Homélie 33ème Dimanche – A – 15 Novembre 2020
“Entre dans la joie de ton Seigneur” (Mt 25, 13)
Jésus nous appelle à la joie (cf. Toussaint : “Heureux…” (Mt 5). La joie promise aux pauvres, doux, aux miséricordieux, coeurs purs, artisans de paix, persécutés est la joie qui habite le coeur de Dieu, joie qui est le fruit de l’Esprit Saint (Ga 5). La joie de Dieu habite l’Évangile (Lc 15 ;2 ; 19 ;24 ; Mt 2…). La joie de Dieu nous déborde, nous enveloppe, nous envahit.
1 – La source de la joie… le don de Dieu
Aux deux premiers serviteurs qui ont su faire fructifier les talents reçus, Jésus donne la joie. Le talent, c’est le don de Dieu, nous sommes dans une Parabole. Le talent, ce ne sont pas nos qualités nos aptitudes personnelles : “Il a du talent pour…”. Le talent c’est tout ce que Dieu nous donne en partage, sa vie, son Fils, la foi, les sacrements, sa Parole, l’Église. Et cela n’a pas de prix.
Chacun de nous, selon son histoire, son cheminement, est rejoint par le Seigneur et découvre l’infinie bonté de Dieu qui donne “Je t’en confierai…” et l’infinie valeur des dons de Dieu. “Il leur confie ses biens”. “Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils” (Jn 3, 16). Ce que Dieu a de plus précieux à nous donner, c’est Jésus qui nous aime jusqu’au bout (Jn 13).
2 – La joie et l’attente
“Longtemps après”… le Maître revient. Avoir enfoui le don de Dieu – le talent – est la cause de la triste fin du 3ème serviteur. “J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent ” (Mt 25). C’est le geste d’Adam (Jn 3) après le péché. “J’ai eu peur et je me suis caché”. Mais Dieu, contrairement à ce que pense ce 3ème serviteur, n’est pas un Dieu dur, voleur. Dieu vient nous chercher. Le 3ème serviteur s’est trompé sur le coeur de Dieu, il n’a pas compris que notre Dieu est patient, confiant, fidèle.
Chaque année, nous méditons sur le temps entre la Résurrection du Seigneur et son retour, qui est certain. La vie chrétienne est une attente active de la venue du Sauveur. C’est le temps de l’Église qui distribue au nom du Seigneur la Parole de Vie, les sacrements, les moyens pour connaître Dieu. Les talents remis, “ses biens” sont là pour nous faire entrer dans le Royaume, dans la joie du Père.
Notre vie de baptisé est animée par la certitude de la rencontre avec le Père. Jésus a été envoyé pour nous montrer le vrai visage de Dieu, le chemin de la vie, qui est de tout risquer et non d’être paralysés par la peur. Confions nos peurs au Seigneur, Il ne cesse de dire dans son Évangile : “N’ayez pas peur. C’est moi !”
3 – Entre dans la joie de ton Maître
Au moment de la rencontre avec Jésus dès maintenant et au terme de notre vie, nous sommes touchés par la joie de Dieu qui vient. La joie chrétienne est le fruit de l’Esprit Saint, de l’Amour du Père et du Fils. La joie est autre chose que le rire ou d’être drôle. La joie est “le souffle, la manière de s’exprimer du chrétien” (Pape François. Homélie 21/06/2018). Il poursuit : Nous vivons dans une culture qui n’est pas joyeuse, une culture dans laquelle on invente de nombreuses choses pour nous divertir, pour s’amuser ; on nous offre partout des petits morceaux de dolce vita, mais cela n’est pas la joie, car la joie ne s’achète pas au marché. Elle est un don de l’Esprit. La joie est
un de ces talents que le Seigneur confie à son Église, Épouse du Christ Sauveur.
Je termine avec ce texte du Pape François dans la joie de l’Évangile.
La joie de l’Évangile remplit le coeur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. … Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ». Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts (EG 1 ; 3