Homélie solennité de la Toussaint 1er novembre 2021
J’ai vu une foule que nul ne peut dénombrer…
Nombreux sont les paroissiens qui vont en pèlerinage, à Montligeon, Pontmain, Lisieux, Pinterville, Lyon, la rue du Bac, le Sacré Coeur, Rome, saint Jacques de Compostelle, Fatima… Avec les messes patronales, nous honorons les saints patrons de nos églises. Elles referment les reliques de saints.
Nous vivons en compagnie des saints, dans leur prière. Et bientôt, nous suivrons en Terre sainte, les pas du Saint de Dieu, Jésus !
1) Une foule de toute nation
Cette année, de nombreux baptisés ont été canonisés, offrant leur sainteté à toute l’Eglise. La sainteté est le plus beau visage de l’Eglise. Nous avons besoin de le redire en ce temps de honte, dans notre Eglise, d’épreuve, de purification mais aussi en ce moment d’espérance.
Car le concile Vatican II a repris l’appel de Jésus : soyez saints ! et Saint Jean Paul II disait sans cesse : n’ayez pas peur d’être des saints ! ayez l’ambition d’être des saints !
Chaque année, une nuée de témoins de tout temps, de toute nation, de toute condition, est célébrée dans la liturgie pour rappeler que la sainteté est à portée de main ! Les saints se tiennent aux côtés des anges et sont avec nous le peuple de ceux qui cherchent Dieu (Ps 23). La sainteté est pour tout baptisé, quelle que soit sa vocation, son âge, son milieu. Il suffit de le vouloir, c’est-à-dire de vouloir ce que Dieu veut. La sainteté consiste en une disposition du coeur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père (ste Thérèse). Voilà le vrai pauvre qui hérite du Royaume (Mt 5, 12).
2) Ils se tenaient debout !
La litanie des saints fait chanter : Priez pour nous ! ils sont vivants de la vie de Dieu, dans la lumière, chantant la louange du Père (préface). Ils sont debout ! c’est le signe de la résurrection, de la vie éternelle. Les saints participent de la victoire du Christ sur le péché et le mal. Voilà le vrai bonheur
que nous cherchons tous. Nous tenons debout, par la grâce de Dieu, par son Esprit saint qui nous fait enfants de Dieu (1 Jn 3), réellement, mais pas pleinement révélé, manifesté. Nous sentons ce combat. Pour remporter le combat, les saints sont marqués du signe de l’Agneau. Ce signe, c’est la
Croix reçue à notre baptême (avec la robe blanche) et à notre confirmation (saint chrême).
3) Ils s’écriaient d’une voix forte
Pour être entendus ! mais ils crient leur joie d’appartenir à Dieu et de vivre par Lui, pour Lui et en Lui. Voilà le seul Evangile à proclamer : Dieu est la joie de l’homme, Dieu est la vie de l’homme et la sainteté consiste à accueillir ce Dieu vivant. Je cite ce texte du pape François sur votre feuille.
« Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu et pour cela choisis-le, choisis Dieu sans relâche. (heureux les pauvres…)
Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit Saint pour que ce soit possible ; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie. Quand tu sens la tentation de t’enliser dans ta fragilité (heureux les persécutés), lève les yeux vers le Crucifié (heureux les coeurs purs, ils verront Dieu) et dis-lui : ‘‘Seigneur, je suis un pauvre (heureux ceux qui pleurent) mais tu peux réaliser le miracle de me rendre meilleur’’. Dans l’Église, sainte et composée de pécheurs (heureux les miséricordieux) tu trouveras tout ce dont tu as besoin (heureux ceux qui sont rassasiés) pour progresser vers la sainteté. Le Seigneur l’a remplie de dons par sa Parole, par les sacrements, les sanctuaires, la vie des communautés, le témoignage de ses saints, et par une beauté multiforme heureux les artisans de paix, les doux, qui provient de l’amour du Seigneur (François, GE 15).
Laisser passer, comme un vitrail, la lumière et la joie de l’Evangile, la vie et la bonté de Jésus est une nécessité ! heureux ou bienheureux devient synonyme de saint… la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole atteint, dans le don de soi, le vrai bonheur (François, gaudete et exsultate 64).