dans différentes formes de vie et d’engagement y compris le sacerdoce ministériel et la vie religieuse pour demeurer des témoins du Ressuscité et des signes qui rappellent ce Dieu qui nous précède dans nos Galilées. Notre prière pour les vocations prendra alors le chemin d’une prière vivante, engageante et appelante.
Bonnes fêtes de Pâques !
par le Père Alain Mabiala