Homélie fête de saint Jean le Baptiste 25 et 26 juin 2022
Il alla vivre au désert…
Au terme de cette année pastorale, avec les animations Katorin et la colonie qui se profile, nous recevons une révélation sur l’éducation. Parents, enseignants, animateurs, consacrées, prêtre… nous vivons au service de la croissance évangélique des enfants, des jeunes qui nous sont confiés. Et saint Jean Baptiste peut nous aider à servir, à grandir.
1) L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait
C’est le but de l’éducation. Grandir dans son corps et avoir un esprit fort. Avoir une intelligence qui cherche la vérité. La vérité est éclairée par la foi, par la rencontre avec le Seigneur.
Ce que nous savons de Jean le Baptiste est léger, mais suffisant pour que nous puissions nous réjouir de sa présence et de son action.
Au moment de la naissance de Jésus, précédée par celle de Jean Baptiste, il y a une accélération. Il y a urgence ! Vite !
Les anges annoncent aux Bergers, vite les bergers vont voir, vite Zachée descend de son arbre. Aujourd’hui, avec moi tu seras dans le paradis !
Dieu vient pour transformer le monde, pour rétablir l’alliance. Et pour cela, il faut que Dieu reprenne les choses en main ! Il le fait avec saint Jean Baptiste, né dans un couple stérile. Dieu est le maitre de la vie. Don de Dieu. « Son nom est Jean ». Dieu fait grâce. Le nom est donné par l’Ange à Zacharie. Comme celui de Jésus donné par l’Ange à saint Joseph.
Dieu est le Maitre de la vie, du monde, de la grâce. Premier pas de l’éducation.
2) Il alla vivre au désert
Le désert est le lieu du silence et de la solitude. On y prend de la distance par rapport aux événements quotidiens. On y fuit le bruit et la superficialité. Le désert est le lieu de l’absolu, le lieu de la liberté, où l’homme se trouve affronté à ses ultimes requêtes. …
Les grandes choses commencent dans le désert, dans le silence, dans la pauvreté. Nous ne saurions nous-mêmes participer à la mission de l’Évangile, sans entrer dans cette expérience du désert, de son dénuement, de sa faim. (le Ressuscité Joseph Ratzinger)
Saint Charles de Foucauld nous aide à aller au désert : « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. … Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur : la vie intime avec Dieu » (Saint Charles de Foucauld)
« On ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à lui. Donnez-vous tout entier à lui seul…et il se donnera tout entier à vous… (au Père Jérôme, 19/05/1898).
Quels sont nos déserts, nos lieux de relation vraie et profonde avec Dieu, notre Père d’infinie tendresse ? pas d’éducation sans ce regard de Dieu sur nous.
3) jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël
Jean le Baptiste a une mission : marcher devant le Seigneur et préparer le chemin du Seigneur, désigner l’Agneau de Dieu, comme le fait l’Eglise depuis à chaque messe.
Vocation et mission pour nous rappeler que toute vie est vocation.
Dans le désert, on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative. … nous sommes appelés à être des personnes-amphores pour donner à boire aux autres. Parfois, l’amphore se transforme en une lourde croix, mais c’est justement sur la Croix que le Seigneur, transpercé, s’est donné à nous comme source d’eau vive. (François, EG 86)