Homélie 29ème Dimanche TO – Dimanche 16 octobre 2022 C
Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de prier sans se décourager (Lc 18)
Jésus monte à Jérusalem. C’est le lieu de sa vie offerte, de sa mort et de sa résurrection. Le verset : « Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi » (Lc 18, 7) n’est pas une angoisse de Jésus, mais les Évangiles sont écrits pour soutenir la foi des premiers chrétiens, de l’Église en marche vers le Royaume, proclamer cette certitude : le Seigneur vient.
1 – Le peuple est au combat
Tant que nous sommes sur cette terre, nous avançons dans le monde, où l’ivraie et le bon grain sont mélangés. Il ne nous appartient pas de dire qui sera sauvé ou non, mais face aux diverses épreuves de notre vie (santé, famille, travail, éducation, projets), face au mal et au péché qui est en nous et que nous voyons parfois se révéler dans le monde, face aux tensions politiques et aux guerres, nous réentendons l’appel énergique du saint Pape Jean-Paul II, au jour de son élection, le 16 octobre.
Nous faisons mémoire de son élection, le 16 octobre 1978. Saint Jean-Paul II clamait : « N’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir… N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice… N’ayez pas peur ! (22/10/1978). Le Christ est vainqueur, il a triomphé. Par la prière, nous participons à sa victoire. Par la Sainte Eucharistie, nous vivons de sa victoire ! Seul le Christ est le Maître. Il est le Seigneur, le Juge des vivants et des morts (Credo). Prier, c’est croire en Jésus Ressuscité !
2 – Levez les yeux
De même que Moïse lève les bras, annonçant le Christ en Croix, de même le psalmiste invite à lever
les yeux vers le Seigneur, pour tout attendre de lui, comme un enfant, comme un mendiant.
Le Chrétien prie car il dépend en tout du Père Tout Puissant. Il est baigné de l’Esprit Saint qui imprime en nos coeurs les sentiments du Fils, de Jésus.
Levez les yeux ! Prier nous aide ainsi à prendre de la hauteur par rapport aux évènements de nos vies, du monde, de l’Église. Les Écritures nous aident à voir comme Dieu, avec sagesse (2Tim 3).
A la messe, ce n’est pas seulement nos yeux, mais nos coeurs, que nous élevons, que nous tournons vers le Seigneur. « Élevons notre coeur, nous le tournons vers le Seigneur ». A la messe, nous regardons le Crucifié, le vivant, qui ouvre son coeur et nous donne son Esprit.
3 – Prier sans se décourager
Voilà sans doute le principal obstacle à notre prière : nous décourager !
Peut-être parce que nous demandons et n’obtenons pas tout de suite ou toujours ce que nous demandons. Le découragement est alors le fruit de notre orgueil, car nous nous mettons à la place de Dieu, le vrai juge, pour lui dire ce dont nous avons besoin. Il nous fait attendre, parfois souvent, mais lui seul sait ce qui est bon pour nous.
Notre découragement, qui va parfois jusqu’à l’abandon, est un réel combat. Ne cédons pas à cette tentation ! elle vient de Satan, de l’ennemi ! Il veut nous détourner de Jésus, notre ami fidèle.
Prier sans se décourager, c’est avec foi – cette foi que le Fils de l’homme trouvera quand il viendra – rester en présence du Seigneur qui va juger les vivants et les morts (2Tim 3, Credo). C’est lui qui nous donne le Salut, la vie en plénitude, le bonheur éternel ! Pour prier toujours et sans se décourager mettons en oeuvre le conseil formel de Saint Paul à son disciple bien-aimé Timothée.
N’attendons pas… Il y a urgence à ouvrir notre Bible pour faire toute sorte de bien, car « toute Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien »
(2Tim 3). Les hommes rendront gloire au Père pour le bien que nous ferons ! Prier, c’est être missionnaires, porter au monde la joie de l’Évangile, le feu de l’Amour de Jésus.