Homélie 3ème Dimanche de Carême A – 11-12 mars 2023
L’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5)
L’Esprit Saint est l’eau vive qui jaillit du cœur transpercé de Jésus. L’Esprit Saint jaillit non plus du rocher du livre des Nombres ou de l’Exode, mais de Jésus Sauveur. Cette eau vive nous abreuve depuis notre baptême. Le Carême est une invitation à faire l’expérience du Sauveur, à le rencontrer, car il est au milieu de nous, Il est Dieu avec nous, pour nous !
1 – Le Peuple marche dans le désert
Le peuple crie vers Moïse « Donne-nous à boire ? » (Ex 17) ou « Qu’allons-nous boire ? » (Ex 15, 24). Voici les « murmures » (Ex 15, 24). Le murmure, c’est la critique par derrière, cela détruit. Moïse se tourne vers le Seigneur.
Jésus est au désert, après son baptême. Au désert, le Peuple a soif ; Jésus a faim. Dans les Béatitudes, Jésus proclame : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés » (Mt 5). Cette justice est proclamée par Saint Paul (Rm 5) : « Nous sommes devenus justes par la foi ». Nous pensons, vivons, agissons avec les sentiments de Jésus, avec son cœur accordé au Père. Par notre baptême, nous sommes ajustés à Dieu, accordés à lui, par l’eau vive de l’Esprit Saint (Jn 4). Le désert est un lieu d’épreuve, de fidélité, de choix, de silence. Regardons nos engagements, nos promesses.
2 – Le Peuple est sorti d’Égypte
« Moi, je serai là » (Ex 17). Cette Parole traverse l’Écriture. Au buisson ardent (Ex 3), Moïse a la certitude de la présence du Seigneur. Lorsque Moïse fait le tour du buisson, Dieu parle, se révèle. Ce n’est plus seulement le Dieu des Pères, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob. Il est le Dieu infini, qui brûle sans se consumer, le Dieu miséricordieux : « J’ai vu la misère de mon Peuple et je suis descendu » (Ex 3, 7). Dieu choisit Moïse pour libérer son peuple : « Je serai avec toi » (v. 12). Malgré le refus de Pharaon, Moïse fait sortir le Peuple et le conduit à travers le désert vers la Terre Promise. Le trajet est long. Il a soif, a faim, il regrette l’Égypte. « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? » (Ex 17, 3)
Le bâton est un des signes de la puissance de Dieu. Le bâton évoque la Croix du Sauveur qui assainit les eaux (Ex 15). Il annonce le baptême. Être baptisé, ce n’est pas un rite magique, ni une assurance vie. Le baptême transforme, transfigure. Le Père dit : Tu es mon enfant bien-aimé ». Remercions le Seigneur et prions pour les futurs baptisés.
3 –En route vers le Sinaï
La sortie d’Égypte est la libération de l’esclavage. Dieu veut que son Peuple lui rende un culte sur la Montagne, le Mont Sinaï/l’Horeb : la montagne de l’Alliance.
Pendant le Carême, nous avançons de montagne en montagne. Le 1er dimanche, Satan emmène Jésus « sur une très haute montagne » (Mt 4). Jésus règne à la droite du Père (Credo).
Au 2ème dimanche de Carême, c’est la Montagne de la Transfiguration, nouvelle révélation de Jésus. Il est le Bien-Aimé, la Parole vivante et ultime du Père.
Ce dimanche, nous sommes à l’Horeb, la montagne où Moïse a reçu la Loi, où Elie se réfugie pour prier (1R 19) et le Mont Garizim (Samarie). Nous allons à Jérusalem, pour les autres dimanches de Carême. La Croix du Christ est dressée sur un petit monticule. Le rocher ouvert annonce le cœur transpercé, d’où jaillit l’eau vive de l’Esprit Saint et les sacrements, le baptême et l’Eucharistie. Dieu est pour nous, avec nous, en nous ! «La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5, 8).