Homélie 17 et 18 décembre 2022
« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1,24).
Cette année, avec saint Matthieu, nous approchons de Noël aux côtés de saint Joseph. Il est le serviteur fidèle, comme l’est Marie dans l’Evangile de saint Luc. Quelle docilité de saint Joseph !
quelle foi et quelle confiance en Dieu … et en Marie ! Prions saint Joseph pour nos familles, pour les jeunes qui cherchent leur vocation, pour les couples qui se préparent au mariage. Joseph prend chez lui Marie, son épouse, dont le fils est rempli de l’Esprit saint. Nous sommes devant un mystère, qui nous conduit à la crèche. Je vous propose de nous rendre en esprit à la crèche, comme pour faire un pèlerinage spirituel en regardant les principaux personnages ou éléments de la crèche.
C. connaitre Jésus. Parfois, on me demande. Pourquoi l’âne et le boeuf dans la crèche ? l’Evangile n’en parle pas. La crèche a été imaginée par saint François d’Assise, au 12ème siècle. Elle nous aide à connaitre Dieu. Saint François connaissait bien la Bible. Il lit dans le prophète Isaïe : Le boeuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas (Is 1,3). Cette parole est redoutable. Isaïe affirme que les animaux les plus ordinaires et utiles ont de la reconnaissance pour leur maitre, alors que nous les hommes, nous sommes parfois ingrats, nous voulons notre indépendance même face à notre Créateur, ce Père de toute tendresse. Viens Seigneur Jésus !
R. comme le Ravi ! il a une place particulière dans nos crèches. Ce n’est pas « l’idiot du village ».
Non, le ravi est eclui qui devant l’enfant Jésus qui vient de naitre laisse jaillir en lui la joie profonde,
l’émerveillement. Dieu a visité son peuple. Combien de fois dans les Evangiles nous voyons les foules rendre gloire à Dieu pour les guérisons ou les signes que Jésus accomplit. Le ravi prend le relais des anges : Gloire à Dieu au plus haut des cieux !
E comme l’étoile qui guidera les Mages vers Jésus, le Roi qui vient de naître. L’étoile (nous en voyons beaucoup dans les rues) nous invite donc à adorer Jésus, à le suivre. Jésus est la lumière du monde.
Certes, des ténèbres nous environnent (péchés, violences, scandales…).
Viens Seigneur Jésus, le monde a tant besoin de toi !
C comme chercher. Nous regardons les bergers qui reçoivent en premier la bonne nouvelle de la naissance de Jésus. A l’écart, certes, du reste du peuple juif. Ils sont au travail. Ils veillent. Jésus nous recommandera de veiller et de prier, pour ne pas entrer en tentation, pour écouter sa Parole, pour demander des ouvriers à la moisson. Plus encore, les bergers sont des pasteurs qui vont chercher le Bon Pasteur, le Vrai Berger. Oui, nous sommes le troupeau que le Seigneur conduit.
H comme hébergement. Joseph et Marie habitent Nazareth et vont se rendre à Bethléem. De Bethléem, ils devront fuir en Egypte, à cause de la jalousie d’Hérode. Prions pour ces hommes et ces femmes dans le monde qui n’ont pas de toit, de maisons, ces enfants privés de familles, à cause des princes d’aujourd’hui, jaloux et violents, égoïstes et éternellement insatisfaits comme Hérode.
Le Roi de l’univers nait dans une crèche, une étable… Voilà son palais. Jésus nait à l’abri des regards, des puissants. Il apprend à redécouvrir la simplicité de l’ordinaire. Viens Seigneur Jésus !
E comme Eucharistie… Jésus est au centre de la crèche. Bethléem, la maison du pain ! le Seigneur est vraiment le Maitre. En recevant le pain de Vie, à chaque messe, nous revivons Noël. Sous le signe fragile d’un enfant, du pain, Dieu se donne à nous, pour nous. « Que Jésus enfant soit le signe concret d’une foi limpide et simple, qui éclaire, oriente et dirige notre vie et celle de ceux qui nous sont chers (saint Jean Paul II, angelus, 17 décembre 1978). Amen.